• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
  • Annuaire
  • Webmail
  • Intranet
  • Portail numérique
  • Service pour le Respect et l’Égalité
Ressources – OSU Institut Pytheas

Ressources - OSU Institut Pytheas

Ressources

  • Actualité
  • Agenda
  • Ressources
  • Emplois / stages
  • Retour

osuadmin

Devant les météorites, les poussières interplanétaires sont de meilleurs marqueurs pour connaître la ceinture principale d’astéroïdes

16 juin 2015 by osuadmin

Une équipe composée principalement de chercheurs français a démontré que la plupart des poussières interplanétaires qui finissent en micrométéorites à la surface de la Terre sont les objets extraterrestres récoltés les plus représentatifs de la ceinture principale d’astéroïdes et non les météorites comme cela fut longtemps considéré. Elle a montré par la même occasion que ces poussières ont une origine principalement astéroïdale et non cométaire avec des conséquences sur les modèles d’évolution dynamique du système solaire. Cette étude est publiée le 16 juin 2015 dans the Astrophysical Journal.

Les micrométéorites sont des poussières extraterrestres faisant généralement une taille inférieure au millimètre et qui en masse représentent la fraction la plus importante de la matière extraterrestre accrétée par la Terre au cours du temps. Bien que petites, ce sont elles qui sont à l’origine de la plupart des étoiles filantes que l’on observe dans le ciel.

Une équipe menée par un chercheur du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM – CNRS/AMU) a comparée les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace (comme Cérès par exemple, visité en ce moment par la sonde américaine DAWN) avec celles de toutes les classes de météorites et de poussières interplanétaires récoltés sur Terre ou dans la stratosphère. L’étude montre que seules les poussières interplanétaires anhydres sont compatibles avec les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace.

Tout d’abord, ce constat remet en cause le statut de référence des météorites dans la connaissance de la ceinture d’astéroïde, et cela au profit des poussières interplanétaires. Mais aussi, et en conséquence, il faut reconsidérer l’origine que l’on attribuait à ces poussières qui au lieu de provenir principalement des comètes comme on le supposait, proviennent essentiellement de la ceinture principale. En effet la comparaison avec les propriétés spectrales des comètes donne de moins fortes similitudes.

Ainsi la fraction la plus importante de la matière accrétée par la Terre – les poussières interplanétaires – est représentative de la fraction la plus importante des astéroïdes formant la ceinture principale – les astéroïdes glacés. En d’autres termes, la ceinture principale d’astéroïdes est la source principale de la matière accrétée aléatoirement par la Terre ; et les poussières interplanétaires – de part leur diversité spectrale – en sont les meilleures représentantes.

Cette étude résout un malaise de longue date puisqu’aucune roche extraterrestre n’apparaissait comme un analogue convaincant des astéroïdes riches en glaces qui dominent outrageusement (en masse) la ceinture principale. Elle conforte par ailleurs l’aspect cométaire de ces objets ; en effet, certains dégazent comme les comètes (c’est notamment le cas de Cérès) et d’autres possèdent de la glace à la surface (comme 24 Thémis).

Vue de Ceres à une distance de 13,600 kilometres. Image prise par la sonde Dawn de la NASA.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA
Illustration des liens entre les différents groupes de petits corps du systeme solaire (asteroides, cometes) et les deux groupes de matériaux extraterrestres (météorites, IDPs).
Crédit : Vernazza et al. 2015 (ApJ)

Par ailleurs, il faut savoir que, le modèle de Nice de formation du Système solaire prédit grosso modo que des objets du Système solaire externe, tels que les Objets Trans-Neptuniens (TNOs), ont été implantés dans la ceinture principale. De ce point de vue, les présents résultats abondent dans ce sens en apportant une preuve supplémentaire de l’aspect cométaire de ces objets. En se basant sur les modèles récents de l’évolution dynamique du système solaire, il apparait également que les météorites échantillonnent la diversité des planetésimaux qui se sont formés dans la région interne du système solaire (0.5-4 UA) alors que les poussières interplanétaires échantillonnent la diversité des planetésimaux qui se sont formés dans la région externe du système solaire (au delà de 5 UA).

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

On a retrouvé Philae !

11 juin 2015 by osuadmin

Après plusieurs mois de recherches, les équipes du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, celles du SONC et plusieurs scientifiques impliqués dans les instruments CONSERT et ROMAP pensent avoir retrouvé l’atterrisseur Philae largué sur la comète 67P le 12 novembre dernier.

Libéré de son étreinte mécanique avec l’orbiteur Rosetta le 12 novembre 2014, après une décennie de voyage dans le Système solaire, Philae est tombé sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Si tout s’était déroulé comme prévu, Philae serait toujours actuellement juste à côté du point d’atterrissage visé par les équipes de mécaniques spatiale du SONC (CNES, Toulouse) et baptisé à l’époque Algikia. Mais le propulseur de gaz froid qui devait plaquer l’atterrisseur au sol pendant que ses harpons s’enfonçaient dans la surface pour l’arrimer ne s’est pas déclenché, les harpons n’ont pas fonctionné et Philae a rebondi plusieurs fois durant 2 heures avant d’aller s’encastrer dans un recoin de falaise mal éclairé à plus de 1 km d’Algikia. Ses instruments scientifiques ont pu fonctionner plus ou moins bien, certains tirant profit des rebonds inattendus pour enregistrer des données supplémentaires, d’autres étant handicapés par l’orientation de Philae par rapport à la surface qui ne leur permettait pas de forer et de prélever des échantillons pour analyses, mais, le plus grave, a vraiment été cette dérive vers une région bien moins exposée au Soleil.

Images OSIRIS-NAC du 22 octobre et des 12 et 13 décembre 2014 montrant la possible détection de Philae dans un repli du terrain (champ de 20 x 20 m environ)
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Philae ne pouvait pas collecter suffisamment d’énergie solaire pour charger sa batterie et prolonger sa mission scientifique qui a donc pris fin avec l’épuisement de sa pile, une soixantaine d’heures après l’arrivée au sol.

Si les images et les mesures réalisées par différents instruments de Rosetta et de Philae ont permis de circonscrire rapidement une zone d’atterrissage de moins de 200 m d’envergure, située non loin de la bordure de la dépression d’Hatmehit sur le petit lobe, retrouver Philae dans ce chaos mal éclairé s’est avéré bien plus incertain. Après des mois d’efforts, et même s’il la probabilité que les chercheurs aient enfin localisé Philae semble très forte, il subsiste malgré tout un doute. Localiser précisément Philae est pourtant primordial pour exploiter pleinement les données récoltées par ses instruments, notamment celles de CONSERT grâce auxquelles les scientifiques auront une compréhension bien plus intime de la structure du noyau. Cela permettra également de déterminer la période à partir de laquelle l’évolution des conditions d’ensoleillement à l’approche du Soleil favorisera le réveil de l’atterrisseur et sa reprise de contact avec l’orbiteur.

Images prises le 12 novembre 2014 par OSIRIS juste avant et après le 1er rebond de Philae sur le site Algikia ; les heures sont indiquées en TU.
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA
  • La quête de Philae

Le 12 novembre 2014 à 15h34 TU, Philae est entré en contact avec la surface du noyau et a rebondi. Ce 1er contact et ce rebond ont été photographiés par la caméra de navigation (NavCam) et par la caméra à haute résolution OSIRIS-NAC de l’orbiteur. Cette dernière a même pu suivre Philae alors qu’il partait en direction de la dépression d’Hatmehit. Sur Philae, la caméra de l’instrument ROLIS a fourni des images de la surface jusqu’à moins de 10 m d’altitude avant le premier rebonds et ROMAP a donné des indications précises sur le champ magnétique mesuré durant les heures suivantes, ce qui a permis de connaître l’heure exacte des différents contacts : 16h20 TU, 17h25 TU et 17h32 TU.

Finalement, une fois Philae immobilisé sur un site inconnu, baptisé depuis Abydos, les caméras de CIVA ont effectué un panoramique montrant son environnement immédiat : il était apparemment coincé à l’ombre d’une sorte de falaise de glace poussiéreuse. Dans les heures qui ont suivi, l’instrument CONSERT, sur Philae et à bord de Rosetta, a réalisé des mesures qui ont été utilisées pour finalement réduire la zone d’atterrissage à une ellipse de 160 x 16 m. Ensuite, la recherche visuelle de Philae a commencé.

L’ellipse représente la zone d’atterrissage potentielle de Philae après ses rebonds, le 12 novembre 2014. Elle mesure 16 x 160 m.
Crédit : ESA/Rosetta/Philae/CONSERT

Toutes les images réalisées par la NavCam et OSIRIS ont été scrutées pour essayer de retrouver l’atterrisseur, mais rien ne ressemble plus au reflet du Soleil sur un panneau solaire que le reflet du Soleil sur un morceau de glace ! Naturellement, il fallait tenir compte de l’éclairement de la zone et de la résolution des images. Mi-décembre 2014, alors que Rosetta effectuait des survols du petit lobe à près de

18 km de distance, la résolution des images d’OSIRIS-NAC était proche de 34 cm par pixel, donc largement suffisante pour voir Philae dont la partie centrale mesure près de 1 m de large, mais le Soleil éclairait la zone sous un angle de 90° et les ombres étaient très grandes.

L’orientation de l’atterrisseur et le fait qu’il se situait probablement de biais dans un renfoncement du terrain n’ont pas simplifié la tâche des personnes qui se sont attaquées au problème. Durant des semaines, tous leurs efforts ont été vains. Chaque fois qu’un « candidat » était trouvé, une autre image prise sous un angle ou un éclairage différent permettait de l’écarter.

L’ellipse représente la zone d’atterrissage potentielle de Philae après ses rebonds, le 12 novembre 2014. Elle mesure 16 x 160 m.
Crédit : ESA/Rosetta/Philae/CONSERT

Finalement, un candidat a fini par sortir du lot. Il a été détecté par Guillaume Faury d’AKKA Technologies, une entreprises qui travaille sous contrat pour le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) et l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP), en comparant des images prises le 22 octobre à près de 8 km de la surface avec d’autres prises les 12 et 13 décembre à près de 18 km. Pour l’astrophysicien Philippe Lamy (LAM, unité CNRS/Aix-Marseille Université), qui a participé à la conception et à la réalisation de la caméra OSIRIS-NAC et qui a inlassablement recherché Philae : « les images prises avant et après l’atterrissage n’ont pas la même résolution, mais les détails topographiques correspondent, à l’exception d’une petite tache lumineuse que l’on ne voit que sur les images de décembre et qui semble donc être un bon candidat ! De plus, le fait que ce candidat soit visible sur les images prises le 12 et le 13 décembre prouve qu’il ne s’agit pas d’un reflet, d’un artefact sur le capteur électronique, voire d’une poussière passant dans le champ. »

Gros plan sur la zone de recherche de Philae.
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Éric Jurado, responsable des activités de mécanique spatiale au SONC (Science Operation & Navigation Center, CNES, Toulouse) et ses collègues ont depuis confirmé que ce candidat était à prendre vraiment au sérieux, car sa position est compatible avec les reconstructions de trajectoire qu’ils ont réalisées et avec les critères d’ensoleillement et de visibilité radio qui ont été déterminés depuis novembre. Il se situe légèrement en dehors de la zone calculée à partir des données de CONSERT, mais l’analyse de ces données se poursuit et la zone pourrait être décalée pour tenir compte de l’amélioration du modèle de terrain.

Par ailleurs, il n’est pas impossible que des modifications de la surface soient intervenues entre les images d’octobre et de décembre provoquant l’apparition de nouvelles portions de matériau plus claires, mais cela semble improbable car les conditions d’ensoleillement ont peu varié sur la période.

Seules de nouvelles images à haute résolution de la zone avec un bon éclairage permettraient de trancher, mais les survols rapprochés du noyau sont à présent proscrits à cause de l’accroissement de son activité à l’approche du Soleil. Il faudra donc attendre l’automne et la baisse de cette activité pour revenir à proximité, en espérant que les modifications locales de la surface n’auront pas de facto mis un terme aux recherches en enfouissant Philae ou en le catapultant dans l’espace. À moins, bien sûr, que Philae se réveille et nous dise tout simplement : « je suis là ! »

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

« Le saviez-vous ? » arrive sur la toile !

25 février 2015 by osuadmin

« Le saviez-vous ? » c’est une série de clips de 2 à 4 minutes sur une question ou une notion scientifique, réalisés en s’appropriant le langage et les modes de consommation en ligne des adolescents. L’objectif de ces clips est de faire découvrir au grand public et plus particulièrement aux adolescents quelques facettes de la science de manière ludique et didactique. Retrouvez « Le saviez-vous TV ? » sur la toile.

Le projet est porté par l’Observatoire des Sciences de l’Univers (OSU) Institut Pythéas (CNRS, IRD, AMU). En s’appuyant sur les équipes scientifiques de l’Institut Pythéas, l’objectif de « Le saviez-vous ? » est de rendre certaines facettes de la science encore plus accessibles en présentant les moyens et les techniques employés, mais aussi les enjeux des recherches et les défis à relever pour faire évoluer la connaissance. « Le saviez-vous ? » repose donc sur une collaboration entre des spécialistes de la communication et de la diffusion des connaissances, des professionnels de la vidéo et les scientifiques de l’ensemble des laboratoires de recherche associés au projet. Le principe général est simple : Un(e) comédien(e) âgé(e) d’une vingtaine d’années se tient face à la caméra dans un décor représentant sa chambre. Il pose une question et y répond. Il interagit avec son chat en peluche « Schrödinger ». En gros, c’est tout à fait comme s’il répétait son exposé devant la caméra avec son chat pour public. Ce principe de mise en scène nous permettra d’être à la fois précis et léger et d’aborder ainsi des notions parfois complexes avec simplicité (et parfois même un peu d’humour !). Tous les mois, nous diffusons sur la toile un nouvel épisode de « Le saviez-vous ? » en partenariat avec le magazine « Science & Vie Junior », premier des magazines jeunesse dédiés à la science. Ainsi, les lecteurs du magazine et les internautes peuvent retrouver chaque mois Capucine ou Gaétan, nos deux comédiens, dans un nouveau clip présentant la science tout simplement !

 

  • Pour son lancement « Le saviez-vous ? » fait honneur à la lumière

2015 ayant été proclamée « Année internationale de la lumière », « Le saviez-vous ? » lui consacre ses sept premiers clips :

  • Qu’est- ce que la lumière ?
  • Les rayons Gamma
  • Les UV
  • Les rayons X
  • La lumière visible
  • Les Infrarouges
  • Les micro-ondes Une série de clips qui permet de découvrir les propriétés de la lumière par grands domaines de longueur d’onde.

 

  • La lumière et après…

Plusieurs autres clips sont déjà en attente de diffusion ou en préparation. Une série sur le changement climatique est en cours de réalisation en collaboration avec le Labex OT-Med. Des clips sur l’acidification des océans, sur la biodiversité attendent leur tour pour être diffusés… tout comme ceux sur la matière noire, le changement du champ magnétique terrestre… « Le saviez-vous ? » au-delà des grandes questions au cœur de l’actualité traitera bien plus largement des sciences de l’univers dans toutes leurs diversités. Retrouvez « Le saviez-vous ? » sur Youtube.

Classé sous :Biodiversité, Climat, Écologie, Environnement, Terre, Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Les glaces de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se serait formées entre -241 et -203°C dans la nébuleuse protosolaire

7 avril 2015 by osuadmin

La sonde cométaire Rosetta de l’ESA a très récemment mesuré l’azote gazeux sous forme moléculaire (N2) dans la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (dite « Chury ») (Rubin et al., Science, mars 2015*). Cette première mesure de l’azote cométaire montre toutefois que N2 n’est présent qu’en très faible quantité dans la coma, en comparaison avec le monoxyde de carbone, alors que ces deux molécules étaient supposées initialement être très abondantes dans la nébuleuse protosolaire. Cette « particularité » peut être expliquée par l’agglomération de clathrates par la comète au moment de sa formation, des cages de glace qui ont capturé les molécules volatiles présentes dans la nébuleuse tout en modifiant leur composition (mélange) au moment du piégeage. Cette conclusion a été obtenue sur la base de simulations numériques par une équipe de recherche fortement interdisciplinaire, conduite par des chercheurs issus du Laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne (CNRS / UB), le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (CNRS / AMU), de l’Institut UTINAM (CNRS / UFC) et de l’Institut de Physique de Berne (Université de Berne, Suisse). Leurs travaux, publiés dans la revue « The Astrophysical Journal Letters » permettent de montrer que la comète n’a pu se former que dans une plage de températures très basse, comprises entre 32 et 70 K, ce qui fourni des indices précieux sur les premiers stades de formation de notre système solaire.

La sonde cométaire Rosetta de l’Agence Spatiale Européenne est arrivée à proximité de la comète Chury en août 2014, après un voyage de dix ans dans l’espace. Elle analyse depuis la composition des gaz émis par la comète lors de la sublimation de la glace en particulier grâce à l’instrument ROSINA, un spectromètre de masse qui a la résolution requise pour distinguer des molécules qui ont des poids moléculaires presque identiques, ce qui est le cas du monoxyde de carbone (CO) et de l’azote moléculaire (N2). Or, la mesure réalisée début 2015 montre un rapport N2/CO qui est environ (en moyenne sur toutes les mesures) 87 fois plus petit dans l’atmosphère de la comète que celui attendu dans la nébuleuse protosolaire (nuage de gaz à partir duquel le système solaire s’est formé).

En faisant l’hypothèse que la comète Chury a été formée par agglomération de glace sous forme de clathrates, les chercheurs Français et Suisses impliqués dans la présente étude ont montré que ces structures de glace très particulières pouvaient avoir piégé sélectivement CO par rapport à N2. Ce résultat a été obtenu en mettant en œuvre des simulations numériques à l’aide de la méthode de Monte Carlo dans l’ensemble Grand Canonique, une méthode basée sur la physique statistique et le calcul de la probabilité de piégeage des gaz N2 et CO dans la structure du clathrate en fonction de leurs interactions avec les molécules d’eau.

En plus d’expliquer la très faible quantité d’azote moléculaire mesuré par rapport à la valeur attendue, cette étude permet également de déterminer une plage de températures très basses (entre 30 et 70 K) dans laquelle la glace cométaire a pu se former. En effet, le taux de piégeage de N2 par rapport à CO dépend fortement de la température dans les simulations et ces deux valeurs extrêmes de température correspondent à la plage des valeurs mesurées dans la comète pour le rapport N2/CO.

Avec la découverte de l’azote moléculaire dans la comète Chury par la sonde ROSINA et la détermination, par simulations numériques, de la température de formation de cette comète c’est une pièce du puzzle concernant le rôle joué par les comètes de la famille de Jupiter dans l’évolution du système solaire qui vient d’être posée. Toutefois le puzzle est loin d’être achevé. Chury se rapproche du Soleil et le dégazage de la comète va augmenter fortement ce qui devrait permettre la mesure de certains gaz à l’état de trace tels que les gaz rares et donner des contraintes supplémentaires sur la composition du mélange gazeux à l’origine des atmosphères des planètes internes.

Le scénario du piégeage sélectif de l’azote moléculaire par les clathrates est le fruit d’un travail interdisciplinaire entre physiciens, chimistes et astrophysiciens de trois instituts du CNRS (INSU, INC et INP), en collaboration avec les responsables de l’instrument ROSINA (Université de de Berne, Suisse) actuellement en phase d’exploitation sur la mission spatiale Rosetta/Philae en orbite autour de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

Localement, ce travail a été financé par un BQR commun aux Universités de Bourgogne et de Franche-Comté et s’appuie sur les liens forts que développent les chercheurs bourguignons et francs-comtois au sein de l’espace recherche de la COMUE UBFC nouvellement créée.

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

First Light Imaging lauréat du programme européen Horizon 2020

17 avril 2015 by osuadmin

La Commission Européenne soutient First Light Imaging, la jeune startup Aixoise née d’une collaboration entre des scientifiques du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (OSU Pythéas /CNRS – Aix-Marseille Université), de l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (OSUG / CNRS – Université Joseph Fourier) et de l’Observatoire de Haute –Provence (OSU Pythéas / CNRS). En effet, cette Startup qui démarre très très fort et qui s’est déjà vue attribuer plusieurs distinctions vient de se voir accorder une subvention pour le Développement de sa caméra Infrarouge C-Red One, la plus sensible et rapide au monde.

Meyreuil, le 08 Avril 2015 -La Commission Européenne, dans le cadre de son programme Horizon 2020 Instrument PME phase 2, a sélectionné 94 lauréats sur 629 projets dans toute l’Europe. Ce programme, qui favorise l’excellence scientifique, la primauté industrielle et les défis de société pour placer l’Europe comme terre d’excellence, encourage les entreprises innovantes à fort potentiel de croissance à s’internationaliser et à devenir des leaders sur leur marché.

First Light Imaging fait partie des 6 lauréats français primés, et va grâce à cette subvention finaliser le développement d’une caméra scientifique Infrarouge, ultra rapide et sensible, présentant des performances inédites. Cette caméra révolutionnaire trouvera ses domaines d’application dans l’astronomie, l’imagerie médicale, l’industrie et la défense.

First Light Imaging est une Start-up créée en 2011, issue de laboratoires publics de recherche, qui conçoit et fabrique des caméras de haute technologie. La société a été primée deux fois par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et la Banque Publique d’Investissement (BPI France). Elle commercialise à ce jour OCAM², la caméra scientifique la plus rapide et sensible au monde dans le domaine du visible. OCAM² équipe les plus grands télescopes mondiaux tels que le Subaru Telescope et le GranTeCan.

Cette reconnaissance au niveau européen du savoir-faire de First Light Imaging marque une nouvelle étape dans le développement de la Start-up Aixoise, après avoir obtenu au printemps dernier un prestigieux contrat avec La NASA.

Classé sous :Ingénierie, Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Rosetta détecte de l’azote moléculaire pour la 1ère fois dans une comète

19 mars 2015 by osuadmin

Rosetta a mesuré pour la 1ère fois de l’azote moléculaire dans une comète, fournissant des clés sur l’environnement thermique dans lequel 67P/Churyumov-Gerasimenko s’est formée.
  • 138 mesures collectées par ROSINA

Rosetta est arrivée sur sa comète en août dernier et depuis, elle a collecté des données considérables sur 67P et son environnement grâce à ses 11 instruments scientifiques. La détection in situ d’azote moléculaire sur une comète fait l’objet de recherches depuis très longtemps. Jusqu’à maintenant, l’azote a toujours été détecté en liaison avec d’autres composés, dont l’acide cyanhydrique (HCN) ou l’ammoniac (NH3), par exemple. Cette détection est particulièrement importante parce qu’on pense que l’azote moléculaire est le type d’azote le plus courant lors de la formation du Système solaire. Dans les régions extérieures plus froides, il a probablement fourni la source principale d’azote incorporé dans les planètes gazeuses. Il domine également l’atmosphère dense de Titan, la plus importante lune de Saturne, et il est présent dans les atmosphères et les glaces de surface de Pluton et de Triton (lune de Neptune). C’est dans les régions froides des confins du Système solaire que l’on pense que les comètes de la famille de 67P se sont formées. Ces nouveaux résultats s’appuient sur 138 mesures collectées par ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis instrument) du 17 au 23 octobre 2014 quand Rosetta était à environ à 10 km du centre de la comète. « La présence d’azote moléculaire impose des contraintes importantes pendant la formation de la comète parce qu’il nécessite de très basses températures pour être piégé dans la glace » explique Martin Rubin de l’Université de Berne, auteur principal des résultats publiés dans le journal Science.

On pense que le piégeage de l’azote moléculaire dans la glace au sein de la nébuleuse protosolaire (nuage de gaz qui a donné naissance au Système solaire) s’est produit à des températures similaires à celles nécessaires à la capture du monoxyde de carbone. Donc, afin d’introduire des contraintes dans les modèles de formation des comètes, les scientifiques comparent le rapport de l’azote moléculaire et du monoxyde de carbone (N2/CO) mesuré dans la comète avec celui de la nébuleuse protosolaire, tel qu’il est calculé depuis le rapport azote sur carbone mesuré sur Jupiter et dans le vent solaire. Pour la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, le rapport s’avèrent 25 fois plus faible que celui attendu dans la nébuleuse protosolaire. « La mesure du rapport N2/CO nous permet de déterminer la température de formation de 67P/churyumov-Gerasimenko dans la nébuleuse primitive. Celle-ci se serait formée autour de 30 K (-243°C NDLR) » explique Olivier Mousis, du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) au CNRS. Un scénario suppose donc des températures d’environ -250°C ou peut-être -220°C, avec un piégeage relativement inefficace de l’azote moléculaire dans une glace d’eau plutôt amorphe ou de la glace d’eau « cage » appelée clathrate. Dans les 2 cas, cela aurait directement entrainé un faible rapport. Ou alors, l’azote moléculaire a pu être piégé plus efficacement à des températures encore plus basses, environ -253°C dans la même région que Pluton et Triton, d’où des glaces relativement riches en azote observées à leur surface. Le réchauffement ultérieur de la comète par la décroissance des noyaux radio-actifs, ou quand la comète s’est rapprochée du Soleil, pourrait avoir été suffisant pour déclencher le dégazage de l’azote et donc une réduction du rapport au fil du temps.

67P est une comète de la famille Jupiter
Son orbite dure 6,5 ans et débute juste derrière celle de Jupiter par rapport au Soleil pour atteindre le point le plus proche de notre étoile entre les orbites de la Terre et de Mars (périhélie). La comète proviendrait de la ceinture de Kuiper et aurait subi les perturbations gravitationnelles de Jupiter pour se retrouver sur son orbite actuelle.
Crédit : ESA

« Ce processus de formation à très basse température est similaire à celui qui a permis à Pluton et Triton d’acquerir leur glace riche en azote et est cohérent avec l’origine de la comète dans la ceinture de Kuiper », selon Martin Rubin. Le seul autre corps du Système solaire avec une atmosphère dominée par l’azote est la Terre. La supposition la plus courante de cette origine repose sur la tectonique des plaques, avec des volcans relâchant l’azote emprisonné dans les roches silicatées du manteau. Cependant la question du rôle joué par les comètes apportant cet ingrédient demeure. Pour évaluer la contribution possible de comètes comme celle étudiée par Rosetta dans l’apport d’azote à l’atmosphère terrestre, les scientifiques supposent que le rapport isotopique entre 14N et 15N dans la comète est le même que celui mesuré sur Jupiter et dans le vent solaire, ce qui reflète la composition de la nébuleuse protosolaire. Cependant, ce ratio isotopique est beaucoup plus élevé que celui mesuré dans d’autres composés présent dans les comètes et qui contiennent de l’azote comme l’hydrogène cyanhydrique et l’ammoniac. Le rapport 14N/15N de la Terre se situe approximativement entre ces 2 valeurs, et par conséquent si il y avait un mélange équilibré entre les molécules formées d’une part et celles de l’hydrogène cyanhydrique et l’ammoniac d’autre part dans les comètes, il pourrait être concevable que l’azote de la Terre provienne de comètes. « Cependant, l’azote moléculaire trouvé est minoritaire par rapport à d’autre formes d’azote cométaire telles que CN, HNC et NH2+, qui sont, elles, enrichies fortement en isotope 15N par rapport à l’atmosphère terrestre, explique Bernard Marty, cosmochimiste des isotopes au Centre de Recherche Pétrographique et Géochimique (CRPG) du CNRS à Nancy. Cette mesure confirme donc que ce type de comète ne peut être à l’origine de l’atmosphère et des océans de notre planète. » « Rosetta est à environ 5 mois du périhélie maintenant (passage au plus près du Soleil NDLR). Nous allons regarder comment la composition gazeuse de la comète évolue pendant cette période et nous allons essayer de déchiffrer ce que cela nous raconte sur sa vie passée. »

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 37
  • Page 38
  • Page 39
  • Page 40
  • Page 41
  • Pages provisoires omises …
  • Page 52
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Articles récents

  • Ganymède et Callisto : destins gelés aux origines divergentes
  • Questionnaire : Quelles sciences en 2040 ? Les partenaires du site Aix-Marseille lancent une démarche participative
  • Les formations en alternance de l’OSU Pythéas
  • L’équipe COSMOS – Web dévoile le plus grand panorama de l’univers profond
  • Identifier les seuils écologiques pour une gestion optimisée de la biodiversité et des écosystèmes

Commentaires récents

Aucun commentaire à afficher.

Archives

  • juin 2025
  • mai 2025
  • avril 2025
  • mars 2025
  • février 2025
  • janvier 2025
  • décembre 2024
  • novembre 2024
  • octobre 2024
  • septembre 2024
  • août 2024
  • juillet 2024
  • juin 2024
  • mai 2024
  • avril 2024
  • mars 2024
  • février 2024
  • janvier 2024
  • décembre 2023
  • novembre 2023
  • octobre 2023
  • septembre 2023
  • août 2023
  • juillet 2023
  • juin 2023
  • mai 2023
  • avril 2023
  • mars 2023
  • février 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2022
  • octobre 2022
  • septembre 2022
  • août 2022
  • juillet 2022
  • juin 2022
  • avril 2022
  • mars 2022
  • février 2022
  • janvier 2022
  • décembre 2021
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • juillet 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • juin 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • juillet 2018
  • juin 2018
  • mai 2018
  • mars 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • janvier 2016
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • septembre 2015
  • août 2015
  • juillet 2015
  • juin 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • février 2015
  • janvier 2015
  • novembre 2014
  • septembre 2014
  • juillet 2014
  • juin 2014
  • mai 2014
  • mars 2014
  • février 2014
  • janvier 2014
  • décembre 2013
  • novembre 2013
  • septembre 2013
  • août 2013
  • juillet 2013
  • juin 2013
  • avril 2013
  • mars 2013
  • septembre 2012
  • juillet 2012
  • juin 2012
  • mars 2012
  • décembre 2011
  • juillet 2011
  • janvier 2011

Catégories

  • Atmosphère
  • Biodiversité
  • Biologie
  • Chimie
  • Climat
  • Écologie
  • Environnement
  • Ingénierie
  • Interactions Homme-Milieu
  • Non classé
  • Océan
  • Paléontologie
  • Santé
  • Surface continentale
  • Terre
  • Univers
loader

Siège de l’OSU Institut Pythéas

OSU Institut Pythéas c/o CEREGE Europôle Méditerranée Site de l’Arbois 13545 AIX EN PROVENCE CEDEX 4

Campus de rattachement administratif principal

OSU Institut Pythéas Campus de Luminy OCEANOMED Bâtiment 26M 163 avenue de Luminy - Case 901 13009 MARSEILLE
Tél. 04.86.09.05.00

Renseignements

Pour toute demande ecrivez au secrétariat de l’OSU Institut Pythéas.

Nous suivre

Nos tutelles :
  • Logo tutelle
  • Logo tutelle
  • Logo tutelle
  • Logo tutelle

Copyright © 2025 · OSU Pytheas - News sur Genesis Framework · WordPress · Se connecter