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Ressources – OSU Institut Pytheas

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Univers

Vents et jets découverts sur Luhman 16 AB, la naine brune la plus proche de la Terre

8 janvier 2021 by osuadmin

Une équipe de recherche internationale a trouvé des bandes et des rayures sur Luhman 16 AB, la naine brune la plus proche de la Terre, manifestations des processus qui agitent son atmosphère de l’intérieur.

Les naines brunes sont des objets célestes mystérieux qui ne sont ni tout à fait des étoiles ni tout à fait des planètes. Elles ont à peu près la taille de Jupiter mais sont généralement des dizaines de fois plus massives. Elles restent toutefois moins massives que les plus petites étoiles, de sorte que la pression dans leurs noyaux n’est pas suffisamment élevée pour fusionner les atomes comme le font les étoiles. Les naines brunes sont chaudes au moment de leur formation, puis se refroidissent progressivement. Elles brillent faiblement et leur luminosité diminue tout au long de leur vie, ce qui les rend difficiles à détecter.

En utilisant des techniques innovantes et des données collectées par le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) de la NASA, l’équipe de recherche internationale a constaté que les naines brunes ressemblent étrangement à Jupiter – avec ses rayures plutôt que des taches. Les motifs dans leurs atmosphères révèlent des vents à grande vitesse, parallèles aux équateurs des naines brunes, semblables aux jet-streams terrestres. Ces vents mélangent l’atmosphère, redistribuent la chaleur qui se dégage de l’intérieur d’une naine brune.

La configuration des vents et la circulation atmosphérique à grande échelle ont souvent des effets profonds sur l’atmosphère planétaire, du climat de la Terre à celui de Jupiter, et nous savons maintenant que ces jets atmosphériques à grande échelle façonnent également l’atmosphère des naines brunes. Comprendre comment les vents soufflent et redistribuent la chaleur dans l’une des naines brunes les mieux étudiées et les plus proches de la Terre nous aide à comprendre les climats, les températures extrêmes et l’évolution des naines brunes de manière générale.

L’équipe espère explorer davantage les nuages, les systèmes de tempêtes et les zones de circulation présents dans les naines brunes et les planètes extrasolaires afin d’approfondir notre compréhension des atmosphères au-delà du Système solaire.

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

SPHERE, vingt ans de défis et de réussites

9 mars 2021 by osuadmin

Le consortium SPHERE célèbre sa 100e publication scientifique, dont l’étude démographique des exoplanètes situées au-delà de l’orbite de Saturne.

L’imageur d’exoplanètes SPHERE (Spectro-Polarimetric High-Contraste Exo-planet REsearch) 1 , actuellement installé et en fonctionnement au Very Large Telescope de l’ESO au Chili, est dédié à la détection et la caractérisation des exoplanètes géantes et des disques circumstellaires autour d’étoiles proches du Soleil. Ce projet représente une aventure scientifique, technologique et humaine débutée il y a déjà une vingtaine d’années. Son succès s’est construit sur des contraintes instrumentales strictes et des développements techniques innovants, comme l’optique adaptative extrême, la coronographie, la polarimétrie de haute précision et la spectroscopie intégrale de champ. Les différents sous-systèmes de SPHERE ont été conçus, construits et intégrés par un consortium de douze grands instituts européens 2 sur plus d’une décennie lui permettant d’atteindre des performances inégalées sur le ciel. La figure 1 montre les principaux éléments de cette phase de conception et de construction.

En haut à gauche : SPHERE sur la plateforme Nasmyth du Very Large Telescope. En haut à droite : sous-systèmes SPHERE : SAXO, le système d’optique adaptative extrême, ZIMPOL, le polarimètre d’imagerie de Zurich, IFS, le spectrographe de champ intégral, et IRDIS, l’imageur et le spectrographe dans le proche infrarouge. En bas : Photos de la première lumière de SPHERE au printemps 2014 et implémentation supplémentaire : camion et SPHERE se dirigeant vers UT3, premier Light dans la salle de contrôle, installation du troisième miroir torique et fixation de l’enceinte SPHERE.
En haut à gauche : SPHERE sur la plateforme Nasmyth du Very Large Telescope. En haut à droite : sous-systèmes SPHERE : SAXO, le système d’optique adaptative extrême, ZIMPOL, le polarimètre d’imagerie de Zurich, IFS, le spectrographe de champ intégral, et IRDIS, l’imageur et le spectrographe dans le proche infrarouge. En bas : Photos de la première lumière de SPHERE au printemps 2014 et implémentation supplémentaire : camion et SPHERE se dirigeant vers UT3, premier Light dans la salle de contrôle, installation du troisième miroir torique et fixation de l’enceinte SPHERE.

Après sa première lumière en mai 2014, SPHERE a été offert à la communauté européenne, et a rapidement obtenu des résultats scientifiques exceptionnels dans le domaine de la formation planétaire, de la démographie et des propriétés physiques des exoplanètes, mais aussi sur la caractérisation des corps mineurs du système solaire, l’environnement des étoiles évoluées, et même l’étude des noyaux galactiques actifs 3. Le consortium SPHERE a joué un rôle majeur dans ce succès et célèbre aujourd’hui la parution d’une série de trois articles dans la revue Astronomy & Astrophysics présentant la première phase de l’étude démographique des exoplanètes au-delà de 10 au c’est-à-dire au delà de l’orbite de Saturne 4, dont sa 100e publication scientifique 5. Ces travaux représentent une étape importante pour le consortium SPHERE rendue possible par l’investissement de tous les membres et instituts qui ont contribué avec succès à ce projet, de la phase de conception, de construction, jusqu’à celle d’exploitation scientifique au cours des cinq dernières années. Le projet SPHERE a permis de former une nouvelle génération de jeunes ingénieurs et scientifiques et positionne nos équipes européennes à la pointe de ce domaine majeur de l’astrophysique. Grâce à l’ensemble des travaux menés par le consortium SPHERE, la communauté associée se trouvera à l’avant-garde des développements d’imagerie à haut contraste pour préparer l’exploitation de futurs projets au sol sur la classe des grands télescopes de 10 à 40.

Galerie de résultats astrophysiques d’exoplanètes, de disques, d’étoiles jeunes et évoluées publiés par le consortium SPHERE depuis la première lumière de SPHERE en mai 2014.
Galerie de résultats astrophysiques d’exoplanètes, de disques, d’étoiles jeunes et évoluées publiés par le consortium SPHERE depuis la première lumière de SPHERE en mai 2014.

L’implication du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) sur SPHERE

Le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille a été chargé de la construction du sous-système InfraRed Dual-band Imager and Spectrograph (IRDIS), ainsi que de l’étude du système globale. IRDIS a été conçu, fabriqué, et intégré par les ingénieurs et techniciens des départements optique et mécanique du LAM. L’équipe R&D en optique du LAM, assistée par les services techniques, a également créé les miroirs toriques, au cœur de l’optique de l’instrument SPHERE. En partenariat avec l’IPAG, le LAM a développé les détecteurs ultra-rapides qui équipent le capteur de front d’onde du système d’optique adaptative. Scientifiquement, le LAM a été très fortement impliqué dans les principaux relevés d’imagerie d’exoplanètes SHINE et sur les disques.

Le CeSAM (Centre de donnéeS Astrophysiques de Marseille) du LAM est également responsable de la base de données SPHERE-DC-DIVA+ (http://cesam.lam.fr/diva/) qui contient les produits réduits de l’enquête SHINE (resp. H. LeCoroller).

Le LAM collabore étroitement avec l’ONERA qui a été chargé de la construction de l’optique adaptative extrême (SAXO) qui corrige les perturbations atmosphériques avec une précision sans précédent.

Les principales personnes du LAM impliquées dans SPHERE sont J.-L. Beuzit (PI), H. Le Coroller / C. Moutou (CO-Is), M. Langlois (Coordinateur Scientifique), A. Vigan (Coordinateur Scientifique), K. Dohlen (Ingénieur Système & IRDIS), D. Le Mignant (Chef de Projet IRDIS), P. Blanchard, M. Carle, A. Costille, C. Gry, E. Hugot, M. Jaquet, M. Llored, F. Madec, A. Origné, M. Saisse, A. Zurlo.

Les principaux intervenant de l’ONERA sur SAXO sont T. Fusco, J.-F. Sauvage, C. Petit avec le soutien du département d’optique de l’ONERA.

1. SPHERE pour Spectro-Polarimètre à Haut contrastE pour la Recherche d’Exoplanètes (Spectro-Polarimetric High-contrast Exo-planet REsearch)
2. IPAG : Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble, LAM : Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, LESIA : Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique, Paris, MPIA : Max-Planck-Institut für Astronomie, Heidelberg, INAF : Instituto Nationale di Astrofisica, INAF-OAPD : Observatorio Astronomico di Padova, ONERA : The French Aerospace Lab, Paris, LAGRANGE : Laboratoire Lagrange, Nice, Anton Pannekoek Institute for Astronomy, ETH Zurich, ASTRON : Netherlands Institute for Radio Astronomy, Observatoire de Genève
3. Communiqués de presse ESO émanant du consortium : Première lumière pour l’imageur d’exoplanètes SPHERE (mai 2015), ESO-PR-1417, https://www.eso.org/public/news/eso1417/ Des ondulations mystérieuses ont été retrouvées en course à travers un disque formant une planète (Oct 2015), ESO-PR-1538, https://www.eso.org/public/usa/news/eso1538 Sculpter des Jeunes Systèmes Solaires (Novembre 2016), ESO-PR-1640 https://www.eso.org/public/news/eso1640/ SPHERE dévoile sa première exoplanète (Juillet 2017), ESO-ANN-17041, https://www.eso.org/public/announcements/ann17041/ SPHERE révèle un zoo fascinant de disques autour de jeunes stars (avril 2018), ESO-PR-1811, https://www.eso.org/public/news/eso1811/ Première image confirmée d’une planète nouveau-née capturée avec le VLT de l’ESO (juillet 2018), https://www.eso.org/public/news/eso1821/ Superbe Time-lapse d’exoplanètes (novembre 2018), ESO-POTW-1846, https://www.eso.org/public/images/potw1846a/ Cartographie des ombres projetées sur un disque protoplanétaire par un système binaire proche (Nov 2018), INAF-PR-20181126, https://www.media.inaf.it/2018/11/26/spherea-v4046-sgr/ Danser avec l’ennemi (Dec 2018), ESO-PR-1840, https://www.eso.org/public/news/eso1840/
4. Un programme scientifique clé de SPHERE est le programme SHINE (SpHere Infrared survey for Exoplanets) lancé en 2015 et représentant plus de 200 nuits de levés à grande échelle au VLT. SHINE est sur le point d’achever cette entreprise avec une exploration systématique d’environ 500 étoiles jeunes et proches qui représentent des laboratoires idéaux pour l’étude de la formation et de l’évolution des planètes. Les principaux moteurs scientifiques sont : i / explorer l’occurrence de planètes géantes au-delà typiquement de l’orbite de Saturne (> 10 au) dans les régions externes des systèmes exoplanétaires, ii / l’exploration de l’architecture des jeunes systèmes planétaires, et iii / la caractérisation de les propriétés physiques et atmosphériques des jeunes Jupiters. Dans ce cadre, une première série de trois articles scientifiques publiés dans la revue “Astronomy & Astrophysics” présente les premiers résultats sur les 150 premières jeunes étoiles proches explorées avec SHINE. Desidera, Chauvin, Bonavita, Messina, LeCoroller et al., A&A, (2021), arXiv:2103.04366 : The SPHERE infrared survey for exoplanets (SHINE) : I- Sample definition and target characterization (https://arxiv.org/abs/2103.04366) Langlois, Gratton, Lagrange, Delorme, Boccaletti et al., A&A (2021), arXiv:2103.03976 : The SPHERE infrared survey for exoplanets (SHINE) : II- Observations, Data reduction and analysis, Detection performances and early-results (https://arxiv.org/abs/2103.03976) Vigan, Fontanive, Meyer, Biller, Bonavita et al., A&A (2020), arXiv:2007.06573 : The SPHERE infrared survey for exoplanets (SHINE) : III- The demographics of young giant exoplanets below 300 au with SPHERE (https://arxiv.org/abs/2007.06573)
5. The 100th publication of the SPHERE consortium is : Langlois, Gratton, Lagrange, Delorme, Boccaletti et al., A&A (2021), arXiv:2103.03976 : The SPHERE infrared survey for exoplanets (SHINE) : II- Observations, Data reduction and analysis, Detection performances and early-results (https://arxiv.org/abs/2103.03976)

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

Les origines de Titan et d’Encelade enfin dévoilées

15 mars 2021 by osuadmin

Une équipe internationale de chercheurs vient de déterminer l’origine des briques constitutives de Titan et d’Encelade, les lunes de Saturne les plus intéressantes d’un point de vue astrobiologique, et qui font actuellement l’objet de plusieurs projets d’exploration robotique. Leur travail a permis d’apporter de nouvelles contraintes sur les conditions de formation des solides nécessaires à la construction de ces lunes.

La composition des lunes de Saturne est déterminée par l’emplacement des lignes de condensation (ou lignes des glaces) des divers composés volatils au sein de sa subnébuleuse – disque de gaz et de poussières apparu autour de la planète géante au terme de sa formation. En simulant l’évolution thermodynamique de ce disque et le transport des principales espèces chimiques en son sein, les scientifiques ont montré que les briques constitutives de Titan et d’Encelade se sont agglomérées entre la ligne de glace de monoxyde de carbone et celle correspondant à la cristallisation de l’hydrate de méthane, sorte de glace composée de cages d’eau emprisonnant certains composés volatils.

Les chercheurs ont également démontré que la subnébuleuse de Saturne avait bénéficié d’un approvisionnement constant en nouveaux solides pour former les lunes. En l’absence d’un tel approvisionnement, les solides seraient tombés sur Saturne avant qu’ils n’aient eu le temps de participer à la formation des lunes environnantes. L’emplacement idéal de cette source de solides dans la subnébuleuse de Saturne était localisé plus loin que les orbites actuelles de Titan et d’Encelade.

Ce résultat permet à l’équipe de chercheurs de suggérer que les briques constitutives de Titan et d’Encelade se sont agglomérées plus loin que leurs orbites actuelles autour de Saturne. L’étude démontre aussi l’intérêt d’envoyer une mission robotique dédiée à la mesure de la composition chimique et isotopique de ces lunes afin de mieux connaitre leurs conditions de formation.

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Zone de formation des briques constitutives de Titan et d’Encelade dans la subnébuleuse de Saturne.

Crédit : Sarah E. Anderson

Voir en ligne : La brève sur le site de l’INSU

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse, Résultat scientifique

Concerto s’envole pour le Chili

6 avril 2021 by osuadmin

CONCERTO, un spectromètre à la pointe de l’innovation, conçu par un consortium de laboratoires français piloté par le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (CNRS, AMU, CNES) est en route pour le désert d’Atacama au Chili. Il sera installé à plus de 5000 mètres d’altitude sur le plateau de Chajnantor, sur le télescope APEX opéré par l’Observatoire Européen Austral (ESO). Unique en son genre, CONCERTO doit permettre aux scientifiques de mieux comprendre une des périodes cruciales de la formation de l’univers ; à savoir la période dite de réionisation. Pour ce faire, l’équipe scientifique a développé une stratégie d’observation totalement innovante

CONCERTO va observer entre 600 et 1.2 millions d’années après le Big Bang, donc pendant et après la période appelée la période de réionisation. Les objectifs principaux de cet instrument seront de comprendre si la formation d’étoiles poussiéreuse contribue à l’évolution précoce des galaxies, et si les galaxies actives en formation d’étoiles jouent un rôle important dans la réionisation cosmique.

Pour se faire, CONCERTO a été conçu autour d’innovations technologiques lui permettant de mesurer et de cartographier les fluctuations 3D de la raie du carbone ionisé [CII] émises globalement par les galaxies jalonnant les filaments de matière noire.

Cette stratégie d’observation totalement innovante et expérimentale appelée « Intensity mapping » revient à mesurer le signal d’un grand nombre de sources non résolues. C’est-à-dire que les scientifiques ne vont pas observer les galaxies individuellement mais mesurer leur émission cumulée sur chaque ligne de visée et à un âge de l’Univers donné.

Grâce à sa conception, CONCERTO pourra également apporter une contribution significative dans un certain nombre de domaines, notamment l’étude des amas de galaxies et des galaxies distantes, l’observation des galaxies à décalage vers le rouge local et intermédiaire, et l’étude des nuages de formation d’étoiles galactiques.

Piloté par le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (CNRS, AMU, CNES), le consortium réunit trois autres laboratoires français situés à Grenoble ; l’Institut Néel (CNRS, UGA), le Laboratoire de Physique Subatomique & Cosmologie (CNRS, UGA) et L’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (CNRS, UGA).

Prouesse technologique illustrant le savoir-faire de cette équipe, il ne leur a fallu que trois ans pour la conception, la construction et les tests de cet instrument avec le concours des équipes de l’ESO. La mise en service en laboratoire s’est terminée le 22 février. Tous les tests effectués en laboratoire sont optimums. Avec moins de 6 semaines de retard sur le planning initial, malgré la pandémie, la conception de cet instrument est une réussite extraordinaire. L’installation est prévue pour démarrer le 6 avril.

CONCERTO est financé par l’European Research Council (ERC), A*MIDEX, et a bénéficié d’un soutien précoce du Programme National Cosmologie et Galaxies de l’Institut National des Sciences de l’Univers du CNRS.

JPEG - 1.1 Mo
L’instrument Concerto au complet
Crédit : Concerto

Voir en ligne : La brève sur le site de l’INSU

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Le James Webb Space Telescope (JWST) n’a pas froid aux yeux

20 novembre 2017 by osuadmin

Alors que le James Webb Space Telescope (JWST) sort de la plus grande cuve cryogénique du monde, une étape cruciale pour le télescope et ses instruments a été franchie avec la réussite des tests cryogéniques. Au sein d’un consortium international, la France, en particulier le CEA, le CNRS et le CNES, a joué un rôle clé pour fournir au successeur de Hubble et Spitzer son imageur infrarouge, MIRIM, lui permettant d’obtenir des images dans une gamme de 5 à 28 microns de longueur d’onde.

Une équipe française a participé aux tests en grandeur réelle du James Webb Space Telescope (JWST), le successeur du Hubble Space Telescope. Le JWST est un programme conduit par la NASA auquel participent l’Europe (à travers l’Agence spatiale européenne, l’ESA) et le Canada.

À l’occasion de ces tests cryogéniques qui ont débuté le 22 août et se sont terminés le 26 septembre, le télescope et ses instruments étaient installés dans la gigantesque cuve cryogénique du centre spatial de la NASA à Houston aux États-Unis. C’est la seule cuve au monde d’une taille suffisante pour permettre les tests cryogéniques d’un télescope dont le miroir fait 6,5 mètres de diamètre (en comparaison, le miroir de Hubble ne mesurait que 2,4 mètres de diamètre). Puis, le JWST a été lentement réchauffé et remis sous pression pour permettre la réouverture de la cuve.

À l’intérieur de la cuve, la température est abaissée jusqu’à – 253°C. Elle est également équipée d’un « simulateur d’étoiles », un dispositif constitué d’une fibre optique infrarouge qui permet de vérifier la bonne qualité optique et l’alignement du miroir du JWST en confrontant les images obtenues à celles attendues par la simulation. Les tests ont montré le bon alignement optique entre le télescope et les instruments, point clef pour atteindre les performances attendues. C’est la première fois que l’ensemble, télescope et instruments, était testé. Les instruments avaient déjà été testés préalablement, mais indépendamment du télescope, lors d’une série de 3 tests cryogéniques réalisés au cours des années 2013 – 2016 dans une cuve plus petite au centre de vol spatial Goddard de la NASA, à Greenbelt (Maryland, États-Unis). « Plusieurs laboratoires français, ont fortement contribué à l’un des quatre instruments qui équipent le JWST, l’instrument MIRI (Mid-InfraRed Instrument) et plus précisément à son imageur appelé MIRIM », explique Anne Peyroche, présidente du CNRS. Ce sont les laboratoires Lesia (Observatoire de Paris-CNRS-UPMC -Université Paris Diderot), LAM (CNRS-AMU), IAS (CNRS-Université Paris Sud) et AIM (CEA-CNRS-Université Paris Diderot), sous la maîtrise d’œuvre CEA (via son Institut de Recherche sur les lois Fondamentales de l’Univers) et maîtrise d’ouvrage CNES.

« Allô Houston » : D’Apollo au JWST La cuve à Houston, qui accueille le JWST pour ces tests cryogéniques, présente également une riche histoire scientifique et une forte valeur symbolique quant à l’avancée des sciences et techniques humaines. Cette « chambre A » du Johnson Space Center de la NASA fut en effet initialement développée dans le cadre du programme Apollo. Elle a été profondément réaménagée pour permettre de reproduire les difficiles conditions environnementales que le JWST va rencontrer une fois dans l’espace. Les experts français du CEA et du CNRS viennent de participer à la série de tests qui a eu lieu dans cette cuve.

Aujourd’hui, ce voyage n’est pas encore terminé. Prochaine étape, la Californie où le télescope sera équipé de ses boucliers thermiques puis le tout sera mis en place sur la plateforme du satellite. L’ensemble prendra alors la mer jusqu’à Kourou, en Guyane Française. C’est ici que Jean-Yves Le Gall, président du CNES, maître d’ouvrage du MIRI, donne « rendez-vous à ce télescope, dont la réussite des tests cryogéniques illustre à nouveau l’efficacité des coopérations internationales dans le domaine du spatial, pour son dernier voyage où il sera lancé au printemps 2019 par un lanceur Ariane 5. » Le JWST atteindra alors enfin sa destination, au point de Lagrange L2 situé à 1,5 million de km de la Terre, soit environ 4 fois plus éloigné de la Terre que ne l’est la Lune. « En cas de problème, il ne sera donc évidemment pas question d’envoyer une équipe le réparer, comme cela a pu être le cas pour Hubble 1. C’est pourquoi les ultimes tests menés par nos experts français sur le JWST et ses instruments sont si importants », souligne Daniel Verwaerde, administrateur général du CEA, maître d’œuvre de MIRIM.

Le JWST à l’intérieur de la Chambre A du Johnson Space Center à Houston.

 

1. Hubble est en orbite autour de la Terre à une altitude de seulement 590 km.

Classé sous :Univers Balisé avec :Communiqué de presse

Un nuage de gaz géant enveloppant une dizaine de galaxies

13 novembre 2017 by osuadmin

Des grands nuages de gaz ont déjà été observés par le passé. Mais ils étaient généralement plus petits, moins brillants, et souvent associés à des galaxies très massives hébergeant un trou noir géant dont l’intense rayonnement pouvait expliquer leur chauffage. Cette découverte met en évidence de tous nouveaux processus, certainement reliés à l’environnement très dense dans lequel se situe cette structure. En effet, ce nuage de gaz pourrait être le témoignage des processus violents invoqués généralement pour expliquer l’arrêt brutal de la formation d’étoiles dans les galaxies habitant les structures les plus denses de l’Univers.

Ce nuage hors-norme a été découvert et étudié en détail grâce à l’incroyable sensibilité de l’instrument MUSE, développé pour Very Large Telescope (VLT) de l’ESO au Chili. Couvrant les longueurs d’onde visibles, MUSE combine à la fois les possibilités d’un instrument imageur et la capacité d’un spectrographe, ce qui en fait un outil puissant et unique pour mettre en lumière des objets célestes qui restaient jusque-là dans l’ombre.

La puissance de MUSE a permis aux astrophysiciens de comprendre que cette grande quantité de gaz n’est pas primordiale. Elle a été vraisemblablement extirpée des galaxies, soit au cours de violentes interactions pouvant aller jusqu’à la fusion des galaxies, soit par des super-vents dus à l’activité de trous noirs géants ou à l’effet cumulé des supernovae. Ils ont également étudié comment ce nuage pouvait être chauffé aussi loin des galaxies. Ils sont arrivés à la conclusion que cette structure gazeuse est ionisée par différents processus : la majeure partie semble être chauffée par le rayonnement intense émis par des étoiles nouvellement formées dans les galaxies, et par les chocs entre les nuages de gaz éjectés de ces mêmes galaxies. Dans une région plus localisée de ce nuage, un trou noir géant en phase active serait à l’origine du chauffage du gaz.

Cette découverte montre ainsi que la rencontre de plusieurs galaxies à l’intersection des filaments de la toile cosmique peut engendrer une série de processus qui éjecte une quantité énorme de gaz en dehors des galaxies et qu’il existe des mécanismes capables d’ioniser ce gaz à très grande distance des galaxies. Il se peut que ce phénomène soit le prélude à la formation de galaxies très massives, sans gaz ni formation d’étoiles, au centre de grandes structures telles que les amas de galaxies et que ce genre de phénomène soit en partie responsable de l’arrêt de la formation d’étoiles dans ces structures. Il est également possible que le gaz reforme un disque, ce qui pourrait expliquer l’existence de galaxies passives possédant un disque épais d’étoiles plutôt vieilles et un disque plus jeune, tel qu’observé dans la Voie Lactée.

Afin d’améliorer la compréhension de cette structure cette équipe veut engager de nouvelles observations dans d’autres domaines de longueur d’onde, en particuliers avec les interféromètres ALMA et NOEMA.

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Campus de rattachement administratif principal

OSU Institut Pythéas Campus de Luminy OCEANOMED Bâtiment 26M 163 avenue de Luminy - Case 901 13009 MARSEILLE
Tél. 04.86.09.05.00

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Pour toute demande ecrivez au secrétariat de l’OSU Institut Pythéas.

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