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Ressources – OSU Institut Pytheas

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Les microplastiques dans la Baie de Marseille

16 avril 2024 by osuadmin

La contamination ubiquiste des matrices environnementales par les microplastiques (MP) a récemment émergé comme une problématique sociétale majeure. Malgré un nombre croissant d’études, leurs dynamiques de dispersion et d’accumulation restent largement sous-documentées. Le besoin en données quantitatives, avec un suivi récurrent, est particulièrement crucial en domaine marin, pour mieux estimer les stocks et les flux ainsi que l’impact de la courantologie sur la dispersion des MP.

Dans ce travail, nous avons étudié la contamination par les MP dans les eaux de surface et les sédiments de la Baie de Marseille de manière biannuelle de 2020 à 2022.  Des concentrations moyennes de (5.79±12.71 MP.m-3) (9.13.105 MP.km–² ) ont été observées en surface. Aucune tendance spatiotemporelle n’a été statistiquement démontrée, excepté en février 2020 avec une concentration en MP anormalement élevée (22.47±8.85 MP.m-3en moyenne). Ces données indiquent un niveau moyen de contamination comparable à ceux observés dans les eaux de surface au cours des 10 dernières années dans la Baie de Marseille. Les concentrations dans les sédiments sont en moyenne de 865±63 MP.kg-1sédiment sec.

Les particules échantillonnées dans l’eau et dans les sédiments sont principalement des fibres (>65%) et sont de petite taille (75% entre 250µm et 1mm). Les polymères les plus abondants sont le polypropylène (PP) et le polyéthylène (PE).

Les données obtenues dans les eaux de surface ont été combinées à des résultats de modélisation (modèle MARS3D-ROHMA) et le logiciel Ichthyop afin d’étudier le transport lagrangien des MP. Nous avons pu montrer l’influence des intrusions du Rhône dans la baie de Marseille (lié à des conditions hydrométéorologiques particulières) et son impact sur les niveaux de concentration en février 2020.

 

Source : https://www.cerege.fr/fr/les-microplastiques-dans-le-baie-de-marseille/

Classé sous :Océan Balisé avec :Communiqué de presse

Défi Nature urbaine : City Nature Challenge 2024

29 mars 2024 by osuadmin

Un défi mondial à relever avec Marseille !

Du 26 au 29 avril 2024, la Ville de Marseille participe – avec Aix-Marseille Université – aux côtés de 500 autres grandes villes dans le monde au City Nature Challenge (Défi Nature Urbaine) !
Ce défi est organisé par la California Academy of Sciences et le Natural History Museum of Los Angeles County.

Découvrir la biodiversité terrestre et marine et faire progresser la science
Le City Nature Challenge est un grand défi scientifique citoyen dont l’objectif est simple : collecter le plus d’observations possibles d’animaux et végétaux sauvages en ville.

En participant, chacun découvre l’incroyable richesse naturelle de notre territoire communal, à terre et en mer. Mais surtout, cet évènement fait progresser l’identification de la biodiversité pour mieux la connaître et mieux la préserver.

Comment participer ?
Pour participer, il suffit d’utiliser la plateforme « iNaturalist » et de poster ses observations.

Toute observation représente un maillon de plus dans la chaîne de la connaissance. La biodiversité locale se cache partout : jardins, rues, friches urbaines, collines ou sous la mer, osez vous aventurer partout !
Toutes les observations comptent et avec « iNaturalist », les scientifiques du monde entier pourront préciser et valider les espèces rencontrées sur le territoire marseillais.

Son interface simple et intuitive s’adresse à tous les participants, simples curieux ou véritables experts.

Téléchargez l’application iNaturalist sur Android

Téléchargez l’application iNaturalist sur Iphone

Page City Nature Challenge Marseille sur iNaturalist

Comment réaliser une observation ?

Un évènement ouvert à tous et toutes !
Seul, en famille, entre amis ou voisins, tout le monde peut partir à l’aventure autour de chez soi ou dans ses lieux de balade favoris ou rejoindre l’un des rendez-vous organisés pour l’évènement : Muséum d’histoire naturelle, fermes pédagogiques, ENJEU, le Hublot, relais-natures, associations…

Nombreux sont les partenaires qui se mobilisent pour concocter le programme des rendez-vous qui jalonneront ces 4 jours.

À venir prochainement : liste des rendez-vous organisés pour l’évènement.

 

Stratégie locale partenariale en faveur de la biodiversité
La participation de la Ville de Marseille au City Nature Challenge s’inscrit dans la continuité de sa stratégie locale partenariale en faveur de la biodiversité terrestre et marine ainsi que dans la stratégie nationale biodiversité 2030. 

En participant à cette mobilisation mondiale, Marseille souhaite montrer qu’il est possible de s’engager concrètement dans la préservation de la biodiversité locale.

 

Découvrez L’Azuré, deux parcours urbains de l’OSU Pythéas autour de Notre-Dame de la Garde !

  • Avec les balades de Pythéas, découvrez les enjeux de la biodiversité en ville. L’Azuré se compose de deux livrets qui accompagneront votre promenade sur la colline de Notre-Dame de la Garde de façon ludique.

L’Azuré (adulte) – Partez à la découverte de la nature en ville avec, comme acolyte, l’Azuré des nerpruns. Ce papillon a malheureusement perdu ses couleurs car il n’a pas pu manger les plantes avec les bons pigments étant chenille, mais il vous accompagnera durant votre quête. Votre objectif est donc de lui redonner ses couleurs à travers les différentes énigmes que vous rencontrerez tout au long du parcours. 

Ce parcours vous permettra de redécouvrir la faune et la flore au pied de la bonne mère et d’appréhender sous les angles géologique et historique, le paysage que nous offre ce point de vue. Vous redécouvrirez la nature locale et parfois ordinaire, mais qui offre un réel intérêt pour l’écosystème qui nous entoure. 

Téléchargez le livret L’Azuré (parcours adulte)

L’Azuré KIDS – Aide Ulysse, l’Azuré des nerpruns, un papillon originaire de Provence, à s’installer sur la colline de la Bonne Mère ! 

Ses parents lui ont donné une carte pour l’aider à trouver le bon endroit où s’installer sur la colline, mais Ulysse a perdu la légende, c’est-à-dire toute la partie qui lui permettait de déchiffrer la carte ! Aide-le à reconstituer la légende de la carte et à trouver le meilleur endroit où s’installer sur la colline de Notre-Dame de la Garde.

Téléchargez le livret L’Azuré KIDS

>> ENFANTS SEULS : 8 À 12 ANS | AIDÉS : 4 À 8 ANS | DUREE DU PARCOURS : 30-45 MN

 

Résultats dès le 6 mai !
Entre le 30 avril et le 5 mai, les scientifiques identifient ce qui a été trouvé par les observateurs qui sont automatiquement notifiés sur iNaturalist.
Dès le 6 mai, l’ensemble des résultats de toutes les villes engagées dans le City Nature Challenge mondiaux sont accessibles en ligne (nombre de participants, nombre d’observations, nombre d’espèces observées…)
 

La mobilisation a déjà commencé. Retenez la date : du 26 au 29 avril à Marseille !
Accompagnez la Ville de Marseille pour faire progresser la connaissance
de la biodiversité et protéger notre environnement naturel.

Mode d’emploi City Nature Challenge

 

Source : https://www.marseille.fr/environnement/actualites/city-nature-challenge-2024-un-defi-mondial-a-relever-avec-marseille

Classé sous :Biodiversité Balisé avec :Brève

Webb révèle la solution à l’un des mystères de l’univers primitif

18 mars 2024 by osuadmin

L’une des capacités clés du JWST est sa capacité à observer les galaxies très lointaines, et ainsi à sonder l’histoire précoce de l’univers. Une équipe internationale d’astronomes, menée par Callum Witten (Université de Cambridge) et Nicolas Laporte (Aix-Marseille Université), a mis à profit la capacité exceptionnelle du JWST pour résoudre un mystère de longue date en astronomie.

Les galaxies les plus anciennes étaient des sites de formation d’étoiles vigoureuse et active, et étaient donc des sources riches d’émission Lyman-α de l’hydrogène. Cependant, pendant l’époque de la réionisation, une immense quantité de gaz d’hydrogène neutre entourait ces zones de formation d’étoiles actives. De plus, l’espace entre les galaxies était rempli de plus de ce gaz neutre qu’aujourd’hui. Ce gaz peut absorber et diffuser très efficacement Lyman-α, de sorte que les astronomes ont depuis longtemps prédit que l’émission Lyman-α libérée dans
l’univers très primitif ne devrait pas être observable aujourd’hui.

Cependant, cette théorie n’a pas toujours résisté à l’observation, car des exemples d’émission Lyman-α très précoce ont déjà été observés. Cela a présenté un mystère : comment se fait-il que cette émission d’hydrogène, qui aurait dû depuis longtemps être absorbée ou diffusée, soit observée?
L’apport de cette nouvelle étude est dû à l’extraordinaire combinaison de résolution angulaire et de sensibilité du JWST. Les observations avec l’instrument NIRCam ont permis de résoudre des galaxies plus petites et plus faibles qui entourent les galaxies lumineuses à partir desquelles l’émission d’hydrogène « inexplicable » avait été détectée. En d’autres termes, l’environnement de ces galaxies semble être un endroit beaucoup plus fréquenté que nous ne le pensions auparavant, rempli de petites galaxies faibles. Ces galaxies plus petites interagissent et fusionnent les unes avec les autres (voir le figure ci-dessous), et JWST a donc révélé que les fusions de galaxies jouent un rôle important dans l’explication de l’émission Lyman-α des premières galaxies.

L’équipe a ensuite utilisé des simulations informatiques pour explorer les processus physiques qui pourraient expliquer leurs résultats. Ils ont découvert que l’accumulation rapide de masse stellaire par le biais des fusions de galaxies provoque à la fois une forte émission d’hydrogène et facilite l’échappement de cette radiation par des canaux dégagés du gaz neutre abondant. Ainsi, le taux élevé de fusion des galaxies plus petites non observées précédemment présente une solution convaincante au mystère de longue date de l’émission d’hydrogène précoce « inexplicable ». L’équipe prévoit des observations de suivi avec des galaxies à divers stades de fusion, afin de continuer à développer leur compréhension de la manière dont l’émission
d’hydrogène est éjectée de ces systèmes en évolution. Cela leur permettra d’améliorer notre compréhension de l’évolution des galaxies.

Ces découvertes ont été publiées dans Nature Astronomy : https://www.nature.com/articles/s41550-023-02179-3

 

Classé sous :Univers Balisé avec :Brève

Le télescope CASTLE récompensé par le George Lake Innovation Award de l’EAS

18 mars 2024 by osuadmin

La Société Européenne d’Astronomie, par le biais de la fondation MERAC a sélectionné le projet de télescope CASTLE pour le prix Georges Lake pour l’innovation technologique en astronomie ». Grâce à ce prix le télescope CASTLE bénéficie d’un support financier qui permettra la mise sur le ciel d’ici 2025. La remise du prix se fera lors de l’assemblée générale annuelle de l’EAS début Juillet à Padoue.

Le comité international mandaté pour nommer les candidats au George Lake Technology Innovation Award 2024 a évalué un grand nombre de candidatures très solides. Le processus de sélection a été très compétitif.

Exceptionnellement, pour ce tout premier George Lake Award, la Fondation Merac a sélectionné deux projets plutôt qu’un seul.

  • Dr Emmanuel Hugot, Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, France pour son projet « CASTLE-GT : le télescope terrestre Calar Alto SchmidT-Lemaître Explorer »
  • Dr Boon Kok Tan, Département de physique (astrophysique), Université d’Oxford, Denys Wilkinson Building, Keble Road, Oxford, OX1 3RH, Grande-Bretagne pour son projet « Technologies de circuits planaires sur puce permettant un grand mappeur spectroscopique pour l’astronomie sub-millimétrique ».

Classé sous :Univers Balisé avec :Distinction

La Science taille XX elles : édition marseillaise

8 mars 2024 by osuadmin

Aujourd’hui, seulement 30 % des chercheurs et 27 % des ingénieurs sont des femmes. Ce pourcentage chute encore dans certaines disciplines comme la physique, l’ingénierie et les mathématiques, souvent considérées comme les emplois de l’avenir. Difficile de se projeter dans un métier quand on ne peut pas s’identifier à des personnalités. Avant leurs 16 ans, la majorité des filles ont déjà renoncé à une carrière dans la technologie ou le numérique alors même que 75 % des emplois créés d’ici 2025 seront liés aux domaines scientifiques et technologiques.

Pour convaincre plus de jeunes filles que la recherche peut être, pour elles aussi, un métier passionnant et un métier d’avenir, il faut donc déconstruire les stéréotypes et leur présenter des modèles accessibles, incarnés par des femmes de notre temps.

« Mettre en lumière les femmes scientifiques d’aujourd’hui pour inspirer celles de demain. »
 
« La science taille XX elles » est un concept multifacettes visant à promouvoir la place des femmes en sciences, qui a été initié à Toulouse en 2018 par l’association Femmes & Sciences et le CNRS. L’idée originale est de mettre en lumière des femmes scientifiques grâce au regard artistique et décalé du photographe Vincent Moncorgé afin d’aller à la rencontre d’un très large public. Il s’agit d’attirer l’attention, de susciter la curiosité, de faire savoir que les femmes sont des actrices de la recherche et de faire connaître les métiers scientifiques. Les objectifs principaux sont ainsi de promouvoir la place des femmes en sciences, déconstruire les stéréotypes encore en vigueur, sensibiliser aux questions d’égalité et donner des modèles aux plus jeunes.

Après Toulouse, Lyon, l’Île-de-France, Grenoble et Clermont-Ferrand, ce concept est décliné à Marseille et sera présenté Place Général de Gaulle du vendredi 8 au lundi 25 mars 2024. L’exposition photographique grand format met en scène les métiers de 16 femmes scientifiques travaillant dans les laboratoires du CNRS en Provence. Elles sont chercheuses, ingénieures ou techniciennes ; chimiste, mathématicienne, juriste, physicienne, biochimiste, toxicologue, neuroscientifique, cosmologiste, radioprotectionniste, immunologiste, informaticienne, astrophysicienne ou photonicienne : un aperçu de la diversité des métiers scientifiques qui prouve que la science se conjugue aussi au féminin.

Au-delà de l’exposition grand format, cette exposition photographique est destinée à voyager en Provence et Corse. Elle sera mise à disposition gratuitement auprès des collèges, des lycées, des organismes et des établissements de l’enseignement supérieur et de recherche en Provence, des collectivités qui souhaitent sensibiliser leurs publics quant à la place des femmes dans les sciences et de toute structure œuvrant à promouvoir la culture scientifique.

« La Science taille XX elles » ne répond pas seulement à l’exigence d’égalité mais constitue aussi un puissant vecteur pour valoriser la science au sein de la société. Grâce à leurs portraits, ces ambassadrices de la science contribuent à la transmission des connaissances et à la diffusion de la culture scientifique, afin de positionner la science au cœur de la société.

Source : https://www.provence-corse.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/la-science-taille-xx-elles-edition-marseillaise

 

Pour l’OSU, deux chercheuses se sont prêtées au jeu :

  • Découvrez le portrait de Rebecca Castel, Toxicologue à l’IMBE : « Vos enfants ont toute mon attention »

  • Découvrez le portrait de Annie Zavagno, Astrophysicienne : « Je regarde naître les étoiles »
https://news.osupytheas.fr/wp-content/uploads/sites/2/2024/03/installation_exposition_la_science_taille_xx_elles.mp4

Classé sous :Biologie, Univers Balisé avec :Art / science, Communiqué de presse

Paléosciences : des révélations fossiles à l’interface entre climat et environnement

27 février 2024 by osuadmin

Notre existence se résume à un petit grain du sablier de la vie de la planète Terre et il va sans dire que depuis son existence son climat est loin d’être resté statique. Au contraire, la Terre a oscillé entre des climats tempérés et inhospitaliers, des océans asséchés ou bien plus élevés et des continents redessinés à de multiples reprises. Il y a 20 000 ans, l’humain arpentait notamment les steppes européennes et il y avait du permafrost dans le Périgord.

Du fond de l’océan Atlantique aux glaciers de l’Antarctique, des grottes des Carpates roumaines à la barrière de corail australienne, notre planète regorge d’archives naturelles témoignant de climats ancestraux. Prélever, analyser, modéliser et interpréter cet héritage occupent les plus de 800 chercheurs qui composent la communauté multidisciplinaire des sciences paléo en France. « Un peu comme l’histoire aide à comprendre comment nous évoluons dans des sociétés, les paléosciences (paléoclimatologie et paléoenvironnement) aident à comprendre les changements de l’environnement dans lequel nous évoluons », présente Guillaume Leduc, paléo-océanographe au Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement1.

Exploiter notre héritage environnemental

Comment, alors que le premier thermomètre n’a été inventé qu’au XVIIe siècle, les chercheurs peuvent-ils tracer des courbes de température s’étalant sur plusieurs millénaires ? En fait, les chercheurs en paléo sont les champions de la mesure indirecte. « Nous utilisons des proxy, c’est-à-dire des éléments biologiques, géologiques, chimiques ou physiques qui sont sensibles aux changements climatiques et qui enregistrent des informations sur ces variations dans les archives géologiques », explique Guillaume Leduc.

Ces archives sont notamment des carottes de sédiments, des échantillons cylindriques prélevés dans les fonds marins, lacustres ou terrestres lors de forages. Les paléoclimatologues y scrutent les concentrations en isotopes stables du carbone ou de l’oxygène, par exemple. L’étude de pollens fossiles aide également à reconstituer le couvert végétal de périodes anciennes. Les anthropologues analysent l’incorporation d’isotopes dans les os et les dents pour retracer les déplacements d’espèces et leurs diètes. Enfin, d’autres spécialistes regardent les stries des coraux, les anneaux de croissance des arbres ou encore la composition chimique des stalagmites.

L’ensemble de ces connaissances aide à reconstruire le puzzle des environnements passés et sont à l’origine de découvertes de grande ampleur. L’avènement des spectromètres de masse a, par exemple, permis de déceler les changements glaciaires et interglaciaires en regardant la chimie du plancton qui se dépose dans les fonds marins après sa mort. « Les sciences paléo ont aidé plus largement à  la compréhension des événements abrupts, aux évolutions conjointes des gaz à effet de serre et des températures et plus largement aux transformations qui sont à l’œuvre dans le changement climatique actuel », ajoute Pascale Braconnot, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement2.

Pollen actuel d'épicéa de Serbie, "Picea omorika"
Pollen actuel d’épicéa de Serbie, « Picea omorika », vu au microsope photonique avec un grossissement x 400. Il provient de la palynothèque, c’est-à-dire la collection de référence, du LGP (Laboratoire de Géographie Physique). Cette collection contient des pollens actuels. Elle permet d’identifier des pollens anciens retrouvés dans des échantillons sédimentaires, par comparaison avec ces pollens actuels. A partir des variations dans les assemblages de pollen conservés dans les sédiments, les chercheurs retracent les changements de flore et de végétation. Ils peuvent ensuite reconstituer les paysages et climats du passé et déceler l’impact de l’homme sur son environnement. UMR8591 Laboratoire de Géographie Physique : Environnements Quaternaires et Actuels 20140001_1839

Regarder le passé pour comprendre le climat de demain

La Terre a un climat stable depuis environ 12 000 ans. Le passé, au contraire, est riche d’une diversité climatique sans égale. Les enregistrements du passé aident donc à identifier les mécanismes et les processus présents lors de changements climatiques importants. Ils permettent d’identifier des seuils critiques au-delà desquels le système climatique peut subir des transformations rapides et irréversibles. Par exemple : la fonte des calottes glaciaires ou le déclenchement de phénomènes extrêmes.

Les données des climats anciens sont aussi utilisées pour valider les modèles de climat qui prévoient les tendances futures. Depuis 1991, le Projet international d’intercomparaison des modèles paléoclimatiques permet de tester les modèles utilisés dans les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il leur fait notamment simuler des temps longs ou des périodes précises telles qu’un maximum glaciaire ou le « Sahara vert » survenu au milieu de l’Holocène3.

« Ce travail est extrêmement important, car c’est la seule façon de tester la qualité d’un modèle sur des données indépendantes et en dehors du domaine et de la période dans lesquels il a été mis au point », explique Pascale Braconnot. Les chercheurs se sont ainsi rendus compte que des processus peu actifs dans le climat d’aujourd’hui pourraient avoir des rétroactions plus grandes à l’avenir.

Une communauté liée par le même objet

Les modèles de climat jouent aussi le rôle d’intégrateur de connaissances acquises par la communauté paléo. Ils créent un lien entre les échelles de temps et d’espace, jouant ainsi un rôle clé pour passer d’un climat global à l’étude de ses impacts environnementaux locaux.

Dans ce cadre, un intérêt grandissant est accordé aux liens entre les paléosociétés et les paléoenvironnements. En effet, l’humain est un maillon important de l’environnement du fait qu’il en est dépendant et qu’il peut perturber son équilibre. Toutes les grandes civilisations se sont notamment mises en place pendant une période relativement stable et tempérée. Toutefois, notre adaptation à l’environnement est aussi ce qui nous rend vulnérables à ses changements. Le lien émergent entre paléosciences et histoire est ainsi un des enjeux émergents de la communauté paléo. Il est notamment mentionné dans le livre blanc Paléoclimats et paléoenvironnements porté par l’Institut national des sciences de l’Univers qui fait l’état des lieux des forces et des faiblesses de cette discipline pour les décennies à venir.

Les défis à venir des sciences du passé

Le côté multidisciplinaire du paléoclimat et paléoenvironnement est présenté comme une force, mais il peut aussi être un frein à la visibilité de cette discipline. Cette capacité à toucher à tout fait ainsi écho à l’impression de n’entrer dans aucune case des grands programmes de recherche actuels. « Il n’y a pas de programmes fédérateurs en paléo. Il y en a sur le climat, sur l’environnement, etc. mais cela force notre communauté à œuvrer sur des temporalités et des moyens différents. Nous avons besoin de sortir de cette vision de la recherche en silo pour apporter davantage à la société », remarque Pascale Braconnot.

Cela peut sembler contre-intuitif, mais les sciences du passé sont également pressées par le temps. Les glaciologues sont ainsi très investis dans des programmes visant à échantillonner les glaciers avant qu’ils ne fondent pour ne pas perdre le contenu de ces précieuses archives. De plus, même si « les réfrigérateurs sont pleins d’échantillons, comme s’amuse à dire Guillaume Leduc, l’océan Pacifique qui fait un tiers de la planète n’a quasiment pas été échantillonné. Il y a urgence, car c’est un lieu déterminant pour le climat ». Le Pacifique est notamment le siège de la variabilité El Niño qui renforce périodiquement le réchauffement actuel de la planète causé par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

Les données déjà collectées doivent également être mieux répertoriées. « Il est crucial de mettre en réseau toutes les bases de données existantes qui sont tout aussi éparses aujourd’hui que la communauté », défend Pascale Braconnot. Enfin, l’apport des paléosciences pour l’avenir ne doit pas être sous-estimé dans la quête aux solutions climatiques. Comprendre l’héritage de 5 milliards d’années qui a fait de la Terre une planète aussi accueillante à la vie sera déterminant pour œuvrer à sa préservation.

Ouverture d’un sondage dans une tourbière chilienne
Ouverture d’un sondage dans une tourbière du Parc Naturel de Karukinka, en Terre de Feu chilienne. Les chercheurs ont foré jusqu’à 4,5 m de profondeur pour obtenir une carotte renfermant les poussières déposées au cours des 8 000 dernières années. Ils ont ensuite étudié les teneurs en métaux de la carotte, grâce à des techniques de spectrométrie de masse, en particulier l’origine des isotopes de plomb : naturelle ou liée à l’activité humaine. Les résultats ont mis en évidence des augmentations de la teneur en cuivre, plomb et étain durant les périodes de développement des civilisations précolombiennes andines et l’origine minière de ces métaux. Les Incas ont par exemple exploité le cuivre et l’argent des sous-sols des Andes jusqu’au début du XVIe siècle. Les données indiquent aussi que les particules polluantes ont voyagé sur près de 4 000 km depuis leur lieu d’émission. UMR5245 Laboratoire Ecologie Fonctionnelle et Environnement 20150001_0087

Source : https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/paleosciences-des-revelations-fossiles-linterface-entre-climat-et-environnement

1. CNRS / Aix Marseille Université / Inrae / IRD.
2. CNRS / CEA / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
3. Époque géologique s'étendant sur les 12 000 dernières années et qui est toujours en cours.

Classé sous :Climat Balisé avec :Communiqué de presse

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