Une enquête sur la vue la plus profonde d’Hubble dans le passé révèle de nouveaux indices Il semble y avoir d’innombrables trous noirs dans l’univers. Les trous noirs les plus massifs, pesant des millions ou des milliards de fois la masse de notre Soleil, se cachent au centre des galaxies. Lorsque ces dragons endormis engloutissent tout ce qui passe près d’eux, ils peuvent briller comme des phares lumineeux appelés noyaux galactiques actifs. D’autres trous noirs n’aspirent pas constamment la matière environnante, mais par intermittence, faisant vaciller leur luminosité. Ce comportement a été utilisé par les astronomes pour partir à la chasse aux trous noirs. L’un des meilleurs terrains de chasse est le Champ Ultra Profond d’Hubble – qui a révélé des galaxies faibles existant peu après le big bang. La photo du Champ Ultra Profond d’Hubble a été révélée en 2004. Une équipe d’astronomes, incluant des chercheurs du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, a examiné des images ultérieures du Champ Ultra Profond d’Hubble et a trouvé des variations de luminosité parmi certaines galaxies. Ces variations sont attribuées à la variabilité des trous noirs – comme les lumières clignotantes de vacances. Le résultat est qu’ils ont trouvé plus de trous noirs dans l’univers primordial que ce qui avait été précédemment rapporté. La relation entre les premières galaxies et les trous noirs massifs est un dilemme de poule et d’œuf pour les cosmologistes. Qu’est-ce qui est apparu en premier ?
Revisiter l’extraordinaire Champ Ultra Profond d’Hubble offre de nouveaux indices. Cette étude est publiée dans le journal Astrophysical Journal Letters (volume 971): “Glimmers in the Cosmic Dawn: A Census of the Youngest Supermassive Black Holes by Photometric Variability”, Hayes M.J. et al.,2024
Univers
Olivier Mousis élu à l’Académie Internationale d’Astronautique
Olivier Mousis a été élu Membre Correspondant à l’Académie Internationale d’Astronautique (IAA). Cette distinction prestigieuse est une fierté pour Aix-Marseille Université et offre une opportunité supplémentaire à notre établissement de contribuer au développement du secteur spatial mondial. L’IAA réunit les plus éminents experts en astronautique de 88 pays pour aborder les enjeux contemporains de l’exploration spatiale, notamment les utilisations non militaires de l’espace et l’exploration continue du système solaire. Fondée à Stockholm le 16 août 1960 par Theodore von Karman, créateur du célèbre Jet Propulsion Laboratory, l’IAA se consacre à la reconnaissance des réalisations de ses membres, à l’exploration et à la discussion des avancées en recherche et technologie spatiales, et à fournir des conseils sur les utilisations pacifiques de l’espace. Les objectifs de l’IAA, tels qu’énoncés dans ses statuts, sont les suivants : promouvoir le développement de l’astronautique à des fins pacifiques ; reconnaître les individus ayant excellé dans une branche de la science ou de la technologie liée à l’astronautique ; et offrir un cadre permettant aux membres de contribuer aux efforts internationaux et à la coopération en matière de science aérospatiale, en collaboration avec les académies nationales des sciences ou de l’ingénierie.
Les recherches d’Olivier Mousis portent sur l’étude des conditions de formation des systèmes planétaires, en particulier celles de notre système solaire. Son objectif est de mettre en relation les propriétés chimiques et physiques actuelles des corps planétaires avec les nombreux processus ayant influencé leur formation et leur évolution primordiale dans les disques protoplanétaires. Pour cela, il utilise des données provenant de missions spatiales, d’installations au sol et d’expériences en laboratoire. Olivier Mousis contribue également à la conception et à la préparation de missions robotiques destinées à explorer le système solaire externe. Il mène un effort soutenu pour définir les futures missions spatiales qui enverront des sondes explorer les atmosphères des quatre planètes géantes, en mettant un accent particulier sur Saturne (il a été le promoteur de la proposition de mission HERA soumise à l’ESA en réponse aux appels M4 et M5). Plus récemment, il s’intéresse également aux géantes glacées Uranus et Neptune. Olivier Mousis a récemment dirigé un consortium international pour proposer une mission d’exploration d’Encelade en réponse à l’appel de classe M de 2022 de l’ESA (mission Moonraker). Olivier Mousis est lauréat d’une chaire fondamentale décernée par l’Institut universitaire de France en 2022 et d’une chaire d’excellence attribuée par Aix-Marseille Université en 2015. Il dirige également le consortium FACOM (FAte of the volatile COmpounds at the galilean Moons) financé par l’Agence Nationale de la Recherche pour la période 2022-2025. Olivier Mousis est l’auteur ou le co-auteur de plus de 260 articles de recherche et a présenté plus de 550 contributions orales et écrites lors de conférences internationales.
Première lumière de COLIBRI, télescope terrestre à la rapidité inégalée
Repérer et capturer des flashs de lumière de quelques secondes apparaissant aléatoirement dans le ciel, telle est la prouesse accomplie par le télescope terrestre COLIBRI. Conçu dans le cadre de la mission spatiale SVOM1 dont l’objectif est de rechercher et d’étudier les sursauts gamma, il constitue un instrument unique au monde pour tenter de répondre à de nombreuses questions relevant de l’étude de phénomènes astronomiques transitoires2 (identification des objets astrophysiques à l’origine des ondes gravitationnelles ou des sources de neutrinos cosmiques de hautes énergies par exemple), ainsi que pour comprendre l’enfance de l’univers (identification de la première génération d’étoiles et étude des premières galaxies notamment).
Haut de 4 mètres pour un poids de 8 tonnes, COLIBRI est en effet capable de pointer vers n’importe quelle région du ciel en moins de 20 secondes. Il dispose d’un miroir collecteur d’1,30 mètre de diamètre et de trois caméras permettant de réaliser simultanément des observations relevant du domaine du visible et de l’infrarouge. En tant que télescope robotisé, il effectue des observations et relevés sans intervention humaine à partir d’un programme d’observation, ce qui augmente d’avantage sa réactivité et diminue les coûts de fonctionnement.
Débutée en 2016, la conception du télescope COLIBRI a impliqué près de 120 personnes et a été dirigée par des scientifiques du Laboratoire d’astrophysique de Marseille (Aix-Marseille Université/CNES/CNRS), de l’Institut Pytheas (Aix-Marseille Université/CNRS/INRAE/IRD), ainsi que de l’Institut d’astronomie de l’UNAM. Des scientifiques du Centre de physique des particules de Marseille (Aix-Marseille Université/CNRS) et de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNES/CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) ont également participé à ce projet3. Il constitue à ce jour la seule infrastructure de recherche en astrophysique commune à la France et au Mexique et s’inscrit dans la lignée d’une longue tradition de collaboration entre les deux pays, récemment consolidée sous la forme d’un International Research Project4.
Le télescope a été entièrement assemblé à l’Observatoire de Haute-Provence et ses performances évaluées sur le ciel pendant plus d’un an avant d’être expédié au Mexique. COLIBRI est installé à l’Observatoire astronomique national de San Pedro Mártir au Mexique, où il a été inauguré le 7 septembre et a livré ses premières images.
Les visites insolites du CNRS en Provence, édition 2024
Dans le cadre de la Fête de la Science du mercredi 4 au lundi 14 octobre 2024 et après le succès des trois dernières éditions, le CNRS Provence et Corse organise de nouveau « Les visites insolites du CNRS » de ses laboratoires. Ces rendez-vous se veulent intimistes, interactifs et exceptionnels. Selon les laboratoires, vous pourrez contribuer à des expériences, découvrir des lieux uniques, avoir des échanges privilégiés avec les scientifiques, et bien d’autres possibilités. Cette année, 12 laboratoires vous ouvrent leurs portes, pour 14 Visites Insolites où des expériences hors du commun vous attendent.
Pour participer, les internautes peuvent candidater jusqu’au dimanche 22 septembre 2024 en répondant à trois questions scientifiques. Les lauréats seront sélectionnés aléatoirement parmi les personnes ayant répondu correctement.
Retrouvez la carte de toutes les Visites insolites !
Découvrez la liste des visites en Provence :
- Le vendredi 4 octobre à 9h30 à Marseille
Mille et une applications de la photonique
Venez découvrir combien la photonique est fantastique à l’Institut Fresnel1. - Le vendredi 4 octobre à 14h à Marseille
Au cœur de la mécanique du son
Venez découvrir la sensation unique de pénétrer dans une chambre sans écho au Laboratoire de mécanique et d’acoustique (LMA)1. - Le lundi 7 octobre à 11h à Marseille
Êtes-vous prêts à affronter une vague scélérate ?
Choisissez votre embarcation pour la course dans la grande soufflerie à l’Institut Pythéas2. - Le mardi 8 octobre à 14h à Rustrel
Chuuut….. Ici on expérimente à bas bruit
Embarquez à bord de notre capsule blindée au Laboratoire souterrain à bas bruit (LSBB)3. - Le mardi 8 octobre à 16h à Aix-en-Provence
Art et sciences : autour de « Devenir Océan » et « z_m Lostfair »
Sensibles à l’art et curieux de science, cette visite est faite pour vous à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH)4. - Le mercredi 9 octobre à 10h et 14h30 à Marseille
Des premiers pas aux premiers mots
En duo avec votre bébé, découvrez le babylab et ses ateliers ludiques au Labo des minots du Centre de recherche en psychologie et neurosciences (CRPN)4. - Le mardi 8 octobre à 14h à Marseille
Résoudre un homicide en voyant l’invisible !
Enquêtez avec les scientifiques du spectropole de la Fédération des sciences chimiques de Marseille (FSCM)1 pour déterminer quelle poudre a été découverte sur le site du crime. - Le mercredi 9 octobre à 14h à Marseille
Comment percer les mystères de l’univers ?
Visitez en exclusivité les salles blanches, vêtus d’une tenue spécifique, vous pénétrerez dans le Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM)5. - Le jeudi 10 octobre à 9h30 à Bigulia en Corse
Plongez au cœur de l’univers marin
Immergez vous dans l’écloserie de la plateforme Stella Mare6, participez au nourrissage des poissons et embarquez sur un navire de recherche pour une vraie mission de terrain. - Le jeudi 10 octobre à 14h à Marseille
Rencontre avec l’infiniment petit
Plongez dans l’univers tridimensionnel des protéines et des petites molécules au laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB)4. - Le jeudi 10 octobre à 15h à Rousset
Dans l’atelier des babouins volontaires
Partagez l’intimité de notre groupe de singes à la Station de primatologie7 du Centre de recherche en psychologie et neurosciences (CRPN)4. - Le vendredi 11 octobre à 10h et 14h à Marseille
Embarquez à bord d’un navire de recherche !
Une sortie en mer pour vous mettre dans la peau des chercheuses et chercheurs de l’Institut méditerranéen d’océanologie (MIO)8. - Le vendredi 11 octobre à 14h à Marseille
La danse du verre
Soyez parmi les rares personnes à pouvoir visiter un atelier de soufflage de verre à usage scientifique à la Fédération des sciences chimiques de Marseille (FSCM)1. - Le lundi 14 octobre à 14h à Marseille
De l’immersion numérique au voyage sur Mars
Vous avez toujours rêvé de courir sur Mars ? Venez visiter l’Institut des sciences du mouvement – Étienne-Jules Marey (ISM)4.
Festival de l’été Astro
Laissez-vous guider par les médiateurs et médiatrices scientifiques du Centre Astro pour la visite de l’Observatoire de Haute-Provence (CNRS), haut lieu de la recherche en astrophysique. Vous accéderez à la coupole abritant le télescope de 1.93m qui a permis en 1995 la découverte de la toute première exoplanète, à l’origine du prix Nobel de physique 2019.
Les conférences de nos chercheurs :
Mercredi 24 juillet – 18:00 / Ecologie et société, je t’aime moi non plus
Thierry Tatoni, Professeur à l’Université d’Aix Marseille – Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie Marine et Continentale (IMBE) CNRS – IRD – Avignon Université.
Mercredi 31 juillet – 18:00 / Les futurs très grands télescopes, au sol et dans l’espace
Marc Ferrari, Astronome, Directeur de l’OHP, Directeur-Adjoint de l’Institut Pythéas.
Mercredi 7 août – 18:00 / Dernières vues sur les exoplanètes avec le télescope James Webb
Elodie Choquet, Astronome adjointe à l’Université d’Aix Marseille et au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM – CNRS).
Mercredi 21 août – 18:00 / Les mondes océans : l’eau dans le système solaire et au-delà
Olivier Mousis, Professeur à Aix Marseille Université Astronome au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille – Institut Pythéas – CNRS / Directeur de l’Institut Origines.
Mercredi 28 août – 18:00 / La forêt méditerranéenne face aux sécheresses récurrentes
Elena Ormeno-Lafuente, Chercheuse CNRS – IMBE (Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale) Directrice scientifique de la plateforme AnaEE « O3HP » (Oak Observatory at OHP)
L’influence de la magnétosphère de Ganymède observée jusque dans son empreinte aurorale sur Jupiter
Jupiter présente les aurores les plus brillantes du système solaire. L’une des particularités de cette planète, qu’elle partage avec Saturne, est également de posséder des émissions aurorales causées par trois de ses plus grosses lunes : Io, Europe, et Ganymède. Ces émissions distinctes appelées « empreintes aurorales » sont visibles localement dans plusieurs domaines de longueur d’onde. Celles-ci sont créées par des particules chargées, majoritairement des électrons, qui se propagent le long des lignes de champ magnétique reliant les lunes à Jupiter. En précipitant dans l’atmosphère de la planète géante, ces électrons induisent des aurores caractéristiques, étudiées depuis les années 2000 grâce notamment aux observations du télescope spatial Hubble dans le domaine ultraviolet.
Depuis Juillet 2016, la sonde Juno survole les pôles de Jupiter à seulement quelques milliers de kilomètres d’altitude et permet ainsi une caractérisation fine de la structure des empreintes aurorales des lunes. L’analyse combinée des données obtenues à bord de Juno par le spectrographe UVS et le spectromètre JADE pour lequel l’IRAP a contribué au système optique électrostatique, permet de sonder à la fois les propriétés de ces émissions mais également celles des particules chargées qui les induisent.
En concentrant leur étude sur l’empreinte aurorale de Ganymède, la plus grande lune du système solaire et la seule générant son propre champ magnétique, une équipe incluant des scientifique du CNRS Terre & Univers, en collaboration étroite avec les équipes de la mission Juno (SwRI, Princeton University), a entre autres mis en évidence l’influence de la mini-magnétosphère de Ganymède sur son empreinte aurorale. Ils ont ainsi confirmé que la taille des tubes de flux, ces lignes de champ magnétique de forme tubulaires reliant les lunes à l’atmosphère de Jupiter et dans lesquels se propagent des ondes électromagnétiques et des particules chargées, est significativement plus grande que celles rapportées à Io et Europe par des études précédentes. Les observations de l’empreinte aurorale par Juno fournissent ainsi une nouvelle méthode d’étude de la mini-magnétosphère de Ganymède, qui sera explorée in-situ de manière inédite par la mission JUICE de l’ESA actuellement en route vers Jupiter.