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Ressources – OSU Institut Pytheas

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Communiqué de presse

Rosetta : sélection du site d’atterrissage pour Philae

16 septembre 2014 by osuadmin

Annonce publiée sur le site de l’INSU : Ce lundi 15 septembre, l’ESA a annoncé officiellement le choix du site sur lequel se posera l’atterrisseur Philae, sur la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko. Le site choisi est le site « J » qui avait été présélectionné le 24 août dernier parmi un ensemble de 5 sites potentiels, lorsque la sonde se trouvait encore à 100 kilomètres de la comète. Le site « J » offre un très bon potentiel scientifique tout en assurant les meilleures conditions d’atterrissage possible pour Philae et la possibilité d’exploiter au mieux ses ressources en énergie.

Le site « J » se trouve sur la « tête » de la comète, objet de forme irrégulière qui mesure à peine plus de 4 km en son point le plus large. Le choix du site « J » comme site principal s’est fait à l’unanimité. Le site de secours, « C », est quant à lui sur le « corps » de la comète.

Site d’atterrissage de Philae
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

L’atterrisseur devrait atteindre la surface de la comète le 11 novembre ; il réalisera des mesures approfondies pour caractériser le noyau in situ, ce qui constituera une grande première.

Au cours du week-end, les équipes du CNES et du DLR, son homologue allemand, l’équipe responsable de Rosetta à l’ESA, ainsi que des chercheurs français particulièrement investis dans un grand nombre d’instruments de la mission 1,se sont retrouvés au CNES, à Toulouse, pour étudier les données disponibles et choisir le site principal et le site de secours.

Un certain nombre de points critiques ont été analysés, notamment la nécessité de trouver une trajectoire sûre pour déployer Philae à la surface de la comète, sur une zone où le nombre de dangers identifiés devait être minime. Après l’atterrissage, d’autres facteurs devaient être pris en compte, comme l’équilibre jour/nuit et la fréquence des liaisons de communication avec l’orbiteur.

Étant donné que la descente vers la comète est passive, le seul élément prévisible est le point d’atterrissage qui se situera dans une ellipse mesurant quelques centaines de mètres.

Vue des 5 sites présélectionnés le 24 Août
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Une zone de un kilomètre carré a été évaluée pour chaque site présélectionné. Sur le site « J », la majeure partie des pentes font moins de 30° par rapport à la verticale locale, ce qui limite les risques de voir l’atterrisseur se renverser lorsqu’il touchera la surface. Ce site est également peu rocailleux et reçoit suffisamment de lumière au quotidien pour que Philae puisse recharger ses batteries et poursuivre sa mission scientifique à la surface après la phase initiale pendant laquelle il est alimenté par une pile.

Une estimation préliminaire de la trajectoire vers le site « J » a montré que le temps de descente de Philae serait d’environ sept heures, durée qui ne compromettrait pas les observations in situ en consommant une trop grande quantité de l’énergie fournie par la pile.

Il n’est pas possible de prévoir l’activité de la comète entre maintenant et l’atterrissage, ni même le jour de l’atterrissage. Une brutale hausse de l’activité pourrait modifier la position de Rosetta sur son orbite au moment du déploiement et donc l’endroit exact où Philae atterrira. De plus, le site « J », comme les autres sites d’ailleurs, n’est pas lisse et plat et dans l’ellipse d’atterrissage de Philae, il y a des pentes fortement inclinées. Les risques sont donc réels, mais le site « J » rassemble néanmoins de grands avantages tant opérationels que scientifiques, en particulier il devrait satisfaire l’ensemble des expériences et instruments scientifiques de la mission.

Tous ces éléments combinés nous donnent la mesure du défi que se sont lancé il y a 20 ans l’ensemble des acteurs de cette formidable mission. 2

1. Les laboratoires CNRS impliqués dans Rosetta-Philae : LESIA (Observatoire de Paris/CNRS/Université Paris Diderot/UPMC) IPAG (CNRS/Université Joseph Fourier) IAS (CNRS/Université Paris Sud) LATMOS (CNRS/UPMC/UVSQ) LPC2E (CNRS/Université d’Orléans) IRAP (CNRS/Université Paul Sabatier - Toulouse III) LPP (École Polytechnique/CNRS/Université Paris Sud/UPMC) LAM (CNRS/Aix-Marseille Université) LERMA (Observatoire de Paris/CNRS/ENS/Université Cergy Pontoise/UPMC) LISA (CNRS/Université Paris Diderot/UPEC)
2. Les expériences auxquelles les laboratoires du CNRS contribuent : Orbiteur (9 instruments sur les 11) : ALICE, CONSERT, COSIMA, MIDAS, MIRO
, OSIRIS
, ROSINA
, RPC, VIRTIS. Atterrisseur (5 instruments sur les 10) : APXS, CIVA, CONSERT, COSAC et SESAME.

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Les scientifiques lancent l’alerte à propos de l’impact du dérèglement climatique sur les insectes

10 novembre 2022 by osuadmin

Un consortium international de plus de 70 scientifiques vient de publier un article qui alerte sur les menaces que fait peser le dérèglement climatique sur les insectes, piliers du bon fonctionnement des écosystèmes. La synthèse parue dans le journal Ecological Monographs fait directement écho aux avertissements du GIEC sur les risques liés à l’augmentation rapide des températures moyennes du globe et l’intensification des événements extrêmes. Les scientifiques expliquent que si aucune mesure n’est prise, nous réduirons considérablement et définitivement notre capacité à construire un avenir durable basé sur des écosystèmes sains et fonctionnels. L’article formule plusieurs recommandations clés à adopter pour aider les insectes face au changement climatique. A la fois les pouvoirs publics, les scientifiques et l’ensemble des citoyens doivent être impliqués dans l’effort de protection.

Un constat édifiant

De par leur petite taille et leur incapacité à réguler leur température corporelle, les insectes s’avèrent particulièrement sensibles aux changements environnementaux comme la température et l’humidité. Le réchauffement dépasse déjà les seuils de tolérance de nombreuses plantes et animaux, entraînant la mort massive d’individus et la disparition de populations voire même d’espèces. Dans cet article de synthèse, les chercheurs expliquent la façon dont le dérèglement climatique module la physiologie et le comportement des insectes, avec des effets marqués sur les cycles de vie, la reproduction et la persistance des populations. En particulier, certaines espèces deviennent actives à des endroits ou des moments où elles ne l’étaient pas auparavant. D’autres espèces d’insectes au contraire s’éteignent localement. Cela conduit à des changements importants dans la structure et le fonctionnement des interactions entre espèces, avec des répercussions potentiellement graves sur la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes, et par la suite sur la fourniture de services écosystémiques comme la pollinisation ou le contrôle des maladies.

L’article de synthèse relate également les impacts majeurs des événements climatiques extrêmes sur les insectes, lesquels s’ajoutent aux conséquences du réchauffement global et ont des répercussions en cascade de plus en plus difficiles à gérer. Les chercheurs résument l’état des connaissances sur les effets de quatre types d’événements extrêmes, dont la fréquence et l’amplitude augmentent de façon alarmante : les vagues de chaleur ou de froid, les épisodes de sécheresse, les excès de précipitations et les incendies. Le constat est accablant, avec des effets instantanés et brutaux sur les populations d’insectes affectées. Bien que les effets à long terme de ces événements extrêmes restent peu explorés, les pronostics sont mauvais pour les nombreuses espèces qui n’ont pas les capacités de résistance et d’adaptation à de telles pressions environnementales.

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De nombreuses espèces d’insectes souffrent déjà de l’effet du réchauffement climatique et des événements climatiques extrêmes.
Figure 1 : (a) Par exemple, la libellule empereur (Anax imperator) s’est redistribuée vers le nord et des altitudes plus élevées en Europe depuis 2000 (Platts et al., 2019). (b) En Californie et au Mexique, le papillon damier (Euphydryas editha quino) qui demeure en danger d’extinction a réagi au réchauffement récent en se déplaçant vers des altitudes plus élevées et en abandonnant sa plante alimentaire préférée des plaines, une espèce de plantain (Parmesan et al., 2015). (c) De nombreux déclins récents d’insectes très vulnérables, tels que les bourdons terricoles (Bombus terricola), ont été attribués aux extrêmes climatiques, et en particulier aux vagues de chaleur (Martinet et al., 2015). (d) L’exposition aux vagues de chaleur peut avoir des effets importants sur la reproduction des insectes. Par exemple, la guêpe parasite Gelis agilis voit sa capacité à exploiter ses hôtes fortement altérée lors de ces événements de température élevée (Chen et al., 2019).

Crédit : Photographie de libellule empereur par Tim Bekaert ; photo du papillon damier par Andrew Fisher ; photo du bourdon terricole par Rob Foster ; photo de Gelis agilis par Tibor Bukovinszky, avec autorisation.

Quelles actions à grande échelle ?

Les chercheurs alertent : des actions urgentes et à plusieurs niveaux sont nécessaires pour conserver les insectes, à la fois dans une optique de sauvegarde de la biodiversité, de préservation des espèces emblématiques, et de maintien des activités humaines comme l’agriculture. L’action passe d’abord par les politiques publiques, à l’échelle des pays ou des continents. L’accord de Paris, ainsi que les COP 1 à 26, constituent un début prometteur, mais toutefois insuffisant.

Trois ingrédients sont essentiels à la survie des insectes face aux extrêmes climatiques : des refuges microclimatiques appropriés, l’accès à une source d’eau, l’accès à une source nutritive sans pesticides. De ce fait, les zones naturelles existantes doivent être strictement préservées, voire même étendues. Nous devons repenser l’agriculture, en mettant l’accent sur l’intensification écologique des systèmes de production, et en créant des patchs d’habitats naturels dédiés à l’atténuation des effets négatifs du dérèglement climatique. La préservation de la biodiversité, dont celle des insectes, repose sur un changement de cap dans divers domaines, notamment la réduction progressive de l’utilisation des combustibles fossiles, la protection des écosystèmes et la restauration de la biodiversité, le passage à une alimentation essentiellement végétale et l’abandon du dogme de la croissance infinie (dans une planète aux ressources finies) au profit d’une économie écologique et circulaire.

Que peut-on faire, à l’échelle individuelle ?

Bien que les actions ayant le plus d’impact soient celles mises en œuvre par les institutions dirigeantes, les décisions prises à des échelles plus petites par les individus ou les communes peuvent faire une grande différence pour la conservation des insectes face au dérèglement climatique. Par exemple, les bas-côtés des routes, les espaces verts publics et les jardins individuels constituent des habitats et des refuges importants pour les insectes. Ainsi, il est nécessaire d’investir dans la vulgarisation afin de promouvoir le rôle des insectes dans les écosystèmes auprès de tous types de publics, dont les enfants, et ce particulièrement dans les villes, où les effets des extrêmes climatiques sont souvent exacerbés. Les particuliers peuvent jouer un rôle important pour rendre les villes plus adaptées à la vie des insectes et des autres espèces végétales et animales. Les solutions sont généralement peu coûteuses et les scientifiques expliquent quelles actions pertinentes sont à mettre en place à l’échelle individuelle. Le jardin s’avère un bon endroit pour conserver des plantes sauvages et à fleur ou en implanter, même un rebord de fenêtre conçu de manière appropriée peut être adéquat. Le jardinage respectueux des insectes réduit l’empreinte carbone individuelle et nous récompense sous la forme de produits comestibles et d’une abondance florale, appréciée par les humains et leurs amis à six pattes.

Voir en ligne : Le communiqué sur le site de l’INEE

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Classé sous :Biodiversité, Environnement Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

Les migrations de l’Homo erectus javanais il y a 1,8 millions d’années environ

14 novembre 2022 by osuadmin

La migration des Homo erectus en Asie du Sud-Est au Pléistocène précoce est un élément essentiel à notre compréhension de l’évolution du genre Homo. Or, la restitution d’une histoire plausible bute à la fois sur une chronologie controversée et sur la connaissance trop parcellaire de leur environnement en rapide évolution. Il s’agit donc de déterminer la période de dispersion des H. erectus en Asie du Sud-Est, de reconstruire leur environnement à cette période, et de déterminer leurs trajectoires migratoires. Une équipe de scientifiques, dont certains CNRS-INSU (voir encadré) a mené un travail selon une méthode inédite de reconstruction globale qui permet de retracer la chronologie du peuplement de l’Asie du Sud-Est.

L’étude comporte trois volets : (1) Tout d’abord, en utilisant la méthode de datation par nucléides cosmogéniques (10Be et 26Al) pour la première fois pour l’Homme de Java, l’équipe a constaté que les H. erectus se sont déployés à Sangiran (Java) vers 1,8 Ma. Cet âge étonnamment ancien, proche de celui des plus anciens H. erectus chinois ou géorgiens, impose de réviser les modalités de circulations en Asie continentale. (2) Ensuite, en adossant des méthodes numériques de reconstruction des paysages à un faisceau d’observations géomorphologiques, le contexte physiographique régional a été établi. Celui-ci était fondamentalement différent de l’Actuel, puisqu’il proposait des conditions continentales hospitalières sur l’ensemble de la Sonde (la plateforme continentale semi-inondée couvrant l’ouest de l’Asie du Sud-Est) tandis que l’île de Java émergeait tout juste de l’océan et se connectait à la Sonde. (3) Enfin, en appliquant des simulations numériques de déplacements écologiques aux hominidés, l’équipe a pu établir de façon inédite les chemins de migrations et lieux d’accumulation les plus probables des H. erectus au travers de ces paysages reconstruits.

Il ressort que la dispersion des H. erectus au travers de la Sonde s’est établie sur des dizaines ou centaines de milliers d’années, un temps suffisamment long pour que les changements dans leur environnement physique -climatique ou physiographique- aient influé sur les processus migratoires et comportementaux des H. erectus. Cette nouvelle approche offre un nouveau cadre pour évaluer l’évolution des hominidés.

Voir en ligne : L’article sur le site de l’INSU

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Classé sous :Surface continentale Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

Une coma bien visible autour du noyau

30 juillet 2014 by osuadmin

Moins d’une semaine avant l’arrivée de Rosetta sur la comète 67P, les images obtenues par la caméra OSIRIS-NAC, conçue et développée par le Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS / Aix-Marseille Université) montrent clairement la présence d’une coma entourant le noyau. Tandis que cette vue par OSIRIS de la coma ne couvre qu’une zone de 150 km, cette dernière s’étend en principe bien plus loin. La zone centrale du noyau, plus brillante, se distingue de mieux en mieux.

 

Figure 1 : La coma de 67P/Churyumov-Gerasimenko telle que visible avec l’imageur OSIRIS.
L’image couvre un zone de 150 kilomètres de côté. Cette image a été prise le 25 juillet 2014. L’assombrissement de la zone centrale et la tâche circulaire à droite sont des artéfacts provenant de la surexposition due au noyau.
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

 

Figure 2 : Le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimernko vue d’une distance de 1950 kilomètres prise le 29 juillet 2014.
Chaque pixel correspond à 37 mètres approximativement. Le cou du noyau (zone centrale) se distingue de plus en plus par sa brillance.
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

La distribution de matière noire la plus précise jamais mesurée dans un amas de galaxies

24 juillet 2014 by osuadmin

Utilisant le télescope spatial Hubble (NASA/ESA), une équipe internationale d’astronomes a pu cartographier la masse d’un amas de galaxies avec la plus grande précision jamais obtenue. Cette étude réalisée à partir des observations du programme ‘Hubble Frontier Fields’ a permis de dresser une carte montrant la quantité ainsi que la distribution de la masse dans l’amas MACSJ0416.1-2403. Cet amas de galaxies très massif « pèse » 160 000 milliards de fois plus que le Soleil. La précision et le détail obtenus avec cette carte a été possible grâce à la profondeur sans précèdent des nouvelles observations faites avec Hubble, combinée à l’effet de lentille gravitationnelle.

Afin d’explorer le contenu des amas de galaxies, les astronomes utilisent souvent une astuce observationnelle : l’effet de lentille gravitationnelle créé par les amas de galaxies sur les rayons lumineux provenant de galaxies d’arrière plan. Cela fait de l’amas de galaxies un télescope (naturel) cosmique !

L’ambitieux programme d’observation « Hubble Frontier Fields » compte sur cet effet pour parvenir à son but principal : observer les premières galaxies de l’Univers – et ce en observant six amas de galaxies, parmi les plus massifs connus, incluant MACSJ0416.1-2403.

L’amas de galaxies MACSJ0416.1-2403
L’un des six amas observé par le télescope spatial Hubble dans le cadre du programme Frontier Fields. La distribution de matière noire estimée grâce à l’effet de lentille gravitationnelle apparaît en bleu sur la figure de gauche. Les arcs gravitationnels utilisés pour les reconstructions apparaissent encerclés en rouge sur l’image de droite.
Crédit : ESA/Hubble, NASA, HST Frontier Fields.

Remerciements : Mathilde Jauzac (Durham University, UK and Astrophysics & Cosmology Research Unit, South Africa),Jean-Paul Kneib (École Polytechnique Fédérale de Lausanne, Switzerland)) Eric Jullo (Laboratoire d’Astrophysique de Marseille/CNRS/Université d’Aix-Marseille) et Marceau Limousin (Laboratoire d’Astrophysique de Marseille/CNRS/Université d’Aix-Marseille)

Dans notre Univers, les fortes concentrations de masse déforment l’Espace-Temps autour d’elles. Elles agissent comme des lentilles, amplifiant et courbant la lumière émise par des objets plus distants qui les traverse.

Malgré leur masse très élevée, l’effet que les amas de galaxies produisent dans leurs régions extérieures (là où ils sont moins denses) est généralement minimal et ne peut être visible à l’œil. C’est ce que l’on appelle l’effet de lentille gravitationnelle faible, qui fait apparaître les galaxies distantes très légèrement déformées, avec une forme légèrement plus elliptique. Cependant, si l’amas est suffisamment étendu et massif, et que l’alignement entre l’amas et les objets distants est parfait, les effets observés peuvent plus spectaculaires. Les images de galaxies peuvent être déformées en anneaux et en arcs étendus de lumière, et peuvent apparaître plusieurs fois. La position et la forme de ces images multiples dépendent de la distribution de masse dans l’amas. C’est ce que l’on appelle l’effet de lentille gravitationnelle forte, et c’est ce phénomène, observé dans les six amas de galaxies ciblés par le programme « Hubble Frontier Fields », qui a été utilisé afin de tracer la distribution de masse dans MACSJ0416.1-2403, en utilisant les nouvelles données Hubble.

« La qualité des données nous permet de voir des objets extrêmement faibles, et nous a permis d’identifier beaucoup plus de galaxies lentillées que nous n’en connaissions auparavant. » explique Mathilde Jauzac de Durham University (Royaume-Unis) et Astrophysics & Cosmology Research Unit (Afrique du Sud), premier auteur de cette nouvelle publication « Frontier Fields ». « Même si l’effet de lentille forte amplifie les galaxies distantes, elles restent très lointaines et très peu brillantes. La profondeur atteinte avec les données « Frontier Fields » nous permet d’identifier des galaxies incroyablement distantes. Ces observations de MACSJ0416 nous ont permis de multiplier par quatre le nombre de galaxies lentillées connues ! »

Utilisant l’instrument ACS (Advanced Camera for Surveys), ce groupe international d’astronomes a identifié 51 nouvelles galaxies lentillées, multipliant par quatre le nombre de ces objets identifiés avec les observations précédentes, et portant le nombre total à 68. Cela correspond à presque 200 images de ces galaxies visibles dans MACSJ0416. Ce sont ces galaxies lentillées qui ont permises à Mathilde Jauzac et ses collaborateurs de reconstruire la distribution de matière visible et noire dans l’amas avec une précision jusque là inégalée. « Notre carte de masse est deux fois plus précise que celles obtenues avec les modèles précédents de cet amas ! » précise Mathilde Jauzac.

« Bien que nous sachions depuis plus de 20 ans comment reconstruire la masse d’un amas de galaxies en utilisant l’effet de lentille forte, il a fallu beaucoup de temps pour obtenir des télescopes capables d’observations de cette profondeur et de cette qualité, ainsi que pour obtenir des modèles suffisamment sophistiqués pour nous permettre d’obtenir une telle précision dans la cartographie de la masse d’un système aussi compliqué que MACSJ0416. » explique Eric Jullo membre de l’équipe et astronome adjoint au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille..

Les observations « Frontier Fields », combinées à l’effet de lentille gravitationnelle ont ainsi permis d’ouvrir la voie vers une caractérisation plus précise des objets cosmiques distants – dans le cas actuel, un amas tellement lointain que sa lumière a voyagé pendant 4.5 milliards d’années avant de nous parvenir,.« Nous n’allons pas nous arrêter là. Afin d’obtenir une image globale de la distribution de la matière dans MACSJ0416, nous allons inclure des mesures de l’effet de lentille faible. Bien que t cet effet ne donne qu’une estimation peu précise de la masse dans les régions très centrales de l’amas – les plus denses –, il est néanmoins très important si l’on souhaite obtenir des informations sur la masse présente dans les régions externes de l’amas, » ajoute Jean-Paul Kneib, directeur de recherche au CNRS, en détachement à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse et l’un des membres de l’équipe.

Cette équipe de recherche continue à étudier cet amas en utilisant les données ultra-profondes de Hubble combinées aux informations détaillées provenant de l’analyse des effets de lentille forte et faible, afin de cartographier la masse à la fois dans les régions externes et internes de l’amas. Cette combinaison leur permet de détecter des sous-structures autour de l’amas. Combinant les observations de Hubble avec des mesures dans les rayons X du gaz chaud et du mouvement des galaxies, ces astronomes vont pouvoir cartographier les différentes composantes de l’amas, à savoir la matière noire, le gaz, et les étoiles.

La combinaison de toutes ces données va permettre d’améliorer l’actuelle carte de masse, permettant une vision en trois dimensions de la distribution de matière et montrant la dynamique des galaxies au sein de l’amas. Ce travail ouvre la voie vers une meilleure compréhension de l’histoire et de l’évolution de cet amas de galaxies.

Les résultats de cette analyse ont été publiés en ligne dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society le 24 Juillet 2014.

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

Collision Cosmique dans le Bullet Group

6 juin 2014 by osuadmin

Deux astronomes français, l’un travaillant à l’IRAP (OMP, Université Paul Sabatier de Toulouse et CNRS) et l’autre au LAM (Institut Pythéas, Université d’Aix-Marseille et CNRS), viennent de contribuer à la cartographie de la distribution de galaxies, de gaz chaud et de matière noire au sein du Bullet Group. Ce travail fait l’objet d’un article parut le 6 juin 2014, au sein de la revue MNRAS.

Les galaxies ne sont pas aussi isolées qu’il y paraît ; à l’échelle cosmique, elles se rassemblent en amas avec la matière noire et le gaz chaud. Sur cette image composite constituée à partir des données issues de plusieurs télescopes dont le télescope XMM-Newton de l’ESA figure, sous l’aspect d’une tâche colorée, un ensemble de galaxies baptisé Bullet Group. Ses constituants se distinguent nettement les uns des autres : ainsi le gaz chaud, de couleur rouge, et la matière noire, de couleur bleue. Cette distribution particulière résulte d’un processus de fusion s’étant produit dans le passé 1.

En dépit des grandes distances qui les séparent, les galaxies sont rarement isolées dans l’espace. Elles constituent bien souvent de grands ensembles baptisés groupes et amas de galaxies. De taille modeste, les groupes sont composés d’une cinquantaine de galaxies liées entre elles par la gravité. De dimensions plus élevées, les amas rassemblent quant à eux des centaines, voire de milliers de galaxies. Ces structures renferment également de vastes quantités de gaz chaud qui remplit l’espace entre les galaxies et brille intensément dans les régions X du spectre électromagnétique. Enfin, la matière noire, qui n’émet aucune lumière mais exerce des effets gravitationnels sur les autres objets, domine largement le budget de masse au sein de ces groupes et amas.

Cette matière noire invisible influe sur la distribution des galaxies et du gaz chaud au sein d’un groupe ou amas ; ses effets gravitationnels jouent un rôle prépondérant dans la création des structures cosmiques à grande échelle. Bien souvent, les galaxies et le gaz chaud se situent dans des poches d’univers caractérisées par les plus grandes densités de matière noire. Toutefois, lorsque des groupes ou des amas de galaxies entrent en collision, leurs constituants respectifs ne se mélangent pas parfaitement. Ces chocs cosmiques donnent lieu à de curieuses configurations : ainsi, le gaz chaud, constitué de la matière baryonique ordinaire d’un groupe ou d’un amas, se trouve éloigné des galaxies et de la matière noire.

Cette image de l’objet SL2S J08544-0121 baptisé Bullet Group laisse à penser que la formation de ce groupe résulte d’une collision de ce type. Le gaz diffus qu’il contient est si chaud qu’il émet un intense rayonnement X détecté par l’Observatoire XMM-Newton de l’ESA, figuré ici en rouge. Le gaz chaud occupe une bulle de vastes dimensions, tandis que la matière noire (figurée en bleu) et les galaxies semblent être divisées en deux parties distinctes.

Les astronomes pensent que la tâche située à droite de l’image s’est comportée à l’image d’une « balle », se déplaçant de l’extrémité inférieure gauche à l’extrémité supérieure droite de l’image. Au cours de ce processus, elle est entrée en collision avec l’autre sous-structure du groupe puis l’a traversée de part en part.

Les collisions de groupes et d’amas de galaxies se traduisent par le mélange de leurs contenus respectifs. Toutefois, chaque constituant se comporte différemment : ainsi, bien que les galaxies et la matière noire issues de chaque groupe ou amas aient pris part à la formation du Bullet Group, elles n’ont pratiquement pas été affectées par cet événement et sont restées confinées au sein de leurs sous-structures originales, comme en témoigne cette image. Au contraire, les particules de gaz chaud des deux groupes sont entrées en interaction électromagnétique les unes avec les autres, ce qui aboutit à la formation d’un vaste nuage de gaz chaud – de couleur rouge sur cette image.

Cette séparation du gaz, des galaxies et de la matière noire a été observéee dans plusieurs amas de galaxies massifs, au premier rang desquels figure le célèbre Bullet Cluster. Toutefois, elle n’a encore jamais été observée au sein d’objets de plus faible masse tels que des groupes de galaxies. Le Bullet Group constitue ainsi la structure la plus petite au sein de laquelle cet effet a été observé.

Bien qu’elle ne soit pas visible à l’œil nu – ni au travers du moindre télescope, les astronomes ont été en mesure de dresser les contours de la matière noire qui emplit le Bullet Group. Pour ce faire, ils ont mesuré son impact gravitationnel sur la lumière en provenance de galaxies lointaines, situées derrière le groupe. Un objet massif tel qu’un groupe de galaxies déforme localement l’espace-temps, lui assignant une courbure particulière. Lorsque la lumière issue de galaxies plus lointaines passe à proximité de ce groupe, elle épouse les contours de cet environnement. S’ensuivent l’apparition de curieux effets optiques. Cette distorsion se nomme effet de lentille gravitationnelle.

Si l’objet lentille est très massif et constitue, depuis la Terre, un alignement avec la source de lumière, cet effet devient saisissant : les galaxies situées en arrière plan semblent se distribuer en anneaux ou en arcs de cercle sur le fond du ciel ; parfois même, des images multiples d’une même galaxie se forment.

Un tel effet se manifeste à droite du centre de l’image : une galaxie sphérique et brillante du Bullet Group est entourée de curieux arcs de lumière – il s’agit là de l’image déformée d’une autre galaxie située en arrière plan.

L’étude des constituants de ces naufragés cosmiques permet aux astronomes de mieux définir les propriétés de la matière noire. En particulier, la scission entre matière noire et gaz chaud permet de contraindre la présence (ou l’absence) d’interaction entre la matière noire et la matière ordinaire, et ainsi d’en savoir un peu plus sur cette mystérieuse composante. La possibilité d’observer cet effet au sein d’objets de plus faibles dimensions tel que le Bullet Group, en nombre nettement supérieur à celui des amas de galaxies plus massifs, ouvre de nouvelles perspectives d’étude du rôle de la matière noire à l’échelle de l’univers tout entier.

Image composée du Bullet Group
Image composée du Bullet Group montrant des galaxies, du gaz chaud (en rose) et de la matière noire (indiquée en bleu).
Crédit : ESA / XMM-Newton / F. Gastaldello (INAF/IASF, Milano, Italy) / CFHTLS
1. Cette image composite est constituée d’une image acquise par l’observatoire XMM-Newton de l’ESA dans le domaine X (le gaz chaud en rouge), d’une image optique (RVB) acquise par le Télescope Canada-France-Hawai (CFHT), et en bleu des contours de la matière noire, issue d’une analyse à partir des données provenant du CFHT, du Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA et de l’Observatoire W.M. Keck. En avant-plan surgissent de brillantes étoiles qui peuplent notre galaxie.

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