La contamination ubiquiste des matrices environnementales par les microplastiques (MP) a récemment émergé comme une problématique sociétale majeure. Malgré un nombre croissant d’études, leurs dynamiques de dispersion et d’accumulation restent largement sous-documentées. Le besoin en données quantitatives, avec un suivi récurrent, est particulièrement crucial en domaine marin, pour mieux estimer les stocks et les flux ainsi que l’impact de la courantologie sur la dispersion des MP.

Dans ce travail, nous avons étudié la contamination par les MP dans les eaux de surface et les sédiments de la Baie de Marseille de manière biannuelle de 2020 à 2022.  Des concentrations moyennes de (5.79±12.71 MP.m-3) (9.13.105 MP.km–² ) ont été observées en surface. Aucune tendance spatiotemporelle n’a été statistiquement démontrée, excepté en février 2020 avec une concentration en MP anormalement élevée (22.47±8.85 MP.m-3en moyenne). Ces données indiquent un niveau moyen de contamination comparable à ceux observés dans les eaux de surface au cours des 10 dernières années dans la Baie de Marseille. Les concentrations dans les sédiments sont en moyenne de 865±63 MP.kg-1sédiment sec.

Les particules échantillonnées dans l’eau et dans les sédiments sont principalement des fibres (>65%) et sont de petite taille (75% entre 250µm et 1mm). Les polymères les plus abondants sont le polypropylène (PP) et le polyéthylène (PE).

Les données obtenues dans les eaux de surface ont été combinées à des résultats de modélisation (modèle MARS3D-ROHMA) et le logiciel Ichthyop afin d’étudier le transport lagrangien des MP. Nous avons pu montrer l’influence des intrusions du Rhône dans la baie de Marseille (lié à des conditions hydrométéorologiques particulières) et son impact sur les niveaux de concentration en février 2020.

 

Source : https://www.cerege.fr/fr/les-microplastiques-dans-le-baie-de-marseille/