Quelques jours après le passage en “rase-motte” – 6 kilomètres tout de même – de Rosetta sur la comète Chury le 14 février 2015, les images prises par l’instrument OSIRIS, ont été reçues. Avec une résolution sans précédent de 11 centimètres par pixels, ces données de la NAC 1 nous révèle des structures de surface cométaire vue depuis la sonde avec un niveau détail encore jamais atteint. Étant donné qu’au point le plus rapproché de ce survol, le Soleil, Rosetta et la comète étaient presque parfaitement alignés l’ombre, ou plus exactement la pénombre de la sonde est visible sur l’image. |
L’alignement entre le soleil, la sonde et la comète offre des conditions d’observation tout à fait singulières qui permettent de mieux caractériser les propriétés de la surface. On note en particulier la présence d’une vaste zone circulaire centrée sur l’ombre de Rosetta légèrement plus brillante que le reste de la surface. Cela s’explique par le phénomène bien connu d’opposition, dû à la rétrodiffusion de la lumière qui est amplifiée par la présence de petites particules à la surface de la comète (ce phénomène est observé sur la lune et d’autres petits corps recouverts d’une couche de fines poussières appelée régolithe). L’étude de cet effet d’opposition permettra de caractériser les propriétés de la poussière cométaire.
L’ombre de Rosetta que l’on voit très bien en bas de l’image forme un rectangle de 20 mètres par 50. Ces dimensions correspondent à la pénombre créée par la sonde qui est éclairée par une source lumineuse étendue, en l’occurrence le Soleil.