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Ressources – OSU Institut Pytheas

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Archives pour juin 2024

La mission SVOM, destinée à l’étude des plus lointaines explosions d’étoiles, a été lancée avec succès

22 juin 2024 by osuadmin

Les sursauts gamma constituent les phénomènes les plus énergétiques de l’Univers : ils résultent des plus lointaines explosions d’étoiles massives mais également de la fusion d’objets compacts comme les étoiles à neutrons. D’une durée très fugace, parfois quelques millièmes de secondes, ces éclairs proviennent d’une libération colossale d’énergie, équivalente à celle générée par le Soleil durant toute sa vie. Certains sursauts gamma sont soupçonnés de survenir lorsque deux étoiles à neutrons, ou une étoile à neutrons et un trou noir, gravitent l’un autour de l’autre, avant de se rapprocher et de fusionner. D’autres sont liés à la mort soudaine d’étoiles très massives au sein de galaxies lointaines. Cette lumière a parfois été émise alors que notre Univers avait moins d‘un milliard d’années. Dès lors, avant d’arriver jusqu’à nous, la lumière de ces astres traverse plusieurs milliards d’années-lumière et se charge ainsi de l’empreinte des multiples époques de l’Univers. En d’autres termes, étudier les sursauts gamma contribue à mieux comprendre la formation de notre Univers. 

La fugacité des sursauts gamma rend leur observation très complexe. Au cours de l’explosion, cette brève et intense lueur gamma est suivie en général par une émission de rayons X ainsi que par un rayonnement de lumière visible qui peuvent être observés pendant quelques jours. Pour détecter, localiser et étudier avec efficacité tous ces phénomènes, SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor), possède quatre instruments : deux conçus et réalisés par la Chine (GRM et VT) et deux par la France :

  • ECLAIRs, un télescope X et gamma à grand champ de vue pour détecter et localiser les sursauts gamma dans la bande des rayons X et des rayons gamma de basse énergie. Ce télescope à grand champ couvre un sixième de l’ensemble de la voûte céleste. Il détectera les sursauts gamma et fournira leur position avec une précision d’une dizaine de minutes d’arc, équivalente au tiers du diamètre apparent de la Lune. Le télescope ECLAIRs est développé sous maîtrise d’œuvre du CNES avec des laboratoires français sous tutelles du CEA, du CNRS et de ses partenaires, notamment l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNES/CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier), l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (CEA) et le laboratoire « Astroparticule et cosmologie » (CNRS/Université Paris Cité).
  • MXT, un télescope sensible aux rayons X de basse énergie pour l’observation des sursauts gamma. Avec son petit champ de vue (57×57 minutes d’arc), il détectera l’émission rémanente des sursauts gamma et en fournira la position sur la voûte céleste avec une précision supérieure à 30 secondes d’arc (soit le diamètre apparent de Jupiter) dans 50% des cas. Il est développé sous maîtrise d’œuvre du CNES, avec le CEA et le CNRS à travers, notamment, le Laboratoire de physique des deux infinis – Irène Joliot-Curie (CNRS/ Université Paris-Saclay)1. L’Observatoire de Strasbourg a également contribué à son développement, en particulier pour l’outil de traitement de données du télescope et les bancs de simulation pour les pipelines scientifiques.
    Concrètement, quand un sursaut gamma sera détecté par ECLAIRs, le satellite se réorientera en quelques minutes pour viser précisément la zone de l’événement localisé et permettre ainsi aux instruments ayant un champ de vue étroit, notamment MXT, d’observer à leur tour ce sursaut. L’information liée au positionnement du sursaut gamma sur la voûte céleste sera également transmise au sol en moins d’une minute, grâce à un réseau d’antennes déployé tout autour de l’équateur et des tropiques, jusqu’à deux centres de veille établis en France et en Chine. Ces derniers pourront alors lancer des investigations complémentaires et le cas échéant alerter les grands télescopes terrestres afin qu’ils puissent à leur tour s’orienter vers la zone du ciel et observer le sursaut gamma. 

Pour compléter les observations faites depuis l’espace, les scientifiques de la mission SVOM disposent d’une panoplie d’instruments d’observation terrestres dédiés au projet. L’une des pièces maîtresses de ce dispositif est le télescope robotique COLIBRI spécialement développé pour l’occasion et fruit d’une collaboration étroite entre la France, où le CNRS, l’Université d’Aix-Marseille et le CNES ont joué un rôle essentiel, et le Mexique (UNAM et CONACHyT). Ce télescope offre des performances uniques en termes de sensibilité, rapidité et couverture spectrale qui le rendent unique au niveau mondial. C’est cette synergie étroite entre le sol et l’espace, couplée au caractère multi-longueurs d’ondes des observations, qui constitue la grande prouesse scientifique et technique de la mission SVOM.

La mission, le lancement, le satellite et les opérations de la mission SVOM sont sous responsabilité chinoise. La conception et la réalisation des instruments et des composantes sol sont partagées entre la Chine et la France. Le CNES est le responsable programmatique de la mission et le responsable technique du projet, maitre d’œuvre des instruments ECLAIRs et MXT, en partenariat avec les laboratoires du CEA, du CNRS et de leurs partenaires qui assurent en outre la responsabilité scientifique du projet.

Philippe Baptiste, président-directeur général du CNES, commente : « La participation essentielle du CNES à la mission SVOM avec les deux instruments innovants témoigne une nouvelle fois de la force de notre collaboration internationale pour mener à bien des découvertes scientifiques de grande ampleur. Cette mission nous permettra de recueillir des données très précieuses sur les explosions d’étoiles les plus puissantes de notre Univers et ainsi de mieux comprendre sa formation. »

Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, indique : « Je tiens à féliciter les femmes et les hommes, impliqués dans la réalisation de cette mission, en particulier les ingénieurs et les chercheurs des laboratoires du CNRS et de ses partenaires, qui ont œuvré à cette réussite. Le lancement de SVOM dote nos scientifiques d’un observatoire absolument inédit qui sera capable de sonder les phénomènes les plus violents de l’Univers. »

François Jacq, administrateur général du CEA, déclare : « Le CEA est très fier de contribuer à ce projet spatial en apportant son savoir-faire en terme de conception, d’intégration et de qualification des instruments spatiaux ainsi qu’en portant la responsabilité scientifique de la mission pour la France. Nous avons hâte de recevoir et analyser les premières alertes de SVOM à l’automne, qui vont ouvrir une nouvelle fenêtre sur le moteur des objets les plus énergétiques de l’univers. C’est aussi un magnifique exemple de science ouverte, avec un partage instantané des données avec la communauté scientifique internationale. »

1. Ont été également impliqués le laboratoire Astrophysique instrumentation et modélisation (CNRS/CEA/Université Paris Cité), l’Institut d’astrophysique de Paris (CNRS/Sorbonne Université), le Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS/CNES/Aix-Marseille Université), l’Observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS/Université de Strasbourg), le Centre de physique des particules de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université), le laboratoire Galaxies, étoiles, physique et instrumentation (Observatoire de Paris – PSL/CNRS), le Laboratoire Univers et particules de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier).

Classé sous :Univers Balisé avec :Brève

Imager des planètes lointaines : la france coopère avec la NASA pour un démonstrateur embarqué sur le télescope Nancy Grace Roman

18 juin 2024 by osuadmin

Parmi la flotte de télescopes destinés à observer et mieux comprendre l’Univers, le futur télescope spatial Nancy Grace Roman, développé par la NASA, va permettre de grandes avancées dans le domaine de la cosmologie et de la planétologie. Le télescope embarquera un coronographe, démonstrateur technologique capable de détecter et étudier les exoplanètes similaires à Jupiter dans notre Système solaire, en mesurant de manière directe la lumière de leur étoile qui se reflète sur le sommet de leur atmosphère en direction de la Terre. L’instrument permettra d’atténuer le signal de l’étoile d’un facteur de plus de 100 millions pour révéler le signal extrêmement faible de ses planètes voisines. L’instrument de démonstration technologique a récemment quitté le Jet Propulsion Laboratory de la NASA pour le Goddard Space Flight Center où il rejoindra le reste de l’observatoire spatial en vue d’un lancement au plus tard en mai 2027.

Le CNES et le Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM – Aix-Marseille Université, CNRS, CNES) ont été sollicités par la NASA pour fournir des optiques de très haute qualité, développées par le LAM. Grâce à ce démonstrateur et à ses performances, Roman va permettre pour la première fois de détecter cette lumière réfléchie dans les longueurs d’ondes visibles afin d’étudier la composition des atmosphères de ces lointaines exoplanètes et ainsi mieux comprendre leur formation. Les équipes de recherche françaises sont largement impliquées dans la préparation technique et scientifique de la mission et pourront ainsi accéder aux données lorsque le satellite sera en vol. En plus des fournitures des miroirs du coronographe, le CNES et le CNRS participent activement aux activités de planification des observations, de préparation des outils d’analyse et d’interprétation des données, ainsi que de planification de la phase de vérification en vol de l’instrument qui aura lieu dans les trois mois suivant le lancement. Le coronographe de Roman prépare également de futures missions de la NASA et de l’ESA, capables de détecter et d’étudier des planètes habitables. Pour ces missions, la qualité des optiques devra encore être améliorée d’un facteur 10 et les développements technologiques nécessaires sont d’ailleurs déjà en cours au LAM.

L’instrument coronographique s’annonce très prometteur. Avant son transfert, celui-ci a subi le test le plus complet de ses capacités de blocage de la lumière des étoiles, ce que les ingénieurs appellent « creuser la zone sombre ». L’instrument coronographique a démontré pleinement ses performances, notamment grâce aux optiques françaises.

Des coronographes munis de masques volent déjà dans l’espace, mais ils n’ont pas la capacité de détecter une exoplanète semblable à la Terre. Depuis un autre système stellaire, notre planète apparaîtrait environ 10 milliards de fois moins lumineuse que le Soleil et les deux sont extrêmement proches l’un de l’autre. Par conséquent, essayer d’obtenir une image directe de la Terre reviendrait à essayer de voir une luciole à côté d’un phare à une distance de 5 000 kilomètres. Avec les technologies coronographiques actuelles, même l’éblouissement d’une étoile masquée écrase une planète semblable à la Terre.

Le coronographe Roman fera la démonstration de techniques permettant d’éliminer davantage de lumière stellaire indésirable que les coronographes spatiaux actuels, grâce à l’utilisation de plusieurs composants mobiles. Ces éléments en feront le premier coronographe « actif » à voler dans l’espace. Ses principaux outils sont deux miroirs déformables, chacun d’un diamètre de 5 centimètres, soutenus par plus de 2 000 minuscules actionneurs pistons qui se déplacent vers le haut et vers le bas. Les pistons travaillent ensemble pour modifier la forme des miroirs déformables afin qu’ils puissent compenser la lumière parasite indésirable qui se répand sur les bords des masques. Les miroirs déformables permettent également de corriger les imperfections des autres optiques du télescope Roman. Bien qu’elles soient trop petites pour affecter les autres mesures très précises du télescope, ces imperfections peuvent envoyer de la lumière parasite dans la zone sombre. Des modifications précises de la forme de chaque miroir déformable, imperceptibles à l’œil nu, compensent ces imperfections. Les résultats obtenus par la caméra du coronographe montrent donc une région en forme d’anneau beignet autour de l’étoile centrale, qui s’assombrit lentement au fur et à mesure que l’équipe éloigne la lumière de l’étoile, d’où le surnom de « creuser le trou noir ». Dans l’espace, une exoplanète tapie dans cette région sombre apparaîtrait lentement au fur et à mesure que l’instrument fait son travail avec ses miroirs déformables.

Plus de 5 000 planètes ont été découvertes et confirmées autour d’autres étoiles au cours des 30 dernières années. La plupart d’entre elles ont été détectées indirectement, c’est-à-dire que leur présence est déduite de la façon dont elles affectent leur étoile parente. Il est beaucoup plus facile de déceler ces changements relatifs dans l’étoile parente que de voir le signal d’une planète beaucoup moins lumineuse. Moins de 70 exoplanètes ont fait l’objet d’une image directe. Les planètes qui ont été directement imagées à ce jour ne ressemblent pas à la Terre, il s’agit de planète gazeuses beaucoup plus grosses, plus chaudes et plus éloignées de leur étoile mère. Ces caractéristiques les rendent plus faciles à détecter mais aussi moins propices à la vie telle que nous la connaissons. Pour rechercher des mondes potentiellement habitables, les scientifiques ont besoin d’images de planètes qui sont non seulement des milliards de fois moins lumineuses que leur étoile, mais qui orbitent également à la bonne distance pour que de l’eau liquide puisse exister à la surface de la planète (un précurseur du type de vie que l’on trouve sur Terre).

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Des aurores partout en France, c’était dans la nuit du 10 mai

18 juin 2024 by osuadmin

Dans la nuit du 10 au 11 mai 2024, les observateurs du ciel nocturne ont été les heureux spectateurs d’un spectacle exceptionnel : des aurores boréales intenses ont illuminé tout le territoire français (Figure 1), une première depuis près de 20 ans. Cet orage auroral, qui a duré près de 20h, a pu ensuite être admiré par le public nord-américain.

Au-delà d’un spectacle poétique, les aurores sont la partie visible d’une chaîne processus physiques fascinants, qui se déploient ailleurs dans le système solaire et au-delà, dont la compréhension mobilise une large communauté de chercheurs, mais qui fait aussi souvent l’objet de simplifications réductrices et de confusions, notamment dans la presse.

Figure 1 : Images des aurores observées dans la nuit du 10 au 11 mai 2024 en Touraine (gauche, crédits : N. Biver) ou au Mont Ventoux (droite : crédits : K en B photography).
Figure 1 : Images des aurores observées dans la nuit du 10 au 11 mai 2024 en Touraine (gauche, crédits : N. Biver) ou au Mont Ventoux (droite : crédits : K en B photography).

De la lumière dans la haute atmosphère

Les aurores polaires, boréales au nord et australes au sud, sont des émissions lumineuses qui se produisent dans la haute atmosphère entre 80 km et plusieurs centaines de km d’altitude au voisinage des pôles magnétiques, auxquels renvoie l’adjectif « polaire ». Vues depuis l’espace, elles se concentrent le long de deux ovales de haute latitude connectés magnétiquement, dont la position moyenne est située entre 60° et 70°. Les aurores sont produites par l’afflux vers la Terre de particules énergétiques chargées électriquement, autrement dit des électrons et des ions, qui peuplent la cavité magnétique qui l’entoure et que l’on nomme la magnétosphère (schématisée à la Figure 2). Quand ces particules chutent dans l’atmosphère – plus elles ont d’énergie, plus elles pénètrent bas – elles transfèrent une partie de leur énergie cinétique aux atomes et aux molécules locales qui la réémettent sous forme de lumière. Les couleurs observées dans le domaine visible et leur altitude sont ainsi caractéristiques de la composition chimique de notre atmosphère : les émissions verte et rouge sont produites par l’oxygène atomique à basse et haute altitude, les émissions rouge et bleu/violet par l’azote moléculaire neutre ou ionisé plutôt à basse altitude (Table 1).

Table 1 : Principales raies et bandes des aurores visibles (repris de Mottez, 2017).
Table 1 : Principales raies et bandes des aurores visibles (repris de Mottez, 2017).
Figure 2 : Représentation d’artiste de la magnétosphère terrestre. Les lignes bleus schématisent les lignes de champ magnétique qui connectent les pôles magnétiques nord et sud.
Figure 2 : Représentation d’artiste de la magnétosphère terrestre. Les lignes bleus schématisent les lignes de champ magnétique qui connectent les pôles magnétiques nord et sud.

Un traceur de l’interaction soleil-terre

Intéressons-nous maintenant à l’origine des particules qui produisent les aurores, qui n’a été comprise qu’après l’avènement de l’ère spatiale. On peut souvent lire les aurores sont produites directement par les particules du vent solaire, ce n’est pas exact (voir cette compilation d’idées fausses sur les aurores de F. Mottez). Elles proviennent, on l’a dit, de la magnétosphère. Cette cavité est produite par l’interaction entre le champ magnétique terrestre et le vent solaire, ce flot magnétisé de particules chargées qui irrigue en permanent le système solaire. Comme illustré sur la Figure 2, elle est compressée côté jour, où elle s’étend à plus 10 rayons terrestres, et allongée côté nuit. La magnétosphère est alimentée en particules chargées par deux réservoirs : la plus modeste est la haute atmosphère ionisée terrestre (l’ionosphère), la plus importante est le vent solaire dans une circonstance particulière que l’on verra plus bas. Lors de leur circulation dans la magnétosphère, ces particules peuvent facilement acquérir suffisamment d’énergie pour atteindre l’atmosphère. Des aurores sont donc produites quasiment en permanence, mais leur faible intensité et/ou leur grande altitude les rend généralement peu aisées à observer depuis le sol. Néanmoins, l’activité aurorale s’intensifie périodiquement avec des arcs brillants et intenses lors d’épisodes qu’on appelle des « sous-orages » et dont le déclenchement dépend d’un ingrédient principal : l’orientation du champ magnétique solaire au niveau de la Terre.

Figure 3 : Un sous-orage auroral photographié par la sonde POLAR le 12 mars 2014. Les aurores, ici observées dans le domaine UV, s’intensifient du côté nuit (en haut à droite) de la magnétosphère. Crédits : NASA.
Figure 3 : Un sous-orage auroral photographié par la sonde POLAR le 12 mars 2014. Les aurores, ici observées dans le domaine UV, s’intensifient du côté nuit (en haut à droite) de la magnétosphère. Crédits : NASA.

La magnétosphère terrestre est étanche au vent solaire sauf lorsque son champ magnétique est orienté vers le sud. Lorsque cela se produit, une connexion magnétique s’établit et permet aux particules du vent solaire de pénétrer dans la magnétosphère. Ces particules sont transportées au-dessus des pôles et s’accumulent à l’équateur du côté nuit de la magnétosphère d’où elles sont accélérées par bouffées vers la Terre, produisant des aurores intenses du côté nuit qui s’étendent en latitude. Ce cycle de sous-orages décrit en quelques lignes est un phénomène physique complexe étudié par les chercheurs depuis plus d’un demi-siècle et dont la compréhension a été l’objectif de nombreuses sondes spatiales, dont les flottilles de sondes Themis et MMS sont les dernières en date. La figure 3 montre un exemple d’aurores lors du développement d’un sous-orage.

Figure 4 : Animation des aurores boréales (haut) et australes (bas) observées le 10 mai 2024 par les sondes DMSP. La transition entre un ovale fin vers +65° de latitude à un ovale intense, large et atteignant des latitudes <50° est spectaculaire. Crédits : JhuAPL, NOAA.
Figure 4 : Animation des aurores boréales (haut) et australes (bas) observées le 10 mai 2024 par les sondes DMSP. La transition entre un ovale fin vers +65° de latitude à un ovale intense, large et atteignant des latitudes <50° est spectaculaire. Crédits : JhuAPL, NOAA. https://ssusi.jhuapl.edu/gallery_AUR

Le vent solaire peut également, mais beaucoup plus occasionnellement, produire des aurores particulièrement intenses encore lorsqu’il compresse violemment la magnétosphère terrestre, on parle alors d’orage géomagnétique, qui induit des sous-orages et des aurores intenses descendant aux basses latitudes. C’est ce qui s’est passé lors de la journée du 10 mai, lors de laquelle la morphologie des aurores dans l’animation de la figure 4 a été photographiée par des sondes spatiales, et sur laquelle on voit bien des aurores brillantes descendre en deçà de 50° de latitude. Deux jours auparavant, le soleil avait émis une série de six éjections de masse coronale, des bulles de plasma denses et rapide qui ont fusionné pour atteindre la Terre à la mi-journée du 10 mai et provoquer un orage géomagnétique majeur (de classe G5), le plus intense depuis 2003.

Heureux qui comme Ulysse

Ces orages auroraux sont donc directement liés à l’activité solaire et les deux prochaines années, correspondant au prochain pic d’activité solaire, devraient fournir leur lot d’éruptions solaires majeures : autant d’occasions d’observer dans le ciel les manifestations de l’interaction du champ magnétique de notre planète avec le vent de plasma de notre étoile. Les amateurs peuvent suivre l’activité solaire et aurorale en temps réel à l’aide de sites internet dédiés tels que https://www.spaceweatherlive.com.

Mentionnons également que les émissions aurorales s’observent dans d’autres domaines de longueur d’onde (radio à X) sur Terre et plus généralement sur les planètes et étoiles magnétisées, dont elles permettent d’étudier la magnétosphère. Ces processus auroraux ont été analysés en détails sur les planètes géantes avec des sondes polaires telles que Cassini/Juno ou le télescope spatiale Hubble ou pour des étoiles lointaines avec des grands radiotélescopes au sol. Leur étude est un axe de recherche au LAM.

Un risque pour l’industrie

Une conséquence plus concrète des compressions de la magnétosphère sondées par exemple par l’observation des aurores est l’impact que l’activité solaire peut avoir pour les activités humaines. L’observation et la prédiction de l’activité solaire à la Terre a ainsi donné naissance à une discipline nommée météorologie de l’espace, définie ainsi par l’agence spatiale européenne « La météorologie de l’espace étudie les conditions environnementales dans la thermosphère, l’ionosphère, la magnétosphère terrestres causées par le Soleil et le vent solaire et qui peuvent affecter le fonctionnement et la fiabilité de systèmes ou services au sol ou dans l’espace, ou mettre en danger les biens ou la santé de l’homme ». Différents acteurs de la recherche française sont impliqués sur ces aspects, qui dépassent le cadre de cet article, comme l’organisation française pour la recherche applicative en météorologie de l’espace.

 

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Naviguez dans les données VESTIGE

18 juin 2024 by osuadmin

VESTIGE (a Virgo Environmental Survey Tracing Ionised Gas Emission) est un  « large program » du CFHT pour observer l’amas de la Vierge dans la bande r et  dans un filtre étroit Hα. Alessandro Boselli du LAM en est le PI.

VESTIGE a rendu publiques ses premières données. Cette première publication  contient les images JPG de toutes les galaxies détectées en Hα, accompagnées des images FITS pour les galaxies dont les données ont été validées dans une  publication. Ces données sont disponibles à cette adresse :  https://mission.lam.fr/vestige/data.html.

VESTIGE met aussi à disposition de la communauté une vue « all sky » de l’amas de la Vierge dans quatre versions :

  • L’image de la bande r : https://mission.lam.fr/vestige/data/HiPS/LAM_P_VESTIGE_r
  • L’image du filtre étroit Hα : https://mission.lam.fr/vestige/data/HiPS/LAM_P_VESTIGE_Halpha
  • L’image du flux net Hα calculé par le projet : https://mission.lam.fr/vestige/data/HiPS/LAM_P_VESTIGE_Halpha_net
  • Une image RGB combinant ces trois images (commencez par celle-là) : https://mission.lam.fr/vestige/data/HiPS/LAM_P_VESTIGE_RGB

Notez que vous pouvez entrer ces URLs dans la version bureau d’Aladin.

Classé sous :Univers Balisé avec :Brève

PRESSION HYPERBAR ! Demain, la nature en ville !?

11 juin 2024 by osuadmin

Résumé

Si la Nature était déjà au cœur des préoccupations de ceux qui voulaient transformer les villes au 19ème siècle à des fins esthétiques et hygiénistes, elle revient au cœur de nos débats dans les politiques actuelles d’atténuation et d’adaptation au réchauffement climatique global. La question qui se pose désormais est de savoir en quoi les changements globaux (changements climatiques et changements des modes d’occupation et d’utilisation des sols) affectent la question de la Nature en ville au 21ème siècle. Agissant en synergie, ces derniers ne peuvent être considérés indépendamment les uns des autres.
La création d’îlots de fraicheur et les espaces souhaités par les citadins posent de nouvelles problématiques associées au développement de la ville : santé environnementale, acceptation de la nature, contraintes et usages, règlementations, conservation de la biodiversité, gestion et aménagements, conception écologique… Or la nature en ville n’est pas qu’une question de nature et de solutions techniques: elle fait appel aux relations entre les individus, la société et la nature. Elle impose de penser les aménagements dans leur globalité et de travailler ensemble (services aménagements, espaces verts, planification , plan climat…). Si bien que construire une ville-nature impose d’avoir une vision intégrative et d’envisager autant de solutions qu’il existe de villes.

 

Intervenants

  • Valérie Bertaudière-Montès Maître de conférences, LPED, Aix-Marseille Université
  • Marie-Caroline Vallon Chef de projet Direction de la Transition Energétique et des Territoires, Région Sud
  • Gilles Zamo Concepteur paysagiste – Atelier MIRA

Classé sous :Environnement, Interactions Homme-Milieu Balisé avec :Communiqué de presse

Un navire antique sur les côtes Croates

11 juin 2024 by osuadmin

Une équipe interdisciplinaire de scientifiques (CEREGE, Centre Camille Jullian, Université de Lyon, Université de Ferrara, Croatian Conservation Institute) a analysé le lest découvert sur le navire romain antique naufragé « Ilovik-Paržine-1 », retrouvé en 2016 au large des côtes croates.

L’analyse des roches carbonatées du lest, menée par le CEREGE (F. Fournier, P. Léonide, L. Marié), a révélé que les roches provenaient très probablement de la région de Brindisi, située dans les Pouilles (Italie). Cette découverte a conduit les scientifiques à supposer que le navire avait été construit dans un chantier naval de cette ville antique ou de ses environs. Les résultats ont été publiés dans Journal of Archaeological Science: Reports.

En 2016, à environ 500 mètres de la côte de la petite île croate d’Ilovik, située en mer Adriatique, l’épave d’un navire antique, nommé « Ilovik-Paržine-1 », a été découverte. Entre 2018 et 2022, des archéologues sous-marins ont étudié le navire et ont déterminé qu’il mesurait initialement environ 21,5 mètres de long et 6,5 mètres de large, et qu’il transportait du bois et des amphores de vin. Grâce à des datations au radiocarbone et à l’analyse typologique de la céramique, les archéologues ont établi que le naufrage s’était produit entre 170 et 130/120 av. J.-C.

En 2021, les archéologues ont extrait un total de 854 roches, d’un diamètre allant de 1 à 40 centimètres, dont une partie a fait l’objet d’analyses sédimentologiques, pétrographiques, micropaléontologiques et géochimiques (composition isotopique du carbone, de l’oxygène et du strontium des carbonates). Les résultats ont montré que la quasi-totalité du lest est constituée de calcarénites quartzeuses, d’âge Pléistocène supérieur, déposées en milieu marin côtier. Une mission de terrain visant à analyser les formations marines du Pléistocène des côtes adriatiques et ioniennes de l’Italie a permis une comparaison directe avec les roches du lest.

La grande homogénéité des éléments du lest conduit à penser qu’il s’agit probablement d’un lest permanent, chargé lors de la construction du navire dans un chantier naval à Brindisi ou dans un port voisin. Une seconde hypothèse serait de considérer Brindisi, ou un port voisin, comme port d’attache permanent de ce navire, de sorte que le volume de lest était toujours ajusté à partir d’une seule source de pierre. Le lieu où le navire naufragé a été découvert indique qu’il se dirigeait probablement vers le nord, et que la destination finale de son voyage était peut-être l’une des villes situées dans le nord de l’Adriatique, comme par exemple Aquilée, une colonie romaine antique fondée vers 181 av. J.-C. et ayant une grande importance commerciale et stratégique.

Classé sous :Surface continentale Balisé avec :Communiqué de presse

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