INRAE et le CNRS ont conduit une étude sur 150 prairies en zone tempérée pour identifier les seuils écologiques à partir desquels les changements dans la biodiversité sont si importants qu’ils mènent vers un dysfonctionnement global de ces écosystèmes. L’étude analyse conjointement sur 13 années la biodiversité végétale, les pratiques agricoles ainsi que les données climatiques. Les résultats, publiés dans Nature Ecology & Evolution, montrent qu’au-delà d’une fertilisation de 80 kg d’azote par hectare et par an, les espèces prairiales perdent leur capacité à coexister. Cela dégrade de manière abrupte la diversité et le fonctionnement de ces prairies, les rendant extrêmement vulnérables aux aléas climatiques. La connaissance de ce seuil permettrait aux agriculteurs d’ajuster leurs pratiques afin de trouver un équilibre entre usages des prairies et services écosystémiques rendus et de maintenir un haut degré de stabilité des prairies face aux aléas climatiques.
DESU Populations Environnements Santé
Présentation du DESU
La connaissance des voix d’émergences des pandémies apporte des clefs de réponses pour les éviter (ou du moins mieux les gérer) et constitue donc un enjeu international de santé publique. Le lien entre climat, biodiversité et émergence de maladies infectieuses est aujourd’hui plus que jamais à prendre en compte.
Le DESU propose une sensibilisation interdisciplinaire autour de cette problématique de la fabrique des pandémies et de l’approche One health dans une approche diachronique et synchronique alliant des enseignements de Sciences de l’Environnement, Sciences de la Santé et des Sciences Humaines et Sociales.
Responsables pédagogiques de la formation
Le DESU s’organise selon deux volets :
- Tout d’abord un volet Observer/étudier/comprendre avec des cours séminaires
- Reconstructions paléoenvironnementales, paléoécologiques et paléoclimatiques
- Biodiversité à travers le temps : paléontologie, paléoanthropologie, archéozoologie
- Ecologie humaine : les relations hôtes pathogènes dans le temps
- Ecologie évolutive des pandémies : vers une approche one health
- En quoi l’étude du passé donne un nouvel éclairage sur ces problématiques actuelles d’épidémies.
- Un deuxième volet avec une approche en mode projets collectifs et individuels autour de fresques One health, de tables rondes…
Un enseignement hybride en distanciel et présentiel.
L’équipe enseignante est composée d’enseignants-chercheurs de différentes sections CNU, de chercheurs et d’experts de différents horizons.
Pour plus d’informations, consultez la plaquette du DESU Populations Environnements Santé.
Conférence des Nations Unies sur l’Océan
L’Océan et nous,
Entre le congrès scientifique – One Ocean Science Congress – organisé par le CNRS et l’IFREMER et la conférence des Nations Unies (UNOC) qui s’y tiendront respectivement du 3 au 6 juin et du 9 au 13 juin, Nice concentre tous les regards pour l’avenir de l’océan. Que peut-on attendre de ces grands rendez-vous scientifiques et politiques ? Quels accords internationaux en résulteront ? Difficile à dire, mais ce que l’on sait, c’est qu’il est urgent de prendre soin de l’océan car son rôle est essentiel dans les équilibres qui régissent notre climat, notre environnement. Alors, tout en espérant des décisions fortes de conséquences pour sa préservation, la communauté scientifique et associative continue de se mobiliser pour sensibiliser aussi les publics à l’importance de l’océan et au rôle que chacun peut jouer pour le préserver. Nice sera donc aussi un grand rendez-vous de rencontres et d’échanges avec les publics. De nombreux événements y sont ainsi organisés auxquels les équipes de l’Observatoire des Sciences de l’Univers Pythéas avec les chercheurs de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie sont associés (CNRS, Aix-Marseille Université, IRD, Université de Toulon).
Au programme !
> Festival « Sentiment Océanique »
Nous sommes très heureux d’être associé au festival « Sentiment Océanique » organisé par COAL. Ce festival qui fait partie de la Biennale des arts de la Ville de Nice se déroule du 5 au 8 juin au Fort du Mont Alban. Nous contribuons aux événements suivants
[EXPOSITION] : Lumière Vivante – Rencontre avec la bioluminescence marine
Plongée inédite dans l’univers exceptionnel de la bioluminescence marine avec cette magnifique exposition installée dans un lieu tout autant magnifique au sein du Fort du Mont Alban. Venez vivre cette expérience unique à la rencontre des organismes marins bioluminescents et laissez-vous émerveiller.
Cette immersion intime dans la lumière bleutée des photo-bactéries est orchestrée par cinq artistes : Antoine Bertin, Jeremie Brugidou, Cameron Gainer, Nadia Merad Coliac et Elvia Teotski. sous le commissariat de Christopher Yggdre et avec la collaboration de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie
INFORMATIONS PRATIQUES
Fort du Mont Alban
Jeudi 13h – 21h
Vendredi & Samedi 12h – 20h
Dimanche 12h – 18h
L’entrée est gratuite mais il est préférable de réserver : https://centredupatrimoinevdn.tickeasy.com/fr-FR/produits
[BAR DES SCIENCES] : Trois soirées trois rencontres conviviales avec des scientifiques, activistes et artistes des océans animées par Natacha Triou, journaliste et productrice de l’émission « La Science CQFD » sur France Culture.
Lieu – Jardin du Fort du Mont Alban
Jeudi 5 juin, 18h30-20h
À LA RENCONTRE DE LA BIOLUMINESCENCE & AUTRES CURIOSITÉS MERVEILLEUSES
Plongez dans le monde fascinant de la bioluminescence et des créatures marines extraordinaires lors d’une exploration scientifique et poétique des lumières sous-marines et des mystères des abysses.
Intervenants
- Jeanne Maingot-Lépée, de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (OSU Pythéas /AMU, CNRS, IRD, Université de Toulon) ;
- Jeremie Brugidou, artiste
- Christopher Yggdre, commissaire de l’exposition “Lumière Vivante : Rencontre avec la bioluminescence marine”.
Vendredi 6 juin, 18h30-20h
PROTÉGER L’OCÉAN ! OUI MAIS COMMENT ?
Essentielles pour la biodiversité et la préservation des océans, les aires marines réellement protégées ne représentent en réalité que 0,1 % des eaux métropolitaines. Comment et où instaurer ces zones où certaines activités humaines sont interdites ? Quels autres dispositifs pour quelle efficacité ? Élus, scientifiques et protecteurs des océans échangeront sur les défis et les solutions pour une protection efficace des milieux marins.
Intervenants
- Aurore Asso, conseillère municipale et métropolitaine Nice Côte d’Azur en charge de la protection du milieu marin ;
- Sandrine Ruitton, Maître de conférences Aix-Marseille Université à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (OSU Pythéas /AMU, CNRS, IRD, Université de Toulon) ;
- François Sarano, océanographe et spécialiste de la biologie marine. Ancien directeur scientifique au sein de l’équipe du commandant Jacques Cousteau ;
- Zoé Lavocat, responsable de campagne de l’Association Bloom.
Samedi 7 juin, 18h30-20h
PASSEZ À L’ACTION !
Réchauffement climatique, surexploitation des ressources, pollutions multiples … l’océan, vital pour l’humanité, est sous pression ! Nous pouvons tous agir pour contribuer à sa préservation. Mais, quelles actions pouvons-nous, chacun à son endroit, mettre en œuvre ?
Intervenants
- Guillaume Néry, apnéiste double champion du monde ;
- Laurent Chauvaud, directeur de recherche CNRS au Laboratoire des sciences de l’environnement marin (UBO, CNRS, IRD, Ifremer) ;
- Un représentant de l’association Surfrider, ONG environnementale dédiée à la protection des océans.
[ATELIERS] : MONDES MARINS – Ateliers ludiques imaginés par les équipes de l’OSU Pythéas
Lieu – Jardin du Fort du Mont Alban
Samedi 7 et Dimanche 8 juin, 12h-18h
- De la montagne à la mer …
Cette animation proposée par les étudiants du master ISME d’Aix Marseille Université, avec l’Observatoire des Sciences de l’Univers Pythéas, invite le public, en autonomie ou accompagné, à explorer les enjeux de la préservation de l’eau et de sa biodiversité… de la montagne à la mer. Au cœur de l’animation, une maquette représentant le parcours d’un fleuve, de la source à son embouchure dans la mer, offre la possibilité à chacun de découvrir à son rythme différentes facettes des enjeux de la préservation et de la gestion de l’eau pour mieux préserver l’océan.
- Par ici la posidonie
3,2,1 plongez ! As-tu déjà été curieux de voir ce qu’il se passe sous la surface de l’eau ? Ces débris “d’algues” que l’on trouve souvent sur nos plages méditerranéennes, d’où viennent-ils ? Mais savais-tu qu’en réalité la posidonie n’est pas une algue, mais une plante ? A quoi ressemble-t-elle sous l’eau ? Quelle est son importance ? Quels dangers la menacent ? Et si ce dessin représentant un herbier de posidonie pouvait s’animer et te révéler son importance ? Ce poster interactif en réalité augmentée proposé par l’Observatoire des Sciences de l’Univers Pythéas t’offre une escapade sous-marine au cœur d’un herbier de posidonie.
> Festival « Sciences sur mer »
Plongez au cœur de l’Océan et rencontrez ceux qui, chaque jour, décryptent ses mystères, suivent ses évolutions et explorent nos liens profonds avec cet écosystème vital.
Sciences-sur-Mer est une initiative unique née de la collaboration entre l’Institut de la Mer de Villefranche et la Mairie de Villefranche-sur-Mer. Son ambition ? Faire découvrir au grand public les enjeux majeurs des sciences océaniques dans le cadre d’une série d’événements à l’approche de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan qui se tiendra à Nice en juin 2025.
Au programme pour l’OSU Pythéas
Lieu – La Citadelle
Samedi 7 et Dimanche 8 juin
- Dans la peau des océanologues
Cet atelier « immersif » composé de trois animations permet de découvrir certaines facettes du métier d’océanologue. Vous incarnez une équipe d’océanologues qui travaille sur les conséquences d’actions anthropiques sur les milieux océaniques. Vous étudiez la pollution des engins de pêche perdus et analysez la pertinence de les enlever ou pas. Vous analysez les effets des zones de non pêche. Lors de la 3e mission vous analyser la possibilité de nettoyer ou pas l’océan de la pollution plastique.
> Programme complet du festival sciences-sur-mer
BIOLUMOPS : des planeurs sous-marins pour cartographier la bioluminescence en Méditerranée
Observer la lumière vivante des océans
Dans l’océan, la bioluminescence – l’émission de lumière produite par des organismes vivants- est un moyen de communication largement répandu façonnant la répartition spatiale des communautés. Près de 75% des organismes de la colonne d’eau possèdent cette capacité, de la surface jusqu’aux grands fonds marins. La bioluminescence représente un indice de la présence des organismes et de leurs interactions.
Pourtant, les données quantitatives restent rares. Le projet BIOLUMOPS coordonné par l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO), le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM) et soutenu par l’ANR ASTRID, vise à cartographier en profondeur la composition de ces organismes et et leur bioluminescence à l’aide de nouveaux capteurs embarqués sur des planeurs sous-marins autonomes.
Des capteurs innovants sur des gliders autonomes
Pour mener cette exploration, trois planeurs sous-marins (gliders) équipés de capteurs classiques (température, salinité, oxygène, chlorophylle-a et ADCP pour les courants) ainsi que de dispositifs innovants (PAR pour la lumière atmosphérique, UVP6 pour l’imagerie planctonique, UBAT pour la bioluminescence) ont été déployés.
Grâce à l’expérience acquise lors de précédentes campagnes (APERO, BioSWOT-Med, SNO-MOOSE), la cellule glider du MIO/OSU Pythéas, intégrée au Parc d’Instruments Nationaux Gliders (PING), a assuré la stratégie de campagne, le pilotage en mer et la récupération des 3 engins près de Marseille.

Naviguer en flottille dans des conditions difficiles
Durant deux semaines de météo capricieuse, le pilotage en continu a été assuré par un binôme MIO/ALSEAMAR. Grâce à une planification fine, les trois gliders ont navigué en flottille synchronisée, tout en optimisant l’autonomie énergétique et la qualité des mesures.
La visualisation en temps réel des données a permis d’adapter la stratégie scientifique jour après jour, maximisant la qualité des observations dans une mer agitée.
Des premiers résultats prometteurs
Malgré des conditions hivernales difficiles, cette première phase de mission a permis d’acquérir des données inédites sur la bioluminescence et la composition du plancton entre la surface et 600 mètres de profondeur.
Le projet BIOLUMOPS se poursuivra avec une seconde mission prévue en août 2025 à bord du navire Thalassa.

Un réseau mondial de chercheurs mutualise les données sonores sur la biodiversité
Que pourrait nous apprendre l’analyse magnétique d’échantillons de roche collectés sur Mars ?
Un appel de la communauté scientifique en faveur d’un retour d’échantillons martiens
A l’heure où nous parlons, le rover Perseverance de la NASA s’apprête à réaliser son 28ème forage à la surface de la planète Mars. Depuis 4 ans, ce véritable couteau suisse scientifique a déjà parcouru plus de 30 km et collecté 27 cylindres de roches martiennes de la taille d’un stylo. Une fois qu’un total d’environ 40 échantillons seront collectés puis déposés à un point de rendez-vous, une mission gargantuesque appelée Mars Sample Return (MSR) menée par la NASA avec participation de l’ESA, a pour objectif de rapporter les échantillons sur Terre.
A cause de l’extrême difficulté à récupérer les échantillons sur Mars, ainsi qu’à assurer les conditions de quarantaine les plus strictes une fois sur Terre, le budget estimé de MSR dépasse aujourd’hui les 10 milliards de dollars. De quoi refroidir les décisionnaires des nations impliquées dans la mission. Afin d’encourager les agences spatiales et décisionnaires à poursuivre les efforts de MSR, des chercheurs du monde entier se sont unis pour détailler les nombreux arguments scientifiques en faveur de MSR dans une édition spéciale parue dans PNAS. Ils y posent les questions fondamentales auxquelles seuls des analyses de laboratoires pourront répondre, avec en tête la question ultime de l’habitabilité passée de la Planète Rouge. Parmi les disciplines représentées, le paléomagnétisme apparaît comme un outils clé pour la compréhension de l’évolution de l’intérieur, de la surface et de l’atmosphère de Mars.
Le magnétisme des roches martiennes
Mars est une planète magnétique. La croûte martienne est aimantée suite à l’existence d’un champ magnétique généré en son noyau il y a environ 4 milliards d’années, lorsque la surface était peut-être habitable. L’évolution et l’extinction de ce champ magnétique dit « champ de dynamo » pourraient avoir joué un rôle central dans l’évolution de l’atmosphère primitive de Mars. Une hypothèse importante est qu’une épaisse atmosphère martienne aurait disparu suite au déclin du champ de dynamo, provoquant la transition d’une planète chaude et humide à un monde aujourd’hui froid et sec.
Pour vérifier cette hypothèse fondamentale et nous éclairer sur les causes de la perte d’atmosphère de Mars, la nature et l’histoire du champ de dynamo et de l’aimantation crustale doivent être mieux comprises qu’elles ne le sont aujourd’hui. Cela ne peut se faire que par l’analyse d’échantillons anciens bien conservés, orientés, avec un contexte géologique disponible pour une étude en laboratoire.
Certains minéraux contenus dans les roches terrestres et extraterrestres ont l’incroyable capacité de préserver un enregistrement (appelé aimantation) des champs magnétiques auxquels ils ont été exposés. Les disciplines du magnétisme des roches et du paléomagnétisme permettent de caractériser ces minéraux, la période d’acquisition de l’aimantation, ainsi que l’intensité et l’orientation du champ magnétique qui en fût à l’origine. C’est notamment grâce à l’étude paléomagnétique de la météorite martienne ALH 84001 que l’on a compris que Mars a vraisemblablement généré un champ de dynamo il y a 4 milliard d’années. Malheureusement, les météorites aimantées de l’âge d’ALH 84001 sont quasi inexistantes. La compréhension de l’activité magnétique de Mars ne peut donc passer que par l’étude d’échantillons rapportés directement du sol martien.
En particulier, les mesures magnétiques sur les échantillons de MSR devraient permettre de reconstituer l’intensité et l’orientation du champ de dynamo martien au cours du temps, et d’approximativement dater son extinction. En corrélant ces données avec des indicateurs minéralogiques, chimiques et isotopiques, il serait possible de comprendre l’impact (ou l’absence d’impact !) de l’extinction de la dynamo sur l’évolution de la surface et de l’atmosphère de Mars, et donc sur l’évolution des conditions d’habitabilité de la planète. Ces mesures magnétiques pourraient également contraindre d’autres processus clés de l’évolution martienne, notamment la manière dont le champ a été généré, la possibilité d’une tectonique des plaques, la minéralogie de la croûte, la manière dont l’eau et les laves se sont écoulées à la surface, et même si les échantillons ont conservé des fossiles.

