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Ressources – OSU Institut Pytheas

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Archives pour juillet 2023

Un mois après son envol, la mission Euclid dévoile ses premières observations

31 juillet 2023 by osuadmin

Un mois après le lancement d’Euclid, l’agence spatiale européenne (ESA), en collaboration avec le consortium Euclid dévoile les premières observations capturées par le satellite qui termine sa recette en vol. Il s’agit d’un premier pas pour le satellite, conçu pour percer les secrets de la matière noire et de l’énergie noire. Ces premières images permises par les deux instruments à bord, l’imageur visible VIS (VISible instrument) et le spectromètre infrarouge NISP (Near Infrared Spectro Photometer), révèlent de nombreux détails grâce à d’incroyables capacités d’imagerie et de spectrométrie. Le France est le premier contributeur aux participations du consortium Euclid qui bénéficie d’un très grand soutien du CNES sur toutes ses activités de management, de développement et de réalisation des instruments, ainsi que du traitement des données de la mission.

Ces deux instruments ont été développés par le consortium Euclid dirigé par la France, impliquant principalement le CNRS, le CEA et des université partenaires, et dont le responsable, Yannick Mellier, travaille à l’Institut d’astrophysique de Paris (CNRS/Sorbonne Université).

Le premier instrument est le NISP, un spectrophotomètre proche infrarouge, développé en étroite collaboration avec le CNES sous la responsabilité du Laboratoire d’astrophysique de Marseille (Aix-Marseille Université/CNES/CNRS) qui a notamment fourni la partie opto-mécanique. Il implique de nombreux partenaires internationaux, parmi lesquels en France trois autres laboratoires du CNRS et de ses partenaires – le Centre de physique des particules de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) en charge du plan focal, l’Institut des deux infinis de Lyon (CNRS/ Université Claude Bernard Lyon 1) et le Laboratoire de physique subatomique et cosmologie (CNRS/Université Grenoble Alpes) en charge de la caractérisation des détecteurs – ainsi que le CEA qui a fourni les cryomoteurs. Cet instrument réalise à la fois des spectres et des images à travers des filtres de couleur, ce qui permet d’estimer les distances de millions de galaxies par deux méthodes – la spectroscopie et la photométrie – à partir de la mesure de redshifts (décalage vers le rouge) dans le but de dresser une carte de l’Univers en trois dimensions.

VIS est le deuxième instrument de la sonde. S’il est sous responsabilité anglaise, il bénéficie de trois importantes contributions françaises : le plan focal ainsi que le boitier électronique de contrôle des mécanismes et de puissance par le CEA et l’unité de calibration par l’Institut d’astrophysique spatiale (CNRS/ Université Paris-Saclay). VIS est conçu pour imager des galaxies dans le visible afin de mesurer avec une extrême précision, inaccessible avec les télescopes au sol, la forme des galaxies. L’analyse de ces images permet de déduire les déformations engendrées par les effets de lentille gravitationnels de la matière baryonique et de la matière noire présentes sur la ligne de visée. Les galaxies imagées par VIS seront également associées aux mesures de distances réalisées pas le NISP et de celles de 8 télescopes au sol. Les premières images scientifiques sont ainsi attendues fin 2023.

Premières observations disponibles ici : https://filesender.renater.fr/?s=download&token=aecda611-211e-41d0-a451-448b5cfd83d6

La mission Euclid est une mission principalement dédiée à la cosmologie, précisément sur l’étude de l’histoire de l’expansion et de la formation des grandes structures de l’Univers. Elle a pour but d’accroître nos connaissances sur deux composantes encore mystérieuses de notre Univers, l’énergie noire et la matière noire.

Développé pour explorer l’évolution de l’Univers sombre, Euclid créera une carte 3D de l’Univers, avec le temps comme troisième dimension, en observant des milliards de galaxies jusqu’à 10 milliards d’années-lumière et réparties sur un tiers du ciel.

En retraçant l’histoire de l’évolution de l’Univers au cours des 10 derniers milliards d’années, Euclid révélera comment il a grandi et s’est progressivement structuré, et quelle est la nature de l’accélération de l’expansion de l’Univers. Les astronomes pourront déduire de ces données, des propriétés de la gravité et de celles de l’énergie noire et de la matière noire, qui contribuent ensemble à 95 % du contenu énergétique de l’Univers.

L’ESA est responsable de la mission Euclid. Le consortium Euclid est en charge de la fourniture à l’ESA des instruments Euclid et de la partie majeure du Segment Sol Scientifique (SGS – Sciences Ground Segment). La NASA contribue à Euclid via la fourniture des détecteurs de vol de l’instrument NISP et de leur électronique de lecture. Le consortium Euclid regroupe aujourd’hui plus de 2 200 personnes (dont 425 en France) réparties dans 250 laboratoires (dont une trentaine en France) de 17 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse, Canada et États-Unis, Japon). Sont impliqués au niveau de la France, le CNES, le CNRS et le CEA et les universités partenaires. Les principaux industriels impliqués sont Thales Alenia Space & Airbus Defence and Space, respectivement en charge du module de service et du module de charge utile. De nombreux industriels ont par ailleurs été impliqués dans la conception des instruments.

 

Source : https://presse.cnes.fr/fr/un-mois-apres-son-envol-la-mission-euclid-devoile-ses-premieres-observations

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Cheops révèle une exoplanète brûlante agissant comme un miroir

10 juillet 2023 by osuadmin

Outre la Lune, l’objet le plus brillant dans notre ciel nocturne est la planète Vénus, dont l’épaisse couche de nuages réfléchit environ 75 % de la lumière du Soleil. À titre de comparaison, la Terre ne réfléchit qu’environ 30 % de la lumière solaire.

Pour la première fois, les astronomes ont trouvé une exoplanète capable d’égaler l’éclat de Vénus : la planète LTT9779 b. De nouvelles mesures détaillées effectuées par la mission Cheops de l’ESA révèlent que cette planète réfléchit 80 % de la lumière que lui envoie son étoile.

Les mesures de haute précision de Cheops portent sur l’observation d’exoplanètes découvertes et caractérisées en 2020 par la mission TESS de la NASA et par des instruments terrestres tels que l’instrument HARPS de l’ESO au Chili.

L’exoplanète en question a une taille comparable à celle de Neptune, ce qui en fait le plus grand « miroir » de l’Univers connu à ce jour. Sa grande réflectivité s’explique par le fait qu’elle est recouverte de nuages métalliques. Ceux-ci sont principalement constitués de silicates – la même matière que le sable et le verre – mélangés à des métaux comme le titane.

« Imaginez un monde en feu, proche de son étoile, avec de lourds nuages de métaux flottant en altitude, faisant pleuvoir des gouttelettes de titane », explique James Jenkins, astronome à l’université Diego Portales et à la CATA (Santiago du Chili et coauteur de l’article scientifique décrivant cette nouvelle recherche, publié dans la revue Astronomy & Astrophysics.

Crédit : ESA (Acknowledgement: work performed by ATG under contract for ESA)

Un ciel chargé de nuages de métal

La fraction de lumière réfléchie par un objet est appelée « albédo ». La plupart des planètes ont un albédo faible, soit parce qu’elles ont une atmosphère qui absorbe beaucoup de lumière, soit parce que leur surface est sombre ou rugueuse. Les exceptions sont les mondes glacés ou les planètes comme Vénus qui possèdent une couche nuageuse réfléchissante.

L’albédo élevé de LTT9779 b a surpris, car la température de la face de la planète qui fait face à son étoile est estimée à environ 2000 °C. Toute température supérieure à 100 °C est trop élevée pour que des nuages d’eau se forment, mais la température de l’atmosphère de cette planète devrait même être trop élevée pour que des nuages de métal ou de verre se forment.

« C’était une véritable énigme, jusqu’à ce que nous réalisions qu’il fallait considérer cette formation de nuages de la même manière que la condensation qui se forme dans une salle de bain après une douche chaude », note Vivien Parmentier, chercheur à l’Observatoire de la Côte d’Azur (France) et co-auteur de cette recherche. Vivien Parmentier explique : « Pour chauffer une salle de bains à la vapeur, on peut soit refroidir l’air jusqu’à ce que la vapeur d’eau se condense, soit laisser couler l’eau chaude jusqu’à ce que des nuages se forment parce que l’air est tellement saturé de vapeur qu’il ne peut tout simplement plus en contenir. De même, LTT9779 b peut former des nuages métalliques malgré sa chaleur, car l’atmosphère est sursaturée en silicates et en vapeurs métalliques. »

La planète qui ne devrait pas exister

L’éclat n’est pas le seul élément surprenant de LTT9779 b. Sa taille et sa température en font une « Neptune ultra-chaude », mais aucune autre planète de cette taille et de cette masse n’a été trouvée en orbite aussi proche de son étoile. Cela signifie qu’elle vit dans ce que l’on appelle le « désert de Neptune chaud ».

La planète a un rayon 4,7 fois plus grand que celui de la Terre, et une année sur LTT9779 b ne dure que 19 heures. Toutes les planètes précédemment découvertes qui tournent autour de leur étoile en moins d’un jour sont soit des « Jupiters chauds » – des géantes gazeuses dont le rayon est au moins dix fois plus grand que celui de la Terre – soit des planètes rocheuses dont le rayon est inférieur à deux fois celui de la Terre.

« C’est une planète qui ne devrait pas exister », explique Vivien Parmentier. « Nous nous attendons à ce que les planètes de ce type voient leur atmosphère soufflée par leur étoile, laissant derrière elles de la roche nue ».

Le premier auteur, Sergio Hoyer, du Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS, Aix-Marseille Université, CNES), commente : « Nous pensons que ces nuages métalliques aident la planète à survivre dans le désert chaud de Neptune. Les nuages réfléchissent la lumière et empêchent la planète de devenir trop chaude et de s’évaporer. Par ailleurs, le fait d’être très métallique rend la planète et son atmosphère plus lourdes et plus difficiles à éjecter ».

Étudier une exoplanète en l’observant quand elle est cachée

Pour déterminer les propriétés de LTT9779 b, la mission Cheops de l’ESA, chargée de caractériser les exoplanètes, a observé le moment où la planète se déplaçait derrière son étoile hôte. Comme la planète réfléchit la lumière, l’étoile et la planète combinées envoient plus de lumière vers le télescope spatial juste avant que la planète ne soit hors de vue que juste après. La différence de lumière visible reçue juste avant et après que la planète soit cachée indique la quantité de lumière réfléchie par la planète.

Ce projet s’est appuyé sur la précision de Cheops et sur sa couverture 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. « La mesure précise de l’infime variation du signal de l’étoile éclipsant la planète n’était possible qu’avec Cheops », explique Sergio Hoyer.

Maximilian Günther, scientifique du projet Cheops à l’ESA, ajoute : « Cheops est la première mission spatiale dédiée au suivi et à la caractérisation d’exoplanètes déjà connues. Contrairement aux grandes missions d’étude axées sur la découverte de nouveaux systèmes d’exoplanètes, Cheops est suffisamment flexible pour se concentrer rapidement sur des cibles intéressantes et peut atteindre une couverture et une précision qu’il est souvent impossible d’obtenir autrement. »

En observant la même exoplanète avec différents instruments, nous obtenons une image complète. « LTT9779 b est une cible idéale pour un suivi grâce aux capacités exceptionnelles des télescopes spatiaux Hubble et James Webb », note Emily Rickman, scientifique chargée des opérations scientifiques à l’ESA. « Ils nous permettront d’explorer cette exoplanète dans une gamme de longueurs d’onde plus large, y compris dans l’infrarouge et l’UV, afin de mieux comprendre la composition de son atmosphère. »

L’avenir de la recherche sur les exoplanètes est prometteur, car Cheops est la première d’un trio de missions dédiées aux exoplanètes. Il sera rejoint par Plato en 2026, qui se concentrera sur les planètes semblables à la Terre en orbite à une distance de leur étoile susceptible de permettre la vie. Ariel, qui rejoindra la flotte en 2029, se spécialisera dans l’étude des atmosphères des exoplanètes.

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Talents CNRS : l’équipe LN2C Aster lauréate du cristal collectif 2023

17 juillet 2023 by osuadmin

Le cristal collectif distingue des équipes de femmes et d’hommes, personnels d’appui à la recherche, ayant mené des projets dont la maîtrise technique, la dimension collective, les applications, l’innovation et le rayonnement sont particulièrement remarquables. Cette distinction est décernée dans deux catégories : « appui direct à la recherche » et « accompagnement de la recherche ».
Cette année, 3 équipes impliquant des personnels d’appui à la recherche sont lauréates en Provence, dont celle du Laboratoire national des nucléides cosmogéniques (LN2C) impliquant 7 personnels du Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement (CEREGE) :

  • Georges Aumaitre, chargé de la qualité instrumentale et expérimentale de l’instrument national ASTER.
  • Stéphanie Gairoard, chargée du développement instrumental et des protocoles en lien avec la préparation chimique des échantillons béryllium 10 et l’aluminium 26.
  • Isabelle Giffard, chargée de la préparation chimique et l’analyse par spectroscopie d’absorption atomique des échantillons.
  • Valéry Guillou, chargé du traitement et du développement des techniques de préparation chimique et d’analyse par spectroscopie des échantillons de chlore 36.
  • Karim Keddadouche, responsable plateforme du Laboratoire national des nucléides cosmogéniques (LN2C) en charge de l’exploitation et du développement de l’instrument national ASTER.
  • Laëtitia Léanni, assistante de prévention, en charge du traitement et du développement des techniques de préparation chimique et d’analyse par spectroscopie des échantillons béryllium 10 et l’aluminium 26.
  • Fawzi Zaidi, chargé de la maintenance et du développement des systèmes électroniques en lien avec l’exploitation de l’instrument national ASTER.

Source : https://www.cerege.fr/fr/talents-cnrs-lequipe-ln2c-aster-laureate-du-cristal-collectif-2023/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=modele-newsletter-manuelle-1

https://youtu.be/2bZQqNr7WVg?si=msSG0RNXMljkTYmw

Fondé par Didier Bourlès, le Laboratoire national des nucléides cosmogéniques (LN2C) offre depuis 2006 à l’ensemble de la communauté française un accès direct à la mesure de la concentration de nucléides cosmogéniques dans des échantillons naturels. L’ambition : lever des verrous scientifiques sur les aléas naturels ou les variations climatiques. Les nucléides cosmogéniques, produits1 par l’interaction des particules du rayonnement cosmique et de certains atomes de l’environnement terrestre, sont devenus incontournables pour l’établissement de chronologies dans de nombreux domaines des sciences de la terre et de l’univers. La gamme de temps ainsi couverte est de quelques centaines d’années à plus de 12 Ma. Basée au Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement2 (Cerege), à Aix-en-Provence, l’équipe du LN2C prépare chimiquement les échantillons et les analyse ensuite par spectrométrie de masse par accélérateur sur l’instrument national (IN) ASTER (Accélérateur pour les sciences de la Terre, environnement, risques) – un des rares instruments de ce type en Europe. L’équipe technique du LN2C se compose de deux entités complémentaires : à partir des échantillons collectés par les chercheurs sur le terrain, les chimistes développent les techniques analytiques par dilution isotopique menant à la production des cibles. Ces cibles sont ensuite analysées par les physiciens qui assurent la conduite, la maintenance et le développement de l’IN ASTER garantissant la qualité métrologique des mesures. À l’issue de ce cheminement, le rapport isotopique de l’élément considéré sur son isotope stable est transmis aux chercheurs. Le savoir-faire unique de l’équipe allié à de nombreux résultats marquants l’ont propulsée au sein des meilleurs spécialistes mondiaux pour les sciences de la Terre. Parmi ces résultats, la détermination de l’âge exact de premiers hominidés comme Toumaï à 7,32 ± 0,10 millions d’années, la datation de Homo Erectus à Javas à 1, 8 millions d’années, l’étude des fluctuations du champ magnétique terrestre sur les derniers millions d’années, ou encore la datation de ruptures sismiques passées afin de comprendre le fonctionnement des failles tectoniques et mieux anticiper les séismes destructeurs.

Réalisation, image, son, montage, mixage : Guillaume Hennenfent – Crédit : CNRS – 2023

 

 

Classé sous :Ingénierie Balisé avec :Distinction

Florence Sylvestre, chevalier de la légion d’honneur

19 juillet 2023 by osuadmin

De la paléoclimatologie andine à la gestion des eaux sahéliennes

Florence Sylvestre vient d’être promue au grade de chevalier de la Légion d’honneur, en reconnaissance de sa carrière et de son implication dans l’enseignement supérieur et la recherche au Tchad. La chercheuse analyse les diatomées, des algues microscopiques présentes dans tous les milieux aquatiques, pour mieux connaître le climat passé et actuel. Après avoir mené ses recherches en Amérique latine, elle s’installe au Tchad où elle estime les ressources en eau du pays grâce à une approche multidisciplinaire et en partenariat avec les institutions tchadiennes. 
IRD le Mag’ la met à l’honneur dans cet article.

Originaire du Sud-Est de la France, Florence Sylvestre effectue ses études de géologie au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) à Paris. À cette époque, elle rencontre Michel et Simone Servant, deux spécialistes des paléoclimats1 tropicaux à l’IRD (alors Orstom). Ils proposent à la jeune étudiante de s’envoler pour la Bolivie et d’étudier l’évolution hydrologique passée des lacs de l’Altiplano. Ils l’invitent à étudier plus particulièrement les diatomées, microorganismes unicellulaires présents dans tous les milieux aquatiques. Excellents bio-indicateurs2, ces algues renseignent sur la qualité de l’eau et apportent des informations sur l’évolution des milieux aquatiques dans lesquels elles se développent.

Passion diatomées

Durant plusieurs mois, la doctorante travaille sur des archives sédimentaires prélevées dans les lacs de ce plateau situé à plus de 3 600 mètres d’altitude et détaille dans sa thèse, pour la première fois, les variations hydrologiques et climatiques de l’Altiplano au cours des 15 000 dernières années. Le ton est donné, sur les pas de ses « parents scientifiques » comme elle les appelle, Florence Sylvestre consacrera sa carrière à l’étude des paléoclimats tropicaux et aux diatomées.

« Ces microorganismes sont fascinants, leurs squelettes de verre sont très beaux et on en compte plus de 70 000 espèces différentes, souligne-t-elle. Les diatomées sont un outil essentiel pour reconstituer les climats passés mais également analyser la qualité de l’eau. »

Littoraux brésiliens et lacs argentins

De retour en France, Florence Sylvestre est nommée maîtresse de conférence, à seulement 27 ans, à l’université d’Angers. Durant sept années, elle poursuit ses travaux sur l’Altiplano bolivien. Elle étend ses recherches à d’autres environnements de l’Amérique latine, tels que les littoraux brésiliens, guyanais et les lacs argentins. Après une expérience de six mois au Canada où elle étudie l’environnement arctique, elle devient à 35 ans directrice de recherche à l’IRD, au Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement (Cerege).

Isotopes et systèmes lacustres tchadiens

La chercheuse y poursuit son travail sur l’Amérique latine mais s’intéresse dès la fin des années 2000 à l’Afrique et plus particulièrement au lac Tchad. « Tout le monde s’alarmait de sa disparition alors que selon les prédictions du changement climatique, les pluies allaient augmenter au Sahel. J’ai donc lancé un projet de recherches sur ce lac et son bassin versant et j’ai coordonné de nombreuses missions notamment au Tchad. Les résultats sont aujourd’hui confirmés : le lac Tchad n’est pas en train de s’assécher, bien au contraire ! »

Elle y analyse les isotopes stables de l’oxygène des diatomées.

En rejoignant le Cerege, Florence Sylvestre contribue au développement d’une méthodologie novatrice utilisant la composition isotopique3 de l’oxygène des diatomées comme traceur des paramètres climatiques. Elle y inclut des approches de modélisation et d’hydrologie spatiale pour mieux comprendre les systèmes lacustres et leur cycle hydrologique passé et actuel. Son objectif : estimer la ressource en eau des lacs et apporter cette expertise aux institutions locales pour une meilleure gouvernance. Le Tchad des lacs, ouvrage qu’elle a codirigé et publié en 2019 s’ancre dans cette vision et propose d’appréhender de manière multidisciplinaire la trajectoire des zones humides sahéliennes face aux enjeux des changements globaux.

Partenariat local

Après plusieurs missions de longue durée, Florence Sylvestre s’installe en 2020 au Tchad où elle est affectée au département Géologie de l’université de N’Djamena. Représentante de l’IRD au Tchad, où elle est la seule expatriée de l’Institut, elle s’emploie à mettre en place des partenariats et à former des étudiants qui sont aujourd’hui enseignants-chercheurs au sein de leur université.  Elle codirige également le LMI VIABELEAUX avec le Dr Zakinet Dangbet de l’université de N’Djamena. « Seul le lac Tchad était étudié alors qu’il en existe quatre autres de grande dimension et importants pour le développement économique du pays, explique Florence Sylvestre. Grâce au LMI, des étudiants tchadiens partent sur le terrain pour étudier ces lacs en lien avec des chercheurs en sciences humaines, des géologues et des hydrologues. L’objectif est de proposer une approche de gestion intégrée et inclusive des territoires partagée par tous les acteurs locaux. » Enfin, elle s’implique pour la promotion des femmes tchadiennes dans l’Enseignement supérieur et la Recherche au côté de l’ambassade de France.

Après avoir été promue chevalier dans l’ordre national du mérite en 2014, la directrice de recherche est aujourd’hui promue au grade de chevalier de la Légion d’honneur pour son implication dans l’enseignement supérieur et la recherche au Tchad. « C’est certes la reconnaissance de mon travail et de mon implication à faire rayonner les géosciences de l’environnement, mais aussi celle et surtout des avancées de la recherche menées ici avec mes collègues tchadiens au cours de ces dix dernières années », conclut-elle.

 

Source IRD Le Mag’ : https://www.cerege.fr/fr/accueil-cerege/focus-florence-sylvestre-chercheuse-en-paleoclimatologie-au-service-des-populations/

 

1. Climat d’une époque géologique passée.
2. Groupe d’organismes dont la présence ou l’état renseigne sur certaines caractéristiques écologiques d’un écosystème.
3. Proportions des divers isotopes, ou versions, d’un élément chimique.

Classé sous :Climat, Paléontologie Balisé avec :Distinction

La journée des thèses du LAM

20 juillet 2023 by osuadmin

La Journée des thèses 2023 s’est déroulée dans l’amphithéâtre du LAM le lundi 10 juillet. L’objectif de cet événement annuel est de présenter la nouvelle génération de doctorants au reste du corps professionnel du LAM. La journée a commencé par les présentations de groupe traditionnelles, suivies de courtes présentations individuelles des étudiants. Pour les nouveaux arrivants, ces présentations consistaient non seulement à présenter l’idée générale du travail à effectuer pendant leur thèse, mais aussi à se présenter de manière informelle.
La journée des doctorants de cette année s’est distinguée des précédentes par l’ajout d’une session de posters destinée à être accessible au grand public, dans le but de former les doctorants à communiquer leur travail de manière vulgarisée.
Le meilleur poster de cette année a été décerné à la nouvelle étudiante Salomé Grouffal, doctorante dans le groupe des systèmes planétaires, qui a été honorée par notre chère Françoise Maxant.

Classé sous :Univers Balisé avec :Enseignement

Première lumière pour Hirise, nouvel instrument d’étude des exoplanètes

13 juillet 2023 by osuadmin

C’est une nouvelle corde à ajouter à l’arc du Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO). Plus exactement, le VLT vient d’être enrichi d’un nouvel instrument au concept novateur permettant de combiner la puissance de deux de ses cordes déjà installée. Ce nouveau venu appelé Hirise couplera l’imageur d’exoplanètes Sphere et le spectrographe à très haute résolution Crires+. Le premier a une très bonne résolution pour l’imagerie directe des exoplanètes, mais le second est 2000 fois plus puissant pour séparer et analyser la lumière émise par ces planètes, ce qui permet de remonter à la composition de leur atmosphère. Ainsi, en associant ces deux instruments grâce à des fibres optiques, Hirise permettra d’approfondir l’étude de planètes déjà connues. Il a collecté avec succès sa première lumière depuis le VLT dans le désert d’Atacama au Chili le 9 juillet 2023.

Hirise a bénéficié d’une subvention ERC Starting et a été développé au sein du Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS/CNES/Aix-Marseille Université). Il a aussi profité de l’expertise des équipes de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (CNRS/Université Grenoble Alpes), du Laboratoire Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur/Université Côte d’Azur).

Module d’injection de fibres du projet Hirise dans l’instrument SPHERE, sur le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire européen austral, au Chili. SPHERE permet d’observer en imagerie directe les exoplanètes autour d’étoiles proches de notre système solaire. Les instruments d’imagerie à haut contraste comme celui-ci détectent les jeunes exoplanètes géantes dans le proche infrarouge, mais la faible résolution spectrale de leurs spectrographes à champ intégral limite leurs capacités à caractériser ces exoplanètes. Pour dépasser cette limitation, le projet Hirise (High-Resolution Imaging and Spectroscopy of Exoplanets) combine les capacités de SPHERE avec celles d’un autre instrument du VLT, le spectrographe à haute résolution CRIRES+. Le module d’injection de fibres prélève le signal de l’exoplanète connue par imagerie grâce à SPHERE, et cette lumière est amenée par un toron de fibres jusqu’à un module d’extraction qui l’envoie dans CRIRES+. L’association de ces deux instruments permettra aux scientifiques de mieux comprendre la formation, l’évolution et la composition des exoplanètes observées en imagerie directe. UMR5274 Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble ,UMR7326 Laboratoire d’Astrophysique de Marseille
Installation du toron de fibres reliant les instruments SPHERE et CRIRES+ dans le cadre du projet Hirise, sur le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire européen austral, au Chili. SPHERE permet d’observer en imagerie directe les exoplanètes autour d’étoiles proches de notre système solaire. Les instruments d’imagerie à haut contraste comme celui-ci détectent les jeunes exoplanètes géantes dans le proche infrarouge, mais la faible résolution spectrale de leurs spectrographes à champ intégral limite leurs capacités à caractériser ces exoplanètes. Pour dépasser cette limitation, le projet Hirise (High-Resolution Imaging and Spectroscopy of Exoplanets) combine les capacités de SPHERE avec celles du spectrographe à haute résolution CRIRES+. Un module d’injection de fibres prélève le signal de l’exoplanète connue par imagerie grâce à SPHERE, et cette lumière est amenée par le toron de fibres jusqu’à un module d’extraction qui l’envoie dans CRIRES+. L’association de ces deux instruments permettra aux scientifiques de mieux comprendre la formation, l’évolution et la composition des exoplanètes observées en imagerie directe. UMR5274 Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble ,UMR7326 Laboratoire d’Astrophysique de Marseille

Retrouvez toutes les photos d’Hirise sur CNRS Images.

Source CNRS : https://www.cnrs.fr/fr/premiere-lumiere-pour-hirise-nouvel-instrument-detude-des-exoplanetes

Classé sous :Univers Balisé avec :Brève

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