Résumé

La reconstitution de la biodiversité aquatique des siècles passés est un pari difficile. Les sources, rares et lacunaires, s’avèrent souvent décevantes. Il existe cependant une forme d’expression ancienne, riche d’informations, dont l’analyse peut être mise à profit. Les tableaux anciens permettent en effet souvent d’identifier précisément les espèces et de mesurer le rôle qu’elles ont pu jouer dans l’alimentation ou dans les représentations des sociétés.

Le choix de figurer le vivant est cependant le résultat d’une démarche subjective : en réalisant une composition aquatique, le peintre a représenté une réalité tangible, celle de ses observations quotidiennes. Mais son pinceau a aussi été inspiré par ses rêves, ses répulsions, ces mécanismes intimes qui régissent aujourd’hui encore notre relation à la faune et à la flore qui nous entourent. Miroir matériel du monde, le tableau est ainsi le miroir de celui qui le peint. Il est aussi la projection d’une époque, et met alors en évidence des relations changeantes entretenues par les sociétés humaines avec les représentants du monde naturel. Il nous réserve ainsi parfois certaines surprises sur le rapport que nous entretenons avec le vivant et peut nous conduire à nous questionner sur notre perception actuelle de certaines espèces.

Certains exemples emblématiques tirés de l’ouvrage « Merveilles aquatiques, l’art de représenter le vivant» (aux éditions MKF) seront ainsi exposés et livrés à la discussion au cours de la soirée.

Intervenants

Thomas Changeux, Hydrobiologiste IRD au MIO
Daniel Faget, Maître de conférences en histoire AMU, au laboratoire TELEMMe (MMSH)
Louise Merquiol, Postdoctorante en Écologie historique AMU, au laboratoire TELEMMe (MMSH)