INRAE et le CNRS ont conduit une étude sur 150 prairies en zone tempérée pour identifier les seuils écologiques à partir desquels les changements dans la biodiversité sont si importants qu’ils mènent vers un dysfonctionnement global de ces écosystèmes. L’étude analyse conjointement sur 13 années la biodiversité végétale, les pratiques agricoles ainsi que les données climatiques. Les résultats, publiés dans Nature Ecology & Evolution, montrent qu’au-delà d’une fertilisation de 80 kg d’azote par hectare et par an, les espèces prairiales perdent leur capacité à coexister. Cela dégrade de manière abrupte la diversité et le fonctionnement de ces prairies, les rendant extrêmement vulnérables aux aléas climatiques. La connaissance de ce seuil permettrait aux agriculteurs d’ajuster leurs pratiques afin de trouver un équilibre entre usages des prairies et services écosystémiques rendus et de maintenir un haut degré de stabilité des prairies face aux aléas climatiques.
Biodiversité
La flore spontanée, une alliée naturelle pour protéger les vergers
Dans les vergers de pommiers méditerranéens de la Basse Vallée de la Durance, les chercheurs d’INRAE, en collaboration avec l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie marine et continentale (IMBE), ont étudié les interactions entre la flore spontanée, les pollinisateurs et les principaux ravageurs. Ils ont constaté que 5 à 10 % de fleurs parmi cette flore suffisent à attirer une diversité significative d’insectes bénéfiques. Parmi eux figurent les syrphes et les guêpes parasitoïdes, deux précieux alliés dans la lutte contre des ravageurs comme le carpocapse des pommes (Cydia pomonella) et le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea), qui représentent des menaces majeures pour la pomiculture.
Cependant, bien que la flore spontanée contribue à attirer des ennemis naturels d’insectes ravageurs, les résultats, publiés dans la revue Agriculture, Ecosystems & Environment, ne permettent pas encore de garantir une réduction systématique des infestations. La compréhension des mécanismes en jeu, notamment des interactions complexes entre les différents insectes, nécessitent des recherches plus approfondies.
Bonne année 2025 !
Cap Corse: le mystère des anneaux
Pour élucider ce phénomène sans précédent en Méditerranée, l’équipe Gombessa, dirigée par Laurent Ballesta, mène une enquête approfondie en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire de scientifiques.
À l’aide d’une station sous-marine, d’un sous-marin et de nombreuses expérimentations, l’équipe Gombessa cherche à comprendre la formation de ces étranges structures et à révéler la biodiversité exceptionnelle qu’elles abritent.
Suivez l’expédition menée par Laurent Ballesta à plus de 120 m de profondeur au large des côtes méditerranéennes et comprendre tous les enjeux.
Le parc naturel marin du cap Corse et de l’Agriate a financé cette mission et a décidé d’actions concrètes de protection pour protéger ces joyaux de la méditerranée.
Bientôt sur ARTE, « Cap Corse : Le Mystère des Anneaux » – 2024 Un film réalisé par Yann Rineau (90’) Écrit par Yann Rineau, Laurent Ballesta et Aurine Crémieu Coproduction Arte France, Les Gens Bien Productions, Andromède Océanologie.
Olivier Sulpis, parmi les 7 lauréats de la bourse européenne Starting Grant 2024 en Provence
Liste des 7 lauréats Starting hébergés par le CNRS en Provence :
- Hugo Bisio Sabaris, chargé de recherche au laboratoire Information génomique et structurale (IGS)1
- Fanny Cazettes, chargée de recherche à l’Institut de neurosciences de la Timone (INT)1
- Isabelle Dautriche, chargée de recherche au Centre de recherche en psychologie et neurosciences (CRPN)1
- Maud Gratuze, chargée de recherche à l’Institut de neurophysiopathologie (INP)1
- Baptiste Libé-Philippot, chargé de recherche à l’Institut de biologie du développement de Marseille (IBDM)1
- Ashleigh Shannon, chargée de recherche au laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB)1
- Olivier Sulpis, chargé de recherche au Centre de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement (CEREGE)2
Projet Deep-C : Deep-sea carbonates under pressure: mechanisms of dissolution and climate feedback
Portrait
Olivier Sulpis a obtenu son doctorat en géochimie aquatique à l’Université McGill, à Montréal. Il a ensuite travaillé aux Pays-Bas, à l’Université d’Utrecht en tant qu’associé de recherche. Il est spécialiste de la dissolution des sédiments marins à l’Anthropocène. Cette dissolution sera le principal puits du CO2 d’origine humaine d’ici 100 à 1000 ans. Ses travaux ont permis de comprendre et anticiper le lien entre sédiments et CO2 et ont accompagné l’explosion de l’intérêt pour les méthodes de captation du CO2 basées sur l’accélération des puits de carbone naturels. En parallèle de ses recherches fondamentales, Olivier Sulpis a travaillé avec plusieurs organisations internationales implémentant des méthodes d’alcalinisation de l’océan dans le but d’en augmenter sa capacité à capter du CO2, ou encore des nouvelles sources d’énergie renouvelable en mer. Olivier Sulpis enseigne à Aix-Marseille Université, afin de donner aux jeunes générations les outils nécessaires pour accélérer la transition énergétique et environnementale. En parallèle du projet Deep-C, Olivier Sulpis est coresponsable d’un groupe de travail auprès du Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité portant sur les gastéropodes marins, ainsi que d’un groupe de travail auprès du Conseil maritime européen portant sur l’évaluation des techniques de captation du CO2 par l’océan.
Projet Deep-C (Horizon Europe – ERC StG 101162777)
Deep-sea carbonates under pressure: mechanisms of dissolution and climate feedback
Alors que la crise du changement climatique s’amplifie, il est impératif de comprendre et d’atténuer les flux de dioxyde de carbone (CO2). Un aspect moins connu et pourtant important de cette crise réside dans le rôle des vastes étendues de sédiments marins qui recouvrent les deux tiers de la surface de la Terre. Un élément clé de ces sédiments est le carbonate de calcium (CaCO3), une famille de minéraux qui constitue les coquilles et les squelettes des organismes marins. Les émissions de CO2 entraînent une acidification des océans, déclenchant la dissolution du CaCO3 qui, à son tour, neutralise le CO2, agissant comme un puits de CO2 crucial sur des échelles de temps millénaires. Cependant, les mécanismes et le rythme de cette dissolution restent inconnus en raison de la complexité liée aux hautes pressions de l’océan profond et aux communautés bactériennes méconnues qui interviennent dans le processus de dissolution. Le projet Deep-C vise à comprendre la dissolution du CaCO3 en eaux profondes, ouvrant ainsi la voie à une compréhension plus approfondie et à une atténuation potentielle des impacts du changement climatique. En se concentrant sur les domaines abyssal et hadal (domaine des fosses océaniques), cette recherche innovante vise à dévoiler la nature et le taux de dissolution du CaCO3 à l’aide de réacteurs expérimentaux à haute pression. Ces réacteurs, qui simulent la pression et la température des environnements en eaux profondes, constituent une alternative fiable aux études sur le terrain. Grâce à l’intégration de capteurs de pointe et à l’utilisation de techniques avancées d’imagerie du CaCO3, nous générerons des données précises et continues sur les processus biogéochimiques en cours. En hébergeant des cultures bactériennes dans les réacteurs, à côté de grains de CaCO3 naturels, ce projet permettra d’approfondir les mécanismes de dissolution. Les résultats obtenus devraient permettre d’affiner un modèle biogéochimique global, et ainsi favoriser une meilleure compréhension du rôle de l’océan dans la séquestration du carbone et faire avancer les efforts mondiaux en vue d’une atténuation efficace du changement climatique.

Préservation du CaCO3 dans les sédiments marins et position des horizons de saturation en aragonite et en calcite en fonction de la profondeur de l’eau. Les formes blanches représentent des grains de CaCO3.
Les 40 ans du LPED
Programme
Lundi 10 juin – 17:00 / Conférence musicale et concert conférencé sur les effets et méfaits des politiques migratoires. Marie-Laurence Flahaux (Démographe, IRD-LPED) et Mustapha Lakhdari (conteur, musicien)
Hyperion – 2bis avenue du Maréchal Foch, 13004 Marseille
Lundi 17 juin 2024 – 14:00 / Film sous les arbres – “Quand murissent les clémentines”. La projection et les échanges avec Lama Kabbanji, réalisatrice et chercheure au LPED, sera suivi d’un gouter.
Campus Saint Charles, espace Turbulence, 13003 Marseille
Vendredi 21 juin 2024 – 9:00 / Visite conférencée pour découvrir les papillons et les oiseaux en ville. Magali Deschamps-Cottin, Christine Robles et Pascal Carlier ferons découvrir le PUP, les papillons et les oiseaux en ville.
Parc Urbain des Papillons, 13014 Marseille
Jeudi 4 juillet 2024 – 17:00 / Les résistances aux antibiotiques et la science : quand les éleveurs africains sont pointés du doigt. Conférence sur le toit de la Cité de l’agriculture avec Anastasia Seferiadis et Carine Baxerres.
Cité de l’agriculture, 13001 Marseille
Jeudi 11 juillet 2024 – 9h:00 / Palabre sous les arbres : la démographie africaine est-elle coupable de tout ? Vous voulez tout savoir (ou presque) sur la démographie africaine ? les démographes de l’IRD vous invitent à palabrer transition démographique, migration, changements environnementaux…
Square Labadié, 13001 Marseille